L’Écon’homme: la tempête dans un verre d’eau

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éconhomme
Crédit illustration: Sarah Gardner

L’intervention du gouvernement Trudeau face à la pandémie commence à être plus constante. Après plusieurs ajustements concernant les mesures d’aide aux particuliers et aux entreprises, on voit enfin une ligne de conduite claire. Celle-ci est remplie de bonnes intentions, mais pourrait bien nous sauter au nez.

La pauvreté et les faillites

La pandémie a-t-elle augmenté les faillites? A-t-elle diminué le revenu disponible des ménages? Non. Et non. Plutôt contre-intuitif! Le revenu disponible a plutôt augmenté, alors que le nombre de faillites a, lui, diminué. Certes, combattre la pauvreté et les faillites peut sembler une cause noble, mais cela a causé d’autres problèmes.

Toutefois il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau.

Une entreprise qui ferme, surtout en temps troubles, est une entreprise qui n’a pas réussi à survivre au changement. Les cycles de faillites sont un mal nécessaire au progrès et à l’évolution. Les clubs vidéo ont (pour la plupart) fermé au profit de Netflix et des services d’écoutes en continu. Ce processus est essentiel au progrès et à l’amélioration du bien-être d’une société. Il faut que certaines entreprises ferment pour que de nouvelles ouvrent, comme les arbres morts de la forêt laissent place aux jeunes pousses et leur permet de voir le soleil par le fait même.

Les mesures proposées par le gouvernement Trudeau visent directement à diminuer ce nombre de faillites. Ainsi, les mesures actuelles, bien qu’étant des mesures paraissant intéressantes pour la population, sont dommageables. Il est facile de se conforter à court terme de ces mesures, croire à la tempête que nous vivons actuellement comme étant une tempête économique de grande amplitude. Toutefois il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau.

Se contenter, au détriment du futur

À mon sens, la crise sanitaire actuelle devrait être une opportunité pour voir au futur. Au lieu de donner des subventions salariales universelles, nous devrions plutôt investir en innovation. Donner des subventions pour faciliter l’innovation en entreprises, permettre aux entreprises de se dépasser, vaincre l’adversité. Il faut inciter les entreprises à se dépasser et non offrir des subventions universelles. Les subventions universelles cachent d’ailleurs plus d’effets pervers que positifs.

Des mesures comme celles du gouvernement Libéral sont électoralistes.

Les subventions universelles et investissements massifs cachent plusieurs problèmes. Comme précédemment mentionné, elles maintiennent des entreprises en activité, alors qu’elles devraient fermer et laisser place au futur. Mais cela va bien plus loin que cela: les subventions maintiennent temporairement certaines entreprises en vie. La fin des subventions revient à enlever le respirateur individuel d’une entreprise. Il n’est pas possible de savoir si les entreprises vont survivre au retrait de ce support. Dès lors, il est possible que suite à l’hécatombe pandémique, nous soyons aux prises avec une hécatombe économique, voire une crise financière.

Des détresses humaines pourtant bien nécessaires

La perte d’un emploi est quelque chose de douloureux, je n’y enlève rien. Je suis moi-même passé par là. Toutefois, c’est nécessaire. Les pertes d’emplois en des temps comme ceux que nous vivons actuellement sont nombreuses et courantes. Toutefois, le gouvernement Trudeau semble vouloir toutes les éviter: subventions salariales et PCU à l’appui. Pourtant, de telles pertes d’emplois permettent une redirection du capital humain. Les emplois perdus sont redirigés vers des secteurs d’avenir, ce qui permet un meilleur développement économique.

Au lieu de financer des maintiens d’emplois comme le fait le fédéral, j’apprécie fortement l’action québécoise. Le gouvernement Legault finance actuellement les changements de carrières, la formation pour se rediriger vers des secteurs d’avenir. Ce genre d’utilisation des fonds publics devrait être plus généralisée et constituer la norme, pas les subventions salariales universelles. Rediriger la main d’œuvre vers les secteurs prometteurs, la former pour répondre au besoin du Québec de demain. Pas l’inciter à l’immobilisme par la facilité de subventions garanties.

Politique de stagnation, mais électoraliste

Des mesures comme celles du gouvernement libéral sont électoralistes: sauver des entreprises et des emplois amènera toujours les votes. Toutefois, avoir le courage de penser à plus long terme est tout à l’honneur des pouvoirs publics qui se prêtent au jeu. Notre système électoral est tourné vers le court terme, voire la campagne permanente, ce qui n’aide pas la prise des meilleures décisions. Les partis au pouvoir sont plus intéressés à être réélus qu’au bien-être de leurs citoyenNEs. Les décisions sont donc vides de vision à long terme, et remplie de clientélisme.

Je ne renie pas la pertinence des mesures actuelles, mais plutôt leur dosage. On a tellement médicamenté le malade que j’ai bien peur qu’il souffre d’une addiction lors du sevrage. Mélanger plusieurs traitements aurait peut-être été plus judicieux, bien que moins apprécié du grand public. Mais tout ceci est un enjeu de société, que nous ne pourrons pas régler en une chronique. Je n’ai pas la prétention de réinventer les politiques publiques, mais si simplement une étincelle peut naitre dans les futurs dirigeantEs et citoyenNEs qui me lisent, ce sera cela de fait.

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