Le vendredi 22 mars 2024, un attentat terroriste frappe un auditorium en plein cœur de la Russie. Cet attentat meurtrier a été perpétré au nord de Moscou et revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI).
Le contexte
L’attentat survenu à Moscou avec au moins 133 morts et 152 blessés n’augure rien de bon pour le locataire du Kremlin. En effet, les tensions géopolitiques régionales et internationales causées par la guerre en Ukraine, ainsi que les tensions sociales internes après la mort de l’opposant Navalny ont entrainé la défaillance des services de renseignement russes.
De plus, l’identité des auteurs de cette horreur révèle qu’ils sont originaires du Tadjikistan, une ex-république soviétique d’Asie centrale, située entre l’Afghanistan et la Chine. Le groupe djihadiste État islamique y est très actif. Leurs méthodes opérationnelles s’inscrivent dans une nouvelle configuration d’expression de l’extrémisme violent et radical.
En outre, le choix de l’auditorium en plein cœur de Moscou par les terroristes a une dimension symbolique et stratégique très forte. Celle-ci révèle leurs objectifs politiques, religieux et idéologiques : le djihad, l’instauration de la charia, le fondamentalisme religieux. Au niveau stratégique, ceci démontre que le groupe Djihadiste État Islamique a des capacités opérationnelles certaines. Les auteurs de cet attentat pratiquent un islam fondamentaliste dont le relais de la propagande est la chaîne de télégram du groupe État islamique.
La réponse des autorités russes
Le Kremlin n’a pas immédiatement attribué la responsabilité de l’attentat à une quelconque entité. Cependant, de hauts responsables russes ont tout de suite accusé le voisin ukrainien dans le but d’accentuer les attaques. Dès lors, Dmitri Medvedev, chef adjoint du Conseil de sécurité et ancien président russe, déclare que « si l’implication de l’Ukraine était prouvée, toutes les personnes concernées devraient être traquées et tuées sans pitié ».
L’attentat du vendredi met en évidence les failles criantes des services de sécurité et de renseignement russes. En effet, après un long moment d’hésitation et du bout des lèvres, le président russe Vladimir Poutine a affirmé que cet attentat a été perpétré par des « islamistes radicaux ». Les réactions des autorités russes ont été rapides pour rassurer la population et assurer sa sécurité.
De plus, les autorités russes ont mis en place un ensemble de mesures immédiates, comme le déploiement renforcé des forces de sécurité, l’augmentation de la communication officielle afin de réduire l’incertitude chez les citoyens et une coordination internationale. En effet, dans le cadre de cette enquête, il était essentiel pour les autorités russes de collaborer avec d’autres pays et des organisations internationales.
L’arbre qui cache la forêt des menaces terroristes en Europe
L’attentat de Moscou pourrait ne pas être isolé, mais révélateur de menaces plus vastes au cœur même de l’Europe. Effectivement, derrière cet attentat se cache une forêt menaçante d’attaques terroristes potentielles qui pourraient se produire en Europe. Il sert effectivement de rappel alarmant, dans la mesure où le terrorisme demeure une menace persistante et qu’il est possible que d’autres attentats surviennent ailleurs en Europe.
De plus, plusieurs pays européens, dont la France et l’Italie ont relevé leur niveau d’alerte. La France a mis son plan Vigipirate au plus haut niveau dimanche dernier en mobilisant 4 000 soldats supplémentaires. Sur cette base, Emmanuel Macron a annoncé que « la France est visée par le même groupe jihadiste et elle a déjà déjoué deux tentatives d’attentats depuis le début de l’année ».
En outre, l’Italie a mis en place des mesures de sécurité renforcées pour les Fêtes de Pâques. Elle prévoit une augmentation des activités de surveillance et de contrôle afin d’assurer un bon déroulement de la fête de Pâques. Dans ce contexte, Matteo Piantedosi, ministre italien de l’Intérieur, a fait le commentaire suivant : « Nous avons renforcé les mesures de protection, de vigilance et de prévention, qui étaient déjà très élevées depuis le 7 octobre, lorsque la scène internationale est devenue compliquée. »