Publié en mars 2022, La note brisée, roman de romance pour jeunes adultes, est la première oeuvre de l’entrepreneure/écrivaine/enseignante de français Jessyca David.
Ayant vendu des centaines de copies de son livre avant même qu’il n’entre dans les librairies du Québec, Jessyca David a utilisé ses talents en marketing pour en faire la promotion sur les réseaux sociaux avant sa sortie, ce qui explique le succès commercial du roman. Si La note brisée est l’un des rares romans québécois qui puissent être catégorisés comme un roman « young adult », il ne réussit pas complètement à se différencier de ses prédécesseurs anglophones, surtout en ce qui a trait au style d’écriture et à l’action.
Intrigue captivante et surprenante
Si le roman a un point fort, c’est nécessairement son intrigue. Bien que celle-ci commence en coup de vent, laissant à peine au lectorat le temps de digérer l’action, il reste que David sait nous surprendre avec ses revirements de situation des plus inattendus. Même si, au final, les choix amoureux d’Emma, la protagoniste, demeurent prévisibles, l’autrice sait prendre plusieurs détours étonnants pour s’y rendre.
« DANS UN CONCOURS MUSICAL, EMMA REMPORTE UNE BOURSE CONTRE SON RIVAL DE TOUJOURS. CETTE RIVALITÉ PREND UNE TOUT AUTRE TOURNURE LORSQU’EMMA VIENT À SON SECOURS À LA SUITE D’UN ACCIDENT DURANT LEQUEL IL SERA GRAVEMENT BLESSÉ. SURMONTANT LE TRAUMATISME ET LA CULPABILITÉ, LA JEUNE FEMME APPREND À SE RECONSTRUIRE TRANQUILLEMENT À TRAVERS LES AMITIÉS ET LES RENCONTRES AMOUREUSES. COMME QUOI L’AMOUR ET LA HAINE SONT DEUX SENTIMENTS PAS SI ÉLOIGNÉS L’UN DE L’AUTRE… »
Leslibraires.ca
Malgré les idées préconçues qu’il est possible d’avoir lorsque l’on pense à la littérature amoureuse, l’histoire d’Emma et de ses amours impossibles devient rapidement addictive tandis que les pages se laissent tourner à un rythme ahurissant.
Clichés, maladresses et frustration
S’il est (malheureusement) plutôt rare que les romans d’amour se démarquent par leur qualité littéraire, La note brisée ne fait définitivement pas exception. Oscillant entre une narration écrite avec un français maladroitement québécisé et des dialogues que l’on imagine mal entendre au Québec, le roman, qui est destiné à un public qui se situe entre l’adolescence et l’âge adulte, fait parfois grincer des dents.
Cela est sans compter ses nombreux clichés: qu’il s’agisse du triangle amoureux entre Emma, Liam et Étienne, la trame enemies to lovers du roman ou les nombreux passages où Emma a besoin d’un homme pour se sortir d’une situation houleuse, le roman de David a bel et bien sa place au sein du genre de la littérature romantique. Toutefois, considérant l’époque où le roman est publié, il est franchement dommage de constater que celui-ci propose, à l’occasion, une image peu progressive des relations entre les hommes et les femmes.
Finalement, bien qu’il soit déjà possible de se procurer la suite de La note brisée, la fin du roman est des plus frustrantes, justement parce qu’elle force le lecteur à lire le deuxième tome pour atteindre un état de satisfaction. Après avoir lu plus de deux cents pages où la protagoniste, qui est bien peu attachante, tourne en rond dans tous les aspects de sa vie, il est plutôt fâchant de terminer le roman et de constater que sa situation n’a pas vraiment avancé.
Outre cela, le roman de David est une lecture légère qui, somme toute, permet au lectorat d’échapper au quotidien à travers une histoire d’amour parfois cocasse et souvent attachante.