La climato-réaliste: L’UQTR a-t-elle des croûtes à manger côté développement durable?

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Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante
Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante

Il y a probablement un aspect qui rassemble mes lecteur.ice.s, moi y compris: nous sommes des étudiant.e.s de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Jasons donc de notre université et, en particulier, de ses bons coups par rapport au développement durable— mais aussi des points à améliorer. Après tout, nous voulons une université qui rayonne autant que ses étudiant.e.s. 

Les bons coups de l’UQTR 

L’institution de l’UQTR est une leader en matière de développement durable dans la région. En effet, on y développe de nouvelles technologies grâce à l’Institut de recherche sur l’hydrogène, on se balade dans les boisés qui abritent une zone naturelle protégée, et on y accueille des étudiant.e.s. souvent soucieux.ses de la planète. Quelles autres démarches a faites l’UQTR dans les dernières années pour se placer en tête de file en matière de développement durable?  

D’abord, vous avez dû entendre parler récemment de l’interdiction prochaine de la vente de bouteilles d’eau en plastique sur les campus de Trois-Rivières et Drummondvillei. Cela va de soi, c’est une excellente nouvelle pour les ami.e.s. de la belle bleue qui attendaient cette mesure depuis un bon moment. L’UQTR recensait la consommation de 20 000 bouteilles d’eau en plastique sur le campus en 2017, mais dès l’automne, on vous encouragera à utiliser une bouteille réutilisable.  

Après tout, nous voulons une université qui rayonne autant que ses étudiant.e.s. 

Vous l’avez probablement déjà remarqué, mais la direction de l’université avait d’ailleurs déjà démarré le processus d’ajout de becs verseurs sur les fontaines d’eau un peu partout sur le campus afin de faciliter le remplissage de bouteilles réutilisables. Si on estime que la dégradation d’une seule bouteille en plastique peut prendre de 100 à 1000 ans, on peut ainsi supposer qu’avec cette mesure, on sauve 20 000 bouteilles multipliées par au moins 100 ans… Je vous laisse faire le calcul; j’étudie en littérature, pas en mathématiques!  

La décision prise depuis plusieurs années d’offrir un rabais sur les passes d’autobus de ville de la STTR est aussi un coup de génie. Offrir l’équivalent d’une passe mensuelle pour cinq dollars aux étudiant.e.s, c’est faire épargner à ces dernier.ère.s plus de 50$ par mois. Je suis la première à me réjouir de cette initiative qui promeut une façon écologique de se déplacer. C’est une option avantageuse pour ceux et celles qui logent à Trois-Rivières et surtout aux étudiant.e.s étranger.ère.s.  

Saviez-vous également que tous les résidus organiques de la cafétéria Albert-Tessier sont compostés? Moi non plus, je l’ai appris il y a peu de temps! Sans oublier les fameux îlots de recyclage, ces bacs à compartiments colorés installés en 2007 qui facilitent la vie à bien des étudiant.e.s écoresponsables.  

L’UQTR recensait la consommation de 20 000 bouteilles d’eau en plastique sur le campus en 2017. 

Les points à améliorer 

L’UQTR est un chef de file, mais cette institution n’est pas non plus irréprochable. (Si un membre de la direction lit ceci, ne m’expulsez pas, par pitié: j’adore mon université, mais il y a toujours des points à améliorer…) Si ces sujets vous tiennent à cœur, je vous encourage à contacter votre vice-président à la vie associative et au développement durable, le comité de développement durable (au developpementdurable@uqtr.ca) ou tout.e autre membre de l’administration qui pourrait être concerné.e. 

Je suis allée fouiller dans les souterrains poussiéreux de l’UQTR pour découvrir plusieurs documents administratifs intéressants par rapport au développement durable— eh oui, c’est littéralement ce que je fais de mes vendredis soir… J’ai déniché le plus récent bilan de développement durable (qui date de 2012-2013)ii. Heureusement, l’UQTR était déjà sur une bonne lancée, mais il y a tout de même du travail à faire. (À noter qu’il est possible que ces données soient bien différentes depuis 5 ans, mais il s’est avéré difficile de trouver des chiffres plus récents.) 

On jetait en 2013 près de 15 000 kilos de papier à mains. C’est le poids de deux éléphants adultes. 

On y recensait qu’en 2012-2013, 57% du budget annuel pour des biens et services fournis, récoltés, produits et/ou manufacturés était dépensé pour des ressources locales. Par contre, en ce qui concerne Sodexo, la compagnie qui régit les services alimentaires tels que la cafétéria de l’UQTR, on n’a affaire qu’à 3 à 5% d’aliments locaux. Bien qu’il soit composé à 100% de matières recyclées, on jetait en 2013 près de 15 000 kilos de papier à mains. C’est le poids de deux éléphants adultes. En papier à mains.  

L’une des démarches que je voudrais ardemment voir être accessible à tous à l’UQTR est le compostage. Certes, il est pratiqué à l’interne, à petite échelle, mais ne l’est pas pour ceux et celles qui y étudient. L’Université de Sherbrooke le fait déjà depuis 12 ans avec l’aide de leurs étudiant.e.s, Concordia depuis dix ans, ainsi que l’Université Laval, l’Université de Montréal et j’en passe.  

L’UQTR a la chance d’être en milieu plus rural que les campus urbains; profitons de cette richesse et collaborons avec des producteurs de l’agroalimentaire pour mettre sur pied un système de compostage sur les campus mauriciens. C’est un objectif qui reste à être atteint. C’est parce que j’aime mon université que je souhaite la voir fleurir et c’est parce que j’aime mon université que je souhaite qu’elle reflète mes valeurs écologiques.

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