L’Écon’homme: Non, la crise n’est pas habituelle!

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Déjà la crise sanitaire peut sembler passée et les gouvernements semblent décidés à faire face aux maux de la crise économique. Toutefois, la crise n’est pas ce à quoi ils s’attendent…

L’Écon’homme, c’est une dose bimensuelle d’économie, et aujourd’hui on parle politiques publiques et solde budgétaire!

Étudier les crises

Les crises économiques ont été longuement étudiées par le passé: krach boursier de 1929, crise obligataire de 1974, krach d’octobre 1987, crise des datcoms, crise des subprimes ou encore l’actuelle crise économique. Des économistes comme Schumpeter, Hayek ou encore Keynes ont grandement étudiés ces crises. Alors que Schumpeter et Hayek ont plutôt étudié les contractions économiques comme des phénomènes naturels, c’est Keynes qui sera à l’origine des théories qui auront le plus d’échos de nos jours.

Théorie générale… pas si générale

L’idée d’augmenter les dépenses gouvernementales en période de récession n’a pas été inventée de nulle part. En effet, c’est de John Maynard Keynes que l’on tient une telle théorie. Sa théorie générale, développée lors de la crise de 1929, était destinée à relancer l’économie de l’époque. Toutefois, d’une théorie spécifique, prescription temporaire, on en tirera des leçons pour toutes les crises économiques qui suivront. Une théorie développée tel un médicament spécifique, avec un nom accrocheur, qui deviendra un générique particulièrement efficace pour plusieurs crises. Toutefois, la crise actuelle est bien différente et une telle prescription pourrait ne pas être appropriée.

C’est donc une crise de l’offre; une toute autre paire de manches!

Mais pourquoi la crise est différente?

Toutes les crises économiques ont un déterminant commun: elle sont le fruit d’une baisse de la confiance des consommateurs.rices et entreprises face à l’économie. La raison de cette incertitude perçue peut être diverse; dette trop forte des ménages, produits financiers déficients, vices cachés dans les marchés financiers ou mauvaises décisions des gouvernements. Au final, ce sont des crises de la demande. Les gens réduisent leur consommation afin d’attendre de jours meilleurs, tel des écureuils à l’arrivée de l’hiver.

Toutefois, la crise actuelle est tout autre: les entreprises ont cessé de produire. C’est donc une crise de l’offre; une tout autre paire de manches! Personne ne peut savoir si la théorie générale de Keynes sera appropriée ou même nécessaire dans un tel contexte. C’est d’ailleurs ce que soutien M. Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du Fond Monétaire International (FMI).

Pour certaines personnes, une telle crise disparaîtra comme elle est apparue: avec une décision de réouverture gouvernementale. L’essentiel reste de faire survivre les entreprises jusque là. Car en ce moment, ce qui compte, c’est de maintenir les liquidités des entreprises à flot. Ne pas se retrouver avec des milliers d’entreprises moribondes à la sortie de cette crise, mais avec des entreprises en état de redémarrer rapidement.

L’innovation en temps de crise

De la crise actuelle déjà le Québec tire des conclusions. Parfois celles-ci sont plus sombres, notamment celle du CHSLD Herron. Toutefois, les innovations sont parfois bien plus positives. Joseph Schumpeter, économiste dont j’ai déjà discuté, notamment avec une pinte économique, a dressé un portrait bien plus réjouissant.

Lire aussi : L’Écon’homme : Une pinte d’économie entrepreneuriale

Pour Schumpeter, les crises sont synonyme d’innovation et de création de grappes industrielles. Dans les situations de crise, les industriels se réunissent et innovent, ce qui se continue bien après la crise. Actuellement, nous pouvons voir plusieurs de ces grappes. Par exemple, Bauer, Cascades et Tristan collaborent toutes trois pour produire des visières médicales. Cette collaboration n’est qu’une étincelle dans la paille: un déclencheur.

Le confinement mènera à une remise en question de nos choix.

Changer

En outre, la crise changera nos paradigmes: elle réinventera nos façons de faire, réinventera nos comportements. Voici quelques-unes de mes prédictions:

  • Le télétravail se taillera une plus grande place dans l’avenir et les enfants, en symphonie derrière, seront d’avantage acceptés
  • Les heures de travail seront plus flexibles, finies les heures de pointe
  • Les téléconférences seront plus présentes au travail

Une dernière, moins certaine: on ralentira notre routine. C’est en discutant du confinement avec une amie que j’ai réalisé le rythme effréné de ma vie. Le confinement amènera à une remise en question de nos choix. Peut-être ralentir? Dans tous les cas, c’est près de 30% des employé.e.s qui prévoient changer d’emploi, estime Coefficient RH, entreprise de Trois-Rivières. Au niveau marital, les médiateurs et médiatrices sentent déjà la vague arriver, comme le rapportent plusieurs quotidiens.

Nul.le ne sait ce qu’il arrivera, mais chose sûre, les Québécois.es innovent et sont résilient.e.s. Comme le dit si bien M. François Legault: «Les beaux jours s’en viennent. Tranquillement, le Québec va renaître, un peu comme la nature au printemps.»

-L’Écon’homme

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