L’économie du pays : Peut-on vraiment se passer des énergies fossiles ?

0
Publicité
Crédit : Camille Limoges

Les énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont non renouvelables. Ils sont également à l’origine d’émissions significatives de gaz à effet de serre. Surtout lors de leur combustion pour la production d’électricité, le chauffage ou les transports. Ce qui contribue de manière substantielle au changement climatique. Ces dernières années, de nombreux pays ont fixé des objectifs ambitieux visant à réduire voire à éliminer leur dépendance à ces énergies d’ici quelques décennies. Cependant, la réalisation de ces objectifs soulève des questions quant à la viabilité de cette transition. Principalement à cause du rôle crucial que jouent les énergies fossiles dans une économie orientée vers la croissance. Et aussi parce que la transition énergétique présente des défis complexes.

Des sources d’énergie aussi vieilles que l’humanité

Crédit : Offshore Technology

Diverses civilisations exploitaient les énergies fossiles bien avant l’ère industrielle. Il y a des milliers d’années, le pétrole s’utilisait pour la construction et l’étanchéité. C’est le cas du bitume utilisé par les Mésopotamiens pour le mur de Babylone. Les Égyptiens s’en servaient pour momifier certaines momies. Quant aux Chinois, ils utilisaient le gaz naturel pour le chauffage pendant les saisons froides.

Le charbon, utilisé depuis l’époque des hommes des cavernes, s’est développé en combustible majeur avec l’avènement de la révolution industrielle. L’invention de la machine à vapeur, alimentée par le charbon, a révolutionné la production, les transports et la vie quotidienne. Les États-Unis ont également embrassé l’utilisation du charbon, remplaçant peu à peu le bois comme source d’énergie principale.

Les premiers forages commerciaux de pétrole ont commencé au milieu du XIXe siècle. Le premier puits fut celui de Titusville, en Pennsylvanie, en 1859. À cette époque, les gens utilisaient principalement le pétrole brut pour l’éclairage à la lampe à kérosène.

L’avènement de la voiture à essence à la fin du XIXe siècle a bouleversé la demande de produits pétroliers. L’essor de l’industrie automobile, avec des modèles tels que la Ford, a rapidement propulsé l’essence comme principal dérivé du pétrole. Les guerres mondiales ont également stimulé la consommation de produits pétroliers pour alimenter les véhicules militaires et l’industrie de la guerre.

Aujourd’hui, les énergies fossiles restent la principale source d’énergie mondiale. Cependant, leur utilisation a évolué de manière significative depuis leur découverte initiale.

Générateurs de problèmes liés au climat, à l’environnement et à la santé

Crédit : Wanshington Post

Les combustibles fossiles engendrent des conséquences environnementales et sanitaires majeures. En brûlant, ils émettent des gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique. Ces émissions représentent 85 % des gaz à effet de serre dans le monde. Les répercussions climatiques comprennent l’acidification des océans, menaçant les écosystèmes marins et la pêche. Des phénomènes météorologiques extrêmes coûtant des milliards de dollars. On estime qu’une élévation du niveau de la mer pourrait nécessiter plus de 2000 milliards de dollars pour protéger les communautés côtières de par le monde.

Les externalités environnementales incluent la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que la prolifération des déchets plastiques. Ils contribuent à la détérioration des écosystèmes, des terres agricoles, et des ressources en eau. Les marées noires, telles que celle de Deepwater Horizon, ont des conséquences dévastatrices sur la faune et les habitats côtiers, entraînant des coûts élevés pour la restauration.

Sur le plan de la santé, la pollution de l’air par les combustibles fossiles provoque diverses maladies. Celles-ci ont entraîné plus de 5 millions décès prématurés dans le monde en 2019. Les coûts étant estimés à 5 000 milliards de dollars annuellement. Les pays du sud et les populations à faible revenu subissent de manière disproportionnée ces impacts. Leurs niveaux plus élevés d’exposition à la pollution génèrent des risques accrus de maladies graves telles que les cancer. C’est le dans la région surnommée « allée du cancer » en Louisiane, où les risques de cancer sont 50 fois supérieurs à la moyenne nationale en raison de la proximité d’installations industrielles.

Le dilemme de la transition énergétique

Crédit : Orient Energy Review

Alors que l’utilisation des combustibles fossiles doit se réduire, il faut également développer les énergies renouvelables. Mais coordonner ces deux processus complexes est plus facile à dire qu’à faire. De nombreuses organisations se concentrent sur la prévention de nouvelles explorations de pétrole et de gaz. Mais en même temps, l’économie mondiale a besoin de plus de croissance.

En effet, un arrêt brutal de l’utilisation des énergies fossiles causerait un chaos généralisé. Si, par exemple, les États-Unis, l’Arabie saoudite et tous les autres grands producteurs fermaient leurs puits de pétrole en même temps, cela serait catastrophique. Une telle mesure entraînerait un effondrement rapide du monde. Même dans les régions où les énergies renouvelables s’utilisent largement pour générer de l’électricité, les combustibles fossiles servent souvent à produire une électricité « stable » disponible à tout moment, jour et nuit. Sans cette source d’énergie, les réseaux électriques subiraient des pannes généralisées.

Un arrêt soudain de l’extraction des combustibles fossiles paralyserait rapidement le monde. Même si l’on pourrait se rendre à pied à l’épicerie, il n’y aurait pas de nourriture, parce que l’agriculture a besoin du pétrole pour la fabrication des engrais, l’exploitation des tracteurs et le transport des produits vers les centres de distribution. Les gouvernements travailleraient probablement à limiter la demande et à rationner les réserves restantes de combustibles fossiles, mais ces réserves ne dureraient que peu de temps. Par exemple, la réserve stratégique de pétrole des États-Unis détient actuellement environ 347 millions de barils de pétrole. Cela ne suffirait que pour 17 jours aux niveaux actuels d’utilisation du pays, et seulement 3,5 jours à l’échelle mondiale.

Alors que le monde se tourne vers des énergies plus propres, l’équilibre entre le développement des renouvelables et la diminution des combustibles fossiles est crucial, mais difficile à mettre en œuvre.

Références

https://www.nationalobserver.com/2022/03/02/news/fossil-fuels-are-killing-planet-why-dont-we-stop-using-them

https://www.eesi.org/topics/fossil-fuels/description#:~:text=Fossil%20fuels%E2%80%94including%20coal%2C%20oil,were%20compressed%20and%20heated%20underground.

https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2023/09/30/end-fossil-fuels-biden/

https://unctad.org/podcast/energy-dilemma-fossil-fuels-versus-renewables-time-crisis

Publicité

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici