Le vendredi 31 mars, à L’Atrium, l’UQTR célébrait le mois des langues autochtones. L’évènement, rythmé par les chants de l’artiste atikamekw Jacques Newashish, se présentait comme une occasion privilégiée de partage entre personnes autochtones et allochtones. Au fil de la journée, les participant.e.s ont eu la chance de rencontrer Sakay Ottawa, chanteur atikamekw et directeur de l’école Otapi de Manawan ainsi que Maya Cousineau Mollen, poète innue et récipiendaire du prix du gouverneur général.
Déjeuner : le tambour de Jacques Newashish
En cette journée de célébration, L’Atrium s’est fait une beauté : une installation de M. Newashish occupe un coin de la salle et l’espace embaume l’encens ayant servi à la purification. Après une courte présentation des activités, Jacques Newashish s’avance au micro pour adresser un mot aux étudiant.e.s de Bel-Avenir assis.e.s dans la salle. Il se dit fier de sa langue millénaire, fier de l’entendre, vivante, dans la bouche des plus jeunes.
La cérémonie d’ouverture se poursuit en chant. Accompagné de son tambour, M. Newashish exprime en chanson sa gratitude : il dit miigwetch (« Merci ») à la vie. La salle est ensuite invitée à participer à une oeuvre collective. Les participant.e.s viennent attacher un ruban de couleur sur les perches qui entourent M. Newashish. Ce dernier explique au public la signification de chacune des couleurs, la direction qu’elles représentent : « Chaque fois qu’on remercie, nous dit-il, on se tourne vers une direction. » Il y a entre autres le vert, Waska askik, pour tout ce qui vit au-dessus de la terre. Puis le jaune, Wapanok, représentant l’est où le soleil se lève, l’enfance.
Cette oeuvre collective intitulée Pimatesiwin (« Communion à la vie » ) sera prochainement affichée dans les corridors de l’UQTR.
Diner : Otapi, fière de son identité atikamekw
La deuxième activité de la journée s’articule autour de la présentation de M. Ottawa, directeur de l’école secondaire Otapi. Il nous informe des multiples projets de la polyvalente. Ceux-ci visent essentiellement à réintégrer les savoirs ancestraux et le point de vue autochtone dans l’enseignement. Parmi les nombreuses initiatives présentées, on compte notamment des activités de trappe et de pêche ainsi que des cours sur l’histoire des Atikamekws. L’approche holistique de l’établissement situé à Manawan en inspirent plusieurs : on y aspire à devenir un nehirowisiw (« être humain en harmonie »).
M. Ottawa présente également, non sans une pointe de fierté dans la voix, le projet du camps Matakan. Durant l’été, les adolescent.e.s de l’école Otapi se retrouvent en forêt et prennent part à des ateliers de perlage, de plantes médicinales et bien d’autres.
S’en suit un atelier pédagogique où le public est appelé à discuter, en groupe, de la présentation de M. Ottawa. Durant ces tables rondes, on réfléchit à des façons de se mobiliser et de mettre en pratique les enseignements reçus.
La journée se conclut avec une lecture et une discussion avec la poète innue Maya Cousineau Mollen.