La belle-mère: Commencer ‘14 du bon pied — Les douze travaux de l’AGE

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En ces temps de cynisme généralisé par rapport à la politique, le dernier souci de l’étudiant moyen est bien la politique étudiante. Si la politique provinciale et fédérale ressemble à un cirque de cravatés qui font des courbettes pour pouvoir continuer à se servir dans nos poches, certains semblent faire un rapprochement avec le fonctionnement des associations étudiantes. Si vous pensez que votre AGE se fout de vous… c’est peut-être qu’elle remplit mal son mandat.

Si la vie politique est entachée par les enveloppes brunes, la vie associative est une tout autre paire de manches. Malgré quelques pommes pourries, mon expérience m’a appris que la grande majorité de ceux qui s’y impliquent le font avant tout par idéalisme, par volonté de réaliser quelque chose. Si mon prédécesseur insinue dans son ultime chronique qu’améliorer la rémunération des officiers diminuerait le nombre de démissions, je soutiens au contraire que ce ne sera aucunement le remède escompté. En effet, les démissionnaires actuels sont partis principalement pour des raisons personnelles, pas vraiment liées à l’argent. Je ne souscris de toute façon pas à cette théorie magique voulant que l’efficacité au travail varie en fonction du salaire. Ce sera de toute façon insuffisant pour réparer la confiance perdue entre les instances de l’AGE et les membres. Je propose donc une série de chantiers sur lesquels l’exécutif devrait se pencher à cette fin.

Le premier, évidemment, est le remplacement des démissionnaires. Si on sait que certains conflits plus personnels ont eu lieu cette année, il serait bien d’éviter le retour d’un tel climat dans les instances. Celui-ci mine l’efficacité de tout le monde, en plus de donner une image peu reluisante à ceux qui connaissent moins la dynamique interne. Du sang neuf s’impose et des élections partielles en C.A. sont un bon moyen d’intéresser des gens moins impliqués, peu enclins à se coltiner une campagne électorale. Une fois bien hameçonnés par un poste intérimaire, ils peuvent servir de renouveau salutaire de la clique habituelle.

Le second est plus bureaucratique. Il s’agit de la fameuse réforme décentralisatrice de l’AGE. Certains sont peut-être au courant de ce qui se passe du côté du Michel-Sarrazin, mais pour les autres, sachez que des associations y résidant en ont assez d’être considérées comme des «hors campus». Il est urgent de remettre entre leurs mains la capacité de fournir les services que leurs membres réclament.

La dernière grève a aussi permis de voir à quel point il est faux de voir l’AGE comme un bloc monolithique. Il existe de grandes différences idéologiques entre les différents secteurs d’études. La décentralisation des questions politiques permettra donc de prendre des décisions plus représentatives. Concrètement, cela signifierait par exemple qu’une association pourrait partir en grève sans attendre les autres.

Le troisième est l’image projetée aux membres. Comme je l’ai mentionné plus haut, notre époque est désabusée par rapport à la politique. Il est triste de voir que la majorité des universitaires y inclut la politique étudiante. Même si elle touche de plus près la vie des étudiants, elle parait souvent hermétique. Les coupables évidents sont le formalisme dans les instances et la durée parfois exagérée de celles-ci, mais certaines attitudes de la part des officiers peuvent contribuer à ce sentiment. Si le principe que les absents ont toujours tort est inhérent à la démocratie, certains s’y sont appuyés pour éviter de tendre la main aux membres un peu plus réticents à participer. On tombe dans un cercle vicieux où chacun entretient le préjugé du manque d’intérêt de la part de l’autre. C’est aux élus de briser ce faux-semblant.

Je ne souscris de toute façon pas à cette théorie magique voulant que l’efficacité au travail varie en fonction du salaire. Ce sera de toute façon insuffisant pour réparer la confiance perdue entre les instances de l’AGE et les membres.

N’étant pas un amateur de dilution du discours, je m’en tiendrai à trois travaux pour l’instant. J’énoncerai les neuf autres si jamais ces changements ont lieu avant la fin de la session, ce dont je doute fortement. Il est quand même permis d’espérer.

Nom de ma chronique

Je finirai par le commencement, en prenant ces dernières lignes pour me présenter. Le nom de ma chronique fait référence à une expression que les aficionados de politique reconnaitront. Pour les autres, on traite de belle-mère un ancien d’un parti ayant quitté la vie politique, mais qui revient jouer au gérant d’estrade à chaque fois que ses anciens collègues font quelque chose de moindrement controversé. Vu que j’ai passé plusieurs années à m’impliquer à l’AGE, autant sur le C.A. que sur l’exécutif, cette chronique va me placer dans cette situation la plupart du temps.

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