Rassembler les amateurs d’art et les personnes immigrantes de Trois-Rivières à travers diverses rencontres d’écriture, voilà l’objectif du poète et directeur de l’organisme Des livres et des réfugiés, Adis Simidzija, dans le cadre de son projet L’art de briser l’isolement.
Le projet, mis en place par l’organisme Des livres et des réfugiés, est une collaboration entre le SANA Trois-Rivières et Innovation et Développement économique Trois-Rivières, sans compter le Laboratoire sur les récits de soi mobile de l’Université de Montréal et l’école de français du Cégep de Trois-Rivières. Leur but est de soutenir les personnes immigrantes qui éprouvent des difficultés à s’exprimer, et ce, en utilisant l’art.
Pour permettre la réalisation de ces rencontres d’écriture, des participant.e.s sont toutefois nécessaires. Des ateliers auront ainsi lieu chaque mois afin de recruter les divers amoureux.euses d’arts qui souhaiteraient partager leurs connaissances avec les immigrants.e.s concerné.e.s. «Ultimement, c’est de les amener à trouver un espace d’échanges, où les personnes immigrantes, qui travaillent sur leurs poèmes et sur leurs projets d’écriture ou de lettres, vont s’entrainer avec les autres participant.e.s présent.e.s aux ateliers, ceux qui seront intéressés à poursuivre», explique Adis Simidzija.
Un premier atelier réussi
Jeudi dernier se déroulait ainsi le premier atelier de recrutement, axé sur la poésie, au Caféier atelier de torréfaction de Trois-Rivières. La séance, séparée en deux parties, s’est d’abord concentrée sur les œuvres de M. Simidzija. Les poèmes Nostalgia et Alexa étaient au cœur de sa présentation.
L’animateur, à travers sa lecture, a également pris soin d’ajouter des compléments d’information, comme ce qui l’a poussé à prendre la plume. «Moi, j’écris mes souvenirs, mon enfance. La poésie me permet de remettre de l’ordre là-dedans», affirme le poète, entre deux vers d’Alexa.
D’un autre côté, la deuxième partie de l’atelier se concentrait sur l’écriture, en groupe, d’un court poème. Une petite difficulté se présentait toutefois où quelques mots, donnés au hasard, devaient se retrouver à l’intérieur de l’œuvre, soit les termes «prose», «tristesse», «univers», «spiritueux», «hiver», «ivresse» et «sucré».
La séance s’est terminée par la lecture de chaque création. De «décanter les cantiques» à un simple mot, l’originalité des poèmes n’étaient pas à contredire. Une chose était cependant sûre : la quarantaine de participant.e.s assis.es dans la salle appréciaient le moment.
Cette idée de liberté derrière chaque œuvre et ce manque de structure sont d’ailleurs deux aspects qui réjouissaient notre animateur. «Il y a des gens qui font de la poésie et qui, lorsqu’il y a un cadre théorique, dans lequel ils ne rentrent pas, pensent ne pas en faire partie, ce qui est totalement faux.»
Quelques changements à apporter
Pour son prochain atelier, M. Simidzija apportera quelques modifications, notamment en ce qui a trait au temps alloué pour chaque partie. «Je veux prendre de moins en moins de temps pour parler. Je veux trouver l’espace où on pourra échanger tous ensemble, où il n’y aura pas une personne qui prendra la parole pendant une demi-heure et, après ça, on fait autre chose.»
Le lieu de rencontre différera également. «Ce que je veux, c’est démontrer que l’on peut se réapproprier des espaces, des espaces où l’on peut créer… Et c’est ça qui est important», conclut Adis Simidzija.
Le prochain atelier se déroulera le 15 février et portera sur l’écriture de lettres.