Le Canada cesse ses exportations d’armes vers Israël : que faut-il comprendre ?

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Le Canada a imposé des sanctions contre Israël en annonçant qu’il cesserait d’exporter des armes vers ce pays. Cette décision a été prise après la crise humanitaire que vivent les Palestiniens dans la bande de Gaza, mais surtout après l’annonce par Israël d’une opération militaire d’envergure à Rafah.

Un signal négatif pour l’État d’Israël

L’embargo décrété par le gouvernement Trudeau sous la pression internationale a annoncé la fin des exportations d’armes vers Jérusalem. Effectivement, après de nombreuses années d’étroite coopération, Ottawa a décidé de mettre fin aux exportations d’armes. Les exportations d’armes entre les deux pays représentent certes une part dérisoire des besoins de l’armée israélienne, soit environ 0,05% des importations totales de défense d’Israël. Cette initiative du Canada à l’égard d’Israël prend l’allure d’une pelote de neige, mais elle illustre le fait que les arbres peuvent cacher la forêt : elle peut entraîner des réactions en chaîne dans d’autres capitales.

De plus, la démarche canadienne pourrait inciter d’autres pays à suivre son exemple. L’Allemagne, par le truchement de son ambassadeur en Israël, a affirmé qu’elle allait « examiner toute décision concernant les ventes d’armes en Israël ». Il faut souligner qu’en tant que membre de l’UE, l’Allemagne est l’un des principaux fournisseurs d’armes en Israël.

En outre, depuis le 7 octobre 2023, plusieurs pays ont imposé des embargos sur les armes à Israël. L’Italie a complètement interrompu les exportations de défense vers Israël, puis la Cour internationale de Justice a également ordonné l’arrêt des livraisons de certains équipements vers l’État hébreu.

Une décision regrettable selon l’État hébreu

Après l’adoption de la motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » de lundi, la validation de l’embargo sur les armes par le parlement canadien mercredi dernier, le Canada montre son désaccord avec Israël quant à la gestion du conflit et à la situation humanitaire à Gaza. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, par le truchement de son bureau, a affirmé : « Il n’y a pas de licences d’exportation de produits létaux vers Israël. »

Cette décision d’Ottawa prise sans consulter Israël est effectivement malvenue. En effet, elle s’avère préjudiciable pour Israël à plusieurs titres. Tout d’abord, elle survient dans un contexte sensible, caractérisé par des négociations pour un nouvel accord de libération des otages. Pour expliquer sa position, le gouvernement israélien indique que la décision d’Ottawa renforce le Hamas dans ses positions dans les négociations.

Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a quant à lui déclaré que « la décision canadienne sape le droit d’Israël à se défendre. L’histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien ». Finalement, sur le plan symbolique, cette décision s’inscrit dans une image négative donnée à l’État hébreu sur la scène internationale, comme dans le cas du procès à la Cour internationale de justice. De plus, des pays comme le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Indonésie, la Turquie, la Bolivie et la Malaisie ont accusé Israël de génocide dans la bande de Gaza. Cela nuit à son image sur la scène internationale.

Références

https://www.lapresse.ca/actualites/national/2024-03-20/le-canada-cesse-ses-exportations-d-armes-vers-israel.php

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2058864/joly-npd-israel-motion-armes

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/20/le-canada-decide-d-arreter-d-envoyer-des-armes-a-israel_6223011_3210.html#

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