Parcourir le campus pendant quinze minutes avant de trouver un stationnement, se stationner dans des espaces gazonnés au risque d’avoir une contravention : ces situations étaient monnaie courante l’an dernier à l’UQTR. Afin d’éviter que cela ne se reproduise cette année, le comité de stationnement de l’Université a implanté de nouvelles mesures qui en ont laissé plusieurs perplexes. Une rencontre d’information a eu lieu la semaine dernière pour expliquer les changements aux étudiants.
Constat et nouveau modèle de gestion
Selon le comité de stationnement de l’UQTR, à l’automne 2010, il manquait 500 places de stationnement. Avec l’augmentation prévue de la clientèle étudiante et du nombre d’employés pour 2011, il fallait agir. Toutefois, à cause de la politique de développement durable de l’Université, il n’était pas possible d’agrandir les zones asphaltées pour ajouter des stationnements. Un nouveau modèle de gestion des vignettes a donc été pensé.
Deux types de vignettes distinctes sont disponibles cette session : général-campus et stationnement alternatif. 1500 vignettes général-campus ont été tirées au sort électroniquement au début du mois de septembre pour les étudiants. Leur prix a pratiquement doublé : 75 dollars pour une session. Il faut noter que 1100 vignettes avaient prioritairement été réservées aux employés de l’UQTR. Des 2600 participants qui avaient sollicité les convoitées vignettes, plus de 1000 n’en ont pas reçu.
Un deuxième tirage a été effectué la semaine dernière afin de mettre en vente 300 vignettes supplémentaires, en plus de celles qui n’ont pas été réclamées par les étudiants à la suite du premier tirage. M. Claude Arbour, vice-recteur aux finances et à la vie étudiante et président du comité de stationnement a expliqué à la foule, peu nombreuse lors de la rencontre, que la situation serait réévaluée vers la fin septembre. S’il reste de nombreuses places de stationnement disponibles sur le campus à cette période, il est possible que de nouvelles vignettes soient mises en vente.
Un autre tirage sera fait à l’hiver et il n’est pas automatique que ceux qui ont obtenu la vignette à l’automne l’aient encore à l’hiver. La vignette de la session d’été sera gratuite pour tous ceux qui auront obtenu les deux premières par tirage au sort. Les autres devront débourser 45 dollars.
Aux mécontents qui n’ont pas eu la chance de leur côté lors des tirages au sort, tout comme aux gens soucieux du développement durable de leur université, M. Arbour propose la solution du stationnement alternatif. En effet, environ 1000 places de stationnement supplémentaires sont disponibles sur les terrains du Parc de l’Exposition et au Ludoplex. De plus, ce permis de stationnement vient automatiquement avec un timbre donnant accès à tous les circuits d’autobus de la STTR pour la session.
La vignette alternative permet également l’accès au stationnement campus hors des heures d’achalandage (entre 8h et 17h du lundi au jeudi et de 8h à 12h le vendredi). Le stationnement alternatif sera desservi par un système de navettes, réparti sur quatre circuits de la STTR (dont un est exclusif à l’UQTR). Les trajets ont été modifiés afin de répondre aux besoins de la population fréquentant le campus universitaire. Aux heures d’achalandage, les navettes passent aux 3 minutes environ et prennent 12 minutes pour effectuer l’aller-retour à l’UQTR.
Après une semaine d’observation au stationnement alternatif, M. Arbour souligne que la réaction des étudiants se traduit d’abord par de l’incompréhension et du mécontentement mais que ceux-ci se ravisent lorsqu’ils voient les avantages du nouveau stationnement et l’efficacité du système d’autobus.
Notez également que l’horodateur a été limité à une heure en période d’achalandage pour les visiteurs et que le stationnement numéro huit (qui était gratuit) est dorénavant réservé aux usagers externes du CAPS pendant la journée. Pour ceux qui n’ont pas de voiture et qui souhaiteraient tout simplement avoir une passe d’autobus, le coût a été réduit à 5 dollars par mois pour les étudiants, en vertu de la nouvelle entente signée cet été avec la Société de Transport de Trois-Rivières.
La réaction des étudiants et le point de vue de l’AGE
Une étudiante présente à la rencontre d’information a mentionné qu’il n’y avait aucun avantage réel pour les gens qui font du covoiturage. «Si on habite à l’extérieur de Trois-Rivières et que le timbre de la STTR ne nous est pas utile, quel est l’avantage pour nous?», demandait-elle. Le mode de tirage au sort a également été quelque peu contesté puisqu’il ne tient pas compte de l’adresse des étudiants. «Plusieurs habitent à côté de l’université et ont 4 vignettes pour un même appartement alors que ceux qui habitent à l’extérieur ne sont même pas assurés d’en avoir, c’est déplorable», a rapporté la même étudiante. Le phénomène de marché noir des vignettes a également été soulevé puisqu’il paraîtrait que certains petits malins ont profité de la manne pour revendre les précieuses vignettes à un fort prix. M. Arbour a déploré la situation.
Le président de l’AGE UQTR, M. Hugo Mailhot-Couture a trouvé décevante la faible participation des étudiants à cette rencontre, qui avait pourtant été annoncée à tous par le biais du portail étudiant. Il mentionne que, si les étudiants demandent une seconde rencontre d’information, M. Arbour et lui-même sont ouverts à l’organiser. La plupart des questions posées par les étudiants sur place avaient déjà été soulevées en comité de stationnement par le président. Ce dernier trouve important qu’une priorité soit accordée à ceux qui covoiturent et il compte continuer à mettre des pressions en ce sens.
M. Mailhot-Couture n’a toutefois pas voulu se prononcer sur le nouveau modèle de gestion dans son entièreté, préférant attendre d’avoir l’avis des étudiants en Assemblée Générale le 28 septembre prochain. «Peu importe ce qui ressortira de l’AG, nous allons travailler dans ce sens et faire valoir les points des étudiants au comité de stationnement», conclut-il.