Cette semaine, je ne vous parlerai ni d’un auteur/trice en particulier, ni d’une oeuvre, mais plutôt d’un personnage. En effet, profitant de la sortie du Batman de Matt Reeves, je voulais vous suggérer quelques classiques du Chevalier Noir. Car il ne faut pas oublier que Bruce Wayne/Batman opère depuis plus de 80 ans dans les pages de la bande dessinée américaine. Ainsi, je voulais vous suggérer quelques classiques intemporels qui plairont même à ceux qui aiment moins les aventures de Batman sur les grands écrans.
Batman Year One
Pour les initiéEs, ma première suggestion n’étonnera pas. En effet, rien ne vaut commencer au début. Originellement publié dans le magazine Detective Comics (No. 404 à 407), en 1987, cet arc narratif retrace les premiers mois d’activités de Bruce Wayne en tant que justicier masqué.
Ici, Batman n’affronte aucun super-vilain, que de petites racailles ou de puissants mafieux. L’on y découvre également une Selina Kyle (Catwoman) désœuvrée, subissant la violence de la prostitution. Mais le plus étonnant est que le personnage le plus central de la narration est nul autre que Jim Gordon. En effet, celui-ci est tout nouvellement muté à Gotham et devra composer, toujours avec droiture, avec la corruption du milieu policier – ainsi que le nouveau justicier en ville.
Le scénario est signé par Frank Miller, l’un des plus grands noms du comicbook américain. C’est lui qui fera entrer Batman dans l’ère moderne et sombre dans lequel nous le connaissons aujourd’hui. Les crayonnés sont de David Mazuchelli et la colorisation de Richmond Lewis. Le tout donne des airs de peintures, aux traits évanescents et aux couleurs chaudes (tous les lecteurs se souviennent de la fameuse scène de l’incendie).
Scott Snyder : la main mise sur le personnage
En septembre 2011, après les événements racontés par Flashpoint, tout l’univers DC Comics, dans lequel évolue Batman (également Superman, Green Lantern, etc.), redémarra. C’était une première en presque un siècle : tous les magazines allaient retourner au numéro 1, de quoi attirer une masse de nouveaux lecteurs.
Scott Snyder, jeune auteur confirmé ayant déjà fait de très bons arcs sur le personnage (Black Mirror), allait prendre en main la principale série Batman, et ce, pour plusieurs années. Il finira même par faire traverser un délire cosmique alimenté de musique Métal à Bruce Wayne, un arc de pseudoconclusion qui en frustrera plusieurs. Mais bon, le dessin de Greg Capullo, notamment connu pour son travail sur Spawn, est là du début à la fin pour sauver la mise.
Mais c’est plutôt son tout premier arc, de douze numéros, La cour des hiboux que je souhaite vous suggérer. Batman y est alors en activité depuis quelques années déjà. Il est en confiance et il croit que personne ne connaît sa ville natale comme lui. Cependant, une mystérieuse société secrète cherchera à semer le chaos dans celle-ci. Le plus étrange est que cettedite société aurait existé depuis des siècles, directement sous le nez de Bruce. Une excellente histoire d’enquête, au sein d’une Gotham magnifiée.
The Killing Joke
Cette œuvre n’est pas un arc narratif publié dans les magazines réguliers de l’éditeur, mais plutôt un roman graphique. Scénarisé par la sommité qu’est Alan Moore et agrémenté du trait rondouillard de Tom Bolland, The Killing Joke demeure encore et toujours une référence d’exception.
Assez court, le synopsis y est simple. Batman va interroger le Joker en prison qui lui racontera ses origines (justes assez contradictoires, car c’est justement toute la saveur du personnage de ne pas avoir d’origines). Ce dernier tentera également de mettre en pratique sa théorie selon laquelle il ne faut qu’une mauvaise journée pour devenir aussi fou que lui. Il décidera donc de faire subir une journée d’horreur à Jim Gordon, le fameux commissaire.
Ces scènes sont particulièrement sordides, car le Joker décidera de s’en prendre à la fille de l’agent de police, la violant et lui plaçant sauvagement une balle dans le dos, tout en capturant le tout sur photographies. Malgré ses apparences hors continuité, ce récit continue d’avoir une incidence sur les personnages de l’univers Batman encore aujourd’hui. En effet, ce coup de feu du Joker demeure la raison pour laquelle Barbara Gordon, alias Oracle, est paraplégique.
Tout le sel de cette œuvre réside dans sa fin, alors que l’on se demande toujours aujourd’hui si cette fameuse blague qui tue fut bel et bien mortelle.
Autres suggestions
Batman Knightfall, auteurs variés
Btaman, The Black Miror, Scott Snyder
Arkham Asylum : A Serious House on Serious Earth, Grant Morisson
The Dark Knight Returns, Frank Miller
The Batman Adventures : Mad Love, Paul Dini