La revue québécoise Le Sabord allie littérature et création visuelle pour offrir une lecture unique et rafraichissante. Leur 130e édition, « sas », explore les espaces de passages, de suspens, ces espaces qui nous semblent vides et banals, mais qui sont extrêmement révélateurs.
Auteur.rice.s et artistes
Cette édition regroupe les écrits de Sarah Boutin, Myriam Coté, Monique Deland, Camille Deslauriers, Andréane Frenette-Vallières, Clara Lamy, Elizabeth Lord, Claire Moeder, Michel Pleau, Camille Readman Prud’homme et Célia Wagenführer. Les créations visuelles ont été assurées par Frances Adair McKenzie, Marilou André, Maude Arès, Andrée-Anne Roussel et Nico Williams. La section Ancrages portait sur l’œuvre de Marc-Antoine K. Phaneuf. La revue se termine sur des entretiens avec Aimée Lévesque et Martin Dufrasne.
Regard sur les œuvres littéraires
Les poèmes et textes contenus dans la revue portent tous sur un lieu bien précis. Couvent, hôpital, ascenseur, littérature et chambres d’hôtel font partie de ces lieux de transition qui peuvent nous en apprendre davantage sur nous-mêmes.
Le texte Partir, de Camille Deslauriers, examine sa relation avec sa mère, qui se retrouve à l’hôpital et demande l’aide médicale à mourir. Le texte est touchant et explore sans maladresse les sentiments qui nous habitent lorsque l’on perd une personne chère. Sinon, les arbres de Sarah Boutin nous plongent dans un couvent fictif et abstrait. Le texte utilise un lexique de nourriture, de cuisine et de nature, créant un imaginaire propre à lui-même.
Compositions visuelles
Cinq œuvres visuelles sont associées aux nombreux poèmes et textes retrouvés dans la revue. Le mariage entre les créations littéraires et les œuvres d’art est fait avec justesse et harmonie. Chaque œuvre est suivie d’un court texte par Karine Bouchard, qui nous plonge dans le processus créatif de l’artiste. Cette petite définition explicite aussi le lien entre l’œuvre et le thème de la revue, les espaces de passage.
Ancrages
La section Ancrages de la revue nous offre un accès privilégié et détaillé d’une œuvre, qu’elle soit littéraire ou visuelle. Dans ce numéro, l’œuvre Dérives vidéos de Marc-Antoine K. Phaneuf est analysée. L’œuvre cartographie les déambulations sur le site YouTube faites par l’artiste lors de son écoute de vidéoclips. L’œuvre rassemble plusieurs vidéos cultes d’artistes connus, tels Les Colocs et Nirvana.
Fils créatifs
Deux entrevues concluent ce numéro. Anne-Marie Duquette interroge Aimée Lévesque, poétesse, linguiste et professeure au Cégep de Rimouski. L’autrice parle de son œuvre Parmi les femmes, un hommage à 28 femmes qui ont marqué l’histoire. Martin Dufrasne a répondu aux questions de Karine Bouchard à propos de l’organisme DARE-DARE. Cette organisation est un centre d’artistes autogéré et basé à Montréal, mais qui n’a pas de bureau fixe.
À livre ouvert
La section À livre ouvert nous propose des critiques de huit livres qui rejoignent l’esprit de la revue. Par exemple, les œuvres littéraires Le don de Kristina Gauthier-Landry et Petit crayon pour faire mine de France Daigle sont explorées.
Cette revue réunit plusieurs œuvres hétérogènes, mais suivant toujours ce thème d’espaces de passages, de transition. Plusieurs œuvres en valent le détour et marquent nos esprits. C’est particulièrement le cas pour l’entretien d’Aimée Lévesque, qui nous en apprend plus sur son œuvre particulière. Bien que certains textes contiennent parfois des longueurs, les artistes ont définitivement su explorer les espaces de suspens avec brio et créativité. Les œuvres visuelles de ce numéro nous amènent autant dans des imaginaires créatifs colorés que dans des ambiances sombres et chargées.
Pour vous procurer ce numéro de la revue Le Sabord, il suffit de visiter leur site web. Il est également possible de participer aux prochaines éditions.
