Je me souviens… Au pouvoir, citoyens !: «Allons enfants de la patrie, le jour de gloire…»

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À peine relevée des attaques perfides à Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, voilà que notre mère-patrie, la France, vient d’être à nouveau visée par une série d’attentats terroristes. Ce vendredi 13 novembre, déjà porteur de malchance, deviendra sans doute le 11 septembre de l’Europe. Voici donc mes premières réflexions à l’égard de cet évènement monstrueux.

La stupéfaction m’atteint lorsque j’apprends que l’une des cibles des huit assaillants est le Bataclan, salle de spectacle où se déroulait un gentil concert de rock, qualifié par les fidèles d’Allah de «fête de la perversité». Quel choc culturel! Surtout pour moi qui viens tout juste d’être diplômé précisément en maitrise de philosophie sur l’esthétique du concert métal… qui confirmait le potentiel festif et le caractère ludique (jeu positif) de tels rassemblements.

Faut-il s’étonner qu’on prenne Paris la Ville lumière comme cible, soi-disant la «capitale des abominations et de la perversion» selon les terroristes du djihad, ces «professionnels de la terreur» pour reprendre l’expression de l’écrivaine Djemila Benhabib. Paris, la ville la plus visitée au monde et reconnue partout pour sa culture, sa créativité, son art de vivre. C’est donc un mode de vie qu’on a voulu attaquer et détruire, particulièrement occidental.

Dans le même quartier que Charlie Hebdo, la barbarie des «fous de dieu» a encore profité de la vulnérabilité d’une république laïque et libérale pour frapper fort et attaquer de front la jeunesse française: au moins 130 décès et plus de 350 blessés. Une riposte qui fait mal.

En réalité, il ne faut pas se cacher et «avoir peur des mots» comme disait Pierre Falardeau, ils et elles sont tous et toutes des «victimes de guerre». Sauf que lorsque l’État s’en va en guerre, le peuple est rarement consulté sur la perspective de se mettre en danger. Avant le 13 novembre 2015, la France était déjà en guerre contre plusieurs pays, avec un budget de 15 milliards d’euros en armement (ayant triplé en trois ans). Maintenant, ma pauvre France, la guerre est arrivée sur ton territoire, et ton sol a été nourri du sang de tes propres enfants.

L’étiquette fourretout de «guerre au terrorisme» devient un véritable piège.

Vers une 3e guerre mondiale?

Malgré la jolie prolifération d’images de soutien sur les réseaux sociaux – remplaçant le «Je suis Charlie» par «Je suis la France» agrémenté d’un tricolore bleu/blanc/rouge – il convient de préciser que d’autres endroits ont récemment été victimes de l’État islamique.

Le 10 octobre, la capitale de la Turquie, Ankara, a été frappée par l’attentat terroriste le plus meurtrier de son histoire avec 95 morts et 246 blessés alors que se déroulait une manifestation pour la paix et contre le pouvoir local. À Beyrouth, le fief chiite du Hezbollah au Liban, la veille du fatidique vendredi 13 novembre, un attentat a fait 43 morts et 239 blessés, c’est-à-dire l’attaque la plus meurtrière depuis la fin de sa guerre civile en 1990.

Pendant ce temps, on ne parle pas davantage des millions de réfugiés climatiques ni de la guerre civile au Congo qui sévit depuis 1998 (6 millions de morts et 4 millions de déplacés).

Enfin, pour faire écho à mon sous-titre, je ne crois pas à la thèse de la troisième guerre mondiale, qu’on annonce d’ailleurs depuis au moins les années 1970. Mais je suis d’accord avec l’historien Pascal Ory pour dire que «le terrorisme est la guerre de notre temps».

Dictature des médias

Cette vague d’attentats dits terroristes est l’occasion idéale de réfléchir sur ce que les grands médias nous disent, ou plus précisément sur ce qu’ils omettent de nous dire. Il est sage de relire Normand Baillargeon, auteur du Petit cours d’autodéfense intellectuelle (2006), afin de percer le mur de l’ignorance collective, permettant de trouver les bonnes informations.

D’emblée, après avoir combattu partout sur la planète l’anarchisme, le socialisme puis le communisme, l’étiquette fourretout de «guerre au terrorisme» devient un véritable piège.

En plus de réussir à vaincre la peur, notre défi sera aussi de faire attention aux amalgames. Le véritable ennemi ce n’est pas l’Arabe ni le musulman ni la femme voilée, et encore moins ces réfugiés syriens qui fuient leur pays justement à cause de ces religieux extrémistes et radicaux. Comme l’a dit Lise Ravary, l’ennemi c’est l’islamisme, c’est l’islam politique.

Ainsi, je ne signerai pas la pétition du citoyen de Québec pour refuser ces 25 000 réfugiés d’ici le 1er janvier 2016 (dont 5750 au Québec), une mesure qui coutera au moins 1,4 milliard au gouvernement fédéral. Par contre, je m’indigne qu’on ne puisse trouver autant d’argent pour nos itinérants, malades mentaux, handicapés et démunis, bref nos pauvres.

De son côté, le pape François 1er a eu la brillance d’esprit de dénoncer l’hypocrisie des puissants du monde qui parlent de paix, mais qui vendent des armes partout dans le monde. Et c’est exactement là qu’il faudrait chercher – dans les tentacules du marché mondial des armes opéré par le G20, présidé cette année par la Turquie – pour comprendre au minimum les origines des évènements tragiques et cauchemardesques du «vendredi 13» dernier.

Voilà une première piste intéressante! Saviez-vous que la France fait partie des principaux pays vendeurs d’armes? Entre 2010 et 2014, en pourcentage des ventes mondiales, elle s’est classée au troisième rang (5%), ex aequo avec la Chine et l’Allemagne, derrière les États-Unis (37%) et la Russie (27%), mais devant le Royaume-Uni (4%) et l’Espagne (3%).

Or qui est le principal acheteur de matériel militaire à la France? L’Arabie saoudite, la même qui finance selon l’ancienne députée Fatima Houda-Pepin ce «terrorisme islamiste»!

Le Canada, avec sa production d’armement et ses frappes aériennes, n’est pas non plus étranger à cette politique totalement autodestructrice. Pour réussir à vaincre le terrorisme, et mieux comprendre la géopolitique mondiale actuelle, il faudra refaire nos devoirs.

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