Je me souviens… Au pouvoir, citoyens!: Facebook, la religion du web

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Facebook vient tout juste de fêter ses dix ans (4 février 2004-2014). Voici quelques réflexions sur mon expérience personnelle face à ce monstre invisible.

Je n’ai jamais eu de cellulaire, de téléphone intelligent ou de Blackberry et je n’ai vraiment pas l’intention d’en avoir. En conséquence, je ne vois pas non plus la pertinence de m’abonner à Twitter. En fait, dès le départ, j’ai toujours été sceptique face aux fameux réseaux sociaux.

Après avoir résisté à m’inscrire pendant plusieurs années, je suis finalement devenu membre de «livre de face» en janvier 2011 afin de donner de mes nouvelles lors d’une session d’études à l’étranger, à l’Université de Caen en Basse-Normandie (France), la patrie de nos ancêtres.

En tant que voyageur qui n’avait encore jamais pris l’avion, il devenait évident que l’option «Internet» allait devenir ma seule façon de communiquer avec ma famille, de l’autre côté de l’océan atlantique. N’importe quelle connexion, dans n’importe quel restaurant, bar ou bibliothèque, pouvait satisfaire ce besoin de rejoindre mes proches, de jour comme de nuit.

Facebook devenait donc l’ultime plateforme virtuelle, car je pouvais, grâce à cet outil gratuit, non seulement envoyer une multitude de dossiers remplis de centaines d’images et de photos, mais aussi une infinité de vidéos racontant mes visites de musées, de châteaux, de ruines, etc.

Au fil du temps, et surtout confronté à vivre une élection fédérale hors de mon pays en avril/mai 2011, j’ai réussi à transformer cet outil informatique en instrument à la fois de connaissance (pour m’instruire) et de tribune pour faire de l’éducation populaire (instruire en retour).

Amis virtuels et action collective

De manière plus personnelle, j’ai pu reprendre contact avec certains amis d’enfance ou des musiciens dont j’avais perdu la trace depuis plusieurs années dans notre beau grand Québec.

Depuis le Printemps érable en 2012, j’ai littéralement multiplié le nombre de mes contacts et pris conscience du pouvoir d’un réseau social comme Facebook. Nous l’avons bien vu, en moins de 12 heures, il était possible d’organiser une manifestation nocturne dans les rues de Montréal avec plus de 10 000 personnes! WOW, quelle puissance du web. Si nous avions eu cet outil lors de la campagne référendaire de 1995, les résultats auraient sans doute été très différents…

Désormais, j’ai 116 abonnés (!) et presque 2000 «amis»: de la famille proche ou éloignée, des amis, des collègues de travail, des militants indépendantistes, des artistes, des comédiens, des humoristes, des vedettes, des militants écologistes, des révoltés, des écrivains, des professeurs, des économistes, des avocats, mais aussi des journalistes, des éditeurs, des réalisateurs de films et même des gens qui sont récemment devenus ministres!

D’une part, j’avoue sincèrement que je n’accepte pas tous les inconnus qui m’ajoutent à FB, je vérifie toujours nos intérêts et nos amis en communs. D’autre part, je réalise à quel point cette sorte de proximité virtuelle va définir de plus en plus les relations, les droits et les devoirs du citoyen face aux élus de notre démocratie. En effet, plusieurs évènements permettent de confirmer l’influence réelle que peut avoir ce réseau social. Par exemple, la vidéo d’un autre idiot du SPVM qui a tout fait sauf son devoir face à un itinérant à -40 degrés le 2 janvier dernier.

Cette proximité virtuelle va définir de plus en plus les relations, les droits et les devoirs du citoyen face aux élus de notre démocratie.

Néanmoins, avec cette liberté de parole pour tous sur le web, vient également l’inconvénient d’observer un certain vide politique chez quelques amis/collègues, ou la banalité de leurs vies. De plus, rien de vraiment méchant, mais ça devient gossant d’être confronté à la promotion de certaines valeurs/opinions rétrogrades ou encore de voir ces connaissances agir en véritables colonisés par l’usage à outrance d’expressions anglophones comme «check», «nice», «indeed», «like» ou des abréviations comme «BTW» (by the way) et «WTF» (what the fuck). J’enrage!

À cette liste de mécontentements doit aussi s’ajouter les nombreux sites de désinformation qui pullulent comme lenavet.ca, l’axedumad.com, lapravda.ca, petitpetitgamin.com, le journaldemourréal.com ou encore legorafi.fr, évidemment une parodie du quotidien Le Figaro. À cela s’adjoint lecourrierdesechos.fr qui revendique ouvertement et clairement que «le contenu de ce site est inventé à des fins humoristiques. Il se peut qu’un article tombe parfois par hasard sur une vérité: ce serait une coïncidence fortuite comme on dit dans les génériques de film.» Le problème c’est quand les grands médias télévisuels reprennent de fausses nouvelles du web…

Bilan: Facebook, oui je le veux!

Trois ans plus tard, je suis toujours convaincu de la pertinence et de l’utilité sociale de Facebook – mais vraiment pas pour la raison pour laquelle cette entreprise fracasse les records depuis son entrée à la bourse de WallStreet en mai 2012, atteignant d’emblée une valorisation de 104 milliards de dollars.

Plusieurs études s’intéressent d’ailleurs aux réseaux sociaux, car ils déterminent de plus en plus notre compréhension du monde (par la libre circulation de l’information) et alimentent de plus en plus nos vies en expériences partagées. Toutefois, il faut avouer que son utilisation massive amplifie la procrastination (je plaide coupable!) et rend les membres accrocs: «un Québécois sur 20 se priverait de sexe plutôt que d’Internet sans-fil»! (Radio-Canada, 27 décembre 2013).

Au final, je persiste à affirmer et à défendre que si FB était obligé de fermer ses portes, avec plus de 1,2 milliard de membres à travers le monde, la liberté humaine aurait beaucoup diminué.

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