Lettre ouverte: Si le racisme était une personne

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Texte de Lauranne Carpentier

justice pour joyce maïlys flamand
Justice pour Joyce. Crédit illustration: Maïlys Flamand.

Si le racisme était une personne, je le décrirais ainsi :

Le racisme tue et brise.
Il laisse nombreux témoins désemparés face à toute cette souffrance qu’il occasionne.

Le racisme divise, sépare et discrimine. Il crée beaucoup de solitude et nourri un individualisme bêtement ancré.
«C’est pas mon problème» qu’il dit.
«J’ai pas l’temps»,
«J’ai peur»,
«Je suis mal à l’aise»,
«Ça m’intéresse pas».
Allons-nous le laisser dire ses niaiseries encore longtemps ?

Le racisme est aveuglé par sa blanchité, son confort, son pouvoir et ses privilèges bâtis sur la misère de ses victimes.
Il ne se soucie que de lui-même.
On pourrait dire qu’il est narcissique.
Il croit que tout tourne autour de lui et de sa manière de vivre, la meilleure by the way. Alors il reste indifférent à ses impacts.

Il néglige et ignore. Il est souvent invisibilisé et protégé par les autres comme lui. Il est partout!

Malgré tout ça: il tue, il détruit, il massacre, il viole.
Y faudrait bin qu’on arrête de lui donner tout ce pouvoir. Y faudrait qu’on le trouve, qu’on le reconnaisse sous TOUTES ses formes et ses couleurs,
Et qu’on l’expose, qu’on parle de lui, qu’on le dénonce
Pour espérer pouvoir réparer sa cochonnerie de violence, celle qu’on peut réparer en tout cas… Certaines sont irréparables.
Sa violence a tué des milliers de femmes, dont Joyce Echaquan.

J’aimerais dire au racisme que
L’humanité n’a pas de sexe, de couleur de peau, de culture, d’orientation sexuelle, de casier judiciaire, d’handicap, de standard de beauté.
C’est une illusion qui fait souffrir tout le monde. Et, franchement, on n’est pas plus fins ou fines que lui, on tombe toutes et tous dans le panneau.

Le racisme, c’est tout le monde et personne.

C’est les gens déconnectés de leur humanité et c’est le système.
C’est une infirmière remplie de préjugés.
C’est l’enseignement pourri des cultures autochtones et l’oubli social de l’histoire du colonialisme.
C’est les blagues déplacées d’un humoriste bien cool et un policier bien fâché.
C’est les commentaires des personnes ignorantes ET les attitudes racistes des blanches et blancs coincés.

Ça me met en colère.
Et juste après, ça me rend profondément triste.

Si le racisme était une personne, je lui souhaiterais
qu’il s’informe et qu’il constate à quel point il est à côté de la plaque.
Qu’il se guérisse
Et qu’il soutienne les personnes autochtones dans leur guérison. J’aimerais qu’il soutienne tout le monde dans leur guérison.
Il est grand temps qu’il découvre l’amour; aimer les autres et être aimé des autres;
plus important encore, qu’il ancre cet amour en lui-même pour arrêter de s’en prendre aux autres à cause de ses insécurités et de ses manques.

Je lui souhaiterais qu’il découvre le sentiment d’interconnexion et d’union.
C’est ce que je ressens tous les jours.

Enfin, je souhaite beaucoup de support et de guérison à la famille et à la communauté de Joyce Echaquan. Ne laissons pas le décès de cette femme tomber dans l’oubli.

#JusticePourJoyce

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