Le Québec une page à la fois: Des lectures qui font du bien

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Judith Éthier. Photo: Mathieu Plante
Judith Éthier. Photo: Mathieu Plante

Depuis début janvier, un club de lecture a été mis sur pied avec la participation de quelques étudiant.e.s du programme d’Études françaises, tous profils confondus. J’ai bien entendu fait partie de ce groupe, qui m’a permis de faire la lecture de plusieurs livres que je n’aurais sans doute jamais osé lire de moi-même. À mon tour de vous partager quelques-unes des découvertes littéraires dont nous avons discuté à notre dernière soirée.

Tout d’abord, l’organisation du club de lecture s’est faite à partir de thématiques choisies à notre première rencontre. L’animatrice et organisatrice de l’activité, Ann-Frédérick Blais, se faisait ensuite le devoir de choisir pour chacun.e d’entre nous une œuvre différente qui correspondait au thème choisi. Nous avions donc la possibilité de connaître beaucoup plus d’œuvres, par l’entremise des autres, dans le peu de temps que nous avions.

Ainsi, à chaque réunion, nous discutions de notre livre, de nos impressions, du rapport avec le thème, de l’écriture propre de l’auteur.e et de notre appréciation générale. Le 12 avril dernier fut notre dernière rencontre de la session. Nous avions choisi de terminer l’année avec un thème feel good, afin de nous encourager durant notre fin de session et de mettre sur pause nos préoccupations.

Ce fut un véritable petit bijou pour moi, tellement que je le relus deux fois.

J’ai eu la chance de tomber sur un petit recueil de poésie: Chorbacks, de Jean Désy. Ce fut un véritable petit bijou pour moi, tellement que je le relus deux fois afin de m’imprégner vraiment de la puissance des mots et de leur signification. Cette ode à la nature m’a véritablement touchée et émue. Fidèle à son écriture, l’auteur nous livre ici ses pensées et ses sentiments face à cette terre qui nous a donné naissance et qui fait intrinsèquement partie de nous.

Séparant son ouvrage en plusieurs parties, il explore l’étendue sauvage du Québec, tout en passant par l’origine du monde et des êtres qui le peuplent. Comme dans la majorité de ses écrits, Jean Désy se présente dans une parfaite communion avec tout ce qui l’entoure. C’est une lecture qui fait du bien et qui nous encourage à nous reconnecter avec la nature.

D’autres ont présenté des livres sympathiques, amusants, mystérieux, profonds et attachants. Notamment Déposer Carole de Pierre Drouin, nouvel étudiant de l’UQTR. Ce roman raconte l’histoire d’un jeune homme qui doit aller déposer les cendres de sa mère sur le toit du monde, comme elle l’a souhaité dans son testament. Pour lui qui n’a jamais voyagé, c’est toute une aventure qui commence. Mêlant mysticisme, ouverture sur le monde et aventures loufoques, l’auteur nous présente une œuvre réussie que tou.te.s s’accordent pour reconnaitre comme un véritable coup de cœur.

Mêlant mysticisme, ouverture sur le monde et aventures loufoques, l’auteur nous présente une œuvre réussie que tou.te.s reconnaissent comme un coup de cœur.

Il y eut également Six degrés de liberté de Nicolas Dickner, sorte de roman policier et d’aventures tout à la fois. Racontant les péripéties d’une jeune fille voyageant à travers le monde dans un conteneur, l’histoire nous plonge dans un univers proche de notre réalité, avec bon nombre de références actuelles. Elle est à la fois instructive, documentée et accessible pour n’importe quel.le lecteur.ice, qui se verra happer par un roman traversant les mers et les océans dans une volonté de négation de la géographie.

Sur une note un peu plus douloureuse, mais pour le moins lumineuse de par l’espoir véhiculé, on nous présenta ensuite le roman Chercher le vent de Guillaume Vigneault. C’est l’histoire d’un homme en dépression ayant tout perdu dans sa vie (emploi, maison, femme, raison de vivre) et qui décide de suivre tout bonnement un de ses amis qui l’emmène dans un road trip qui les conduiront jusqu’au bout des États-Unis. C’est un roman de spontanéité, où l’on est forcé d’apprécier les petits moments de bonheur qui se présentent à nous, comme celui de manger une barbe à papa à Disney World.

En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut est le livre qui fut considéré comme le moins feel good du groupe. C’est un roman qui nous entraine dans les aléas d’une famille plus ou moins normale, assez loufoque même, et dirigée par la folie d’une mère atteinte de schizophrénie. Toutes leurs péripéties sont racontées par l’intermédiaire du jeune fils qui voit de manière naïve et candide une situation complètement atypique. C’est l’histoire d’un amour fou qui nous transporte inévitablement vers le drame, plutôt que vers la joie. Un roman que l’on n’est jamais sûr d’aimer ou non, finalement.

C’est un roman de spontanéité, où l’on est forcé d’apprécier les petits moments de bonheur qui se présentent à nous.

Pour terminer, l’animatrice de la soirée nous a présenté son roman réconfort, Petite laine d’Amélie Panneton. L’auteur nous plonge dans l’univers du quartier St-Roch, à Québec, à une époque où le tricot graffiti était une pratique répandue et populaire. Le roman est d’ailleurs présenté sous la forme de «récits bas-vilains qui s’entremêlent et célèbrent la mixité sociale de St-Roch. Un quartier de Québec que l’auteure associe à sa jeunesse qu’elle n’a même pas encore vu flétrir, précisons-le, au début de la vingtaine et ses expériences initiatiques: un appartement à soi, un emploi d’adulte. L’âge de la quasi-raison, des joyeux excès, des folies bien arrosées et de l’amitié, surtout.» (Catherine Genest, Voir, 6 juin 2017)

Finalement, ce fut une agréable soirée qui se termina sur une bonne note alors que tous nous retournions à nos devoirs avec le cœur un peu plus léger. D’ailleurs, pour ceux que ça pourrait intéresser, une deuxième édition de cette activité sera organisée à la session d’automne 2018. Vous n’avez qu’à contacter Ann-Frédérick Blais qui se fera un plaisir de vous expliquer les détails. Au plaisir de vous rencontrer, chers lecteur.ice.s.


 

RÉFÉRENCES:  

Jean Désy, Chorbacks, Mémoire d’encrier, Montréal, 2017, 94 pages.

Pierre Drouin, Déposer Carole, Québec Amérique, Montréal, 2017, 216 pages.

Guillaume Vigneault, Chercher le vent, Boréal Compact, 2001, 270 pages.

Nicolas Dickner, Six degrés de liberté, Seuil, Montréal, 2017, 320 pages.

Olivier Boudreaut, En attendant Bolanjes, Éditions Finitude, Le Bouscat (France), 2016, 160 pages.

Amélie Panneton, Petite laine, Éditions de Ta Mère, Montréal, 2017, 329 pages.

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