
C’était le 28 octobre dernier qu’avait lieu, en grande pompe, le lancement officiel de la maîtrise en orthophonie à l’UQTR. Plusieurs partenaires, enseignants, étudiants et invités ont pris part à l’évènement qui se tenait à l’atrium Paul-Émile Borduas en avant-midi.
Historique
La maîtrise en orthophonie était offerte dans trois universités québécoises, soit l’Université Laval, l’Université McGill et l’Université de Montréal. Le programme de cette dernière n’est toutefois offert qu’aux étudiants ayant fait le baccalauréat en orthophonie au préalable, puisqu’il ne s’étend que sur trois sessions. Depuis 2009, l’UQTR travaillait à la mise en place de ce programme qui a finalement été approuvé par le Ministère de l’Éducation en juillet 2011. La première cohorte, qui compte dix-huit étudiants, a donc débuté ses cours en septembre dernier. L’UQTR avait déjà conclu une trentaine d’ententes avec des partenaires des plus variés, afin de s’assurer que les étudiants en orthophonie puissent effectuer leurs stages un peu partout sur le territoire québécois.
Contenu du programme et modalités
Au cours des deux années qui seront nécessaires aux étudiants afin de recueillir les 76 crédits requis pour l’obtention de leur diplôme, ils acquerront des compétences théoriques, certes, mais également cliniques. «Au terme de sa formation à l’UQTR, le diplômé en orthophonie connaîtra les fondements biologiques, linguistiques et psychosociaux de la parole et du langage. Il sera en mesure de prévenir, de dépister, d’évaluer et de traiter les divers troubles de la voix, de la parole, du langage et de la fonction oropharyngée», peut-on lire dans le communiqué de presse. Les étudiants seront appelés à faire deux stages obligatoires à la clinique multidisciplinaire en santé de l’UQTR, aux côtés des étudiants en ergothérapie et en sciences infirmières.
Pour s’inscrire à la maîtrise en orthophonie, il faut détenir une moyenne cumulative supérieure à 3,2, tel qu’indiqué sur le nouveau site du Département d’orthophonie accessible via la page d’accueil du site de l’UQTR. De plus, il faut avoir fait les 8 cours préalables mentionnés (qui relèvent de la psychologie, de la linguistique et de la biologie) toujours en maintenant une moyenne de 3,2 sur 4,3. Pour la rentrée 2012, le programme est contingenté à 20 inscriptions.
Présentement, selon nos sources, il y aurait environ une quarantaine de personnes qui suivraient les cours préalables spécifiquement à la maîtrise en orthophonie (cours en neuro-biologie, par exemple), et les cours se donneraient également à une autre session d’ici l’automne prochain. L’intérêt des étudiants est donc bien présent pour le nouveau programme.
Perspectives d’avenir et réactions
L’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec soutient qu’il y a présentement une pénurie d’orthophonistes dans la province. Lorsqu’on pense «troubles du langage», on pense habituellement à un travail avec des enfants. La panoplie de services offerts par un orthophoniste est toutefois bien plus étendue. Qu’il s’agisse de réhabilitation auprès d’un accidenté de la route, d’aide auprès d’une personne âgée en perte d’autonomie fonctionnelle, ou encore de soutien à un individu ayant des problèmes psychiques ou psychologiques, l’orthophoniste peut travailler dans des milieux des plus variés. Que ce soit dans le milieu scolaire, hospitalier ou en pratique privée, les besoins sont criants.
L’UQTR contribuera, en offrant cette nouvelle formation de second cycle, à contrer la pénurie, en doublant le nombre d’orthophonistes qui sortent de l’école chaque année, selon Marie-Pierre Caouette, présidente de l’Ordre. Nos diplômés ne devraient donc pas manquer de travail!
«Nous nous réjouissons de l’ouverture de ce programme qui contribuera à réduire la pénurie de main-d’œuvre en orthophonie, dans notre région et à travers la province. Le lancement de cette nouvelle formation est l’aboutissement d’un long processus de validation et de préparation, réalisé en partenariat avec plusieurs intervenants et organismes», a mentionné d’entrée de jeu Mme Lucie Guillemette, vice-rectrice aux études de cycles supérieurs et à la recherche.
La députée de Trois-Rivières, Mme Danielle St-Amant, était, quant à elle, visiblement très émotive lors de son allocution. «Mettre des visages sur des projets, ça fait chaud au cœur. Je suis privilégiée d’avoir pu travailler à la mise en place de ce programme et c’est une fierté pour une députée d’avoir une organisation comme l’UQTR dans son comté», a-t-elle déclaré.