Comme vous le savez, Trois-Rivières est la capitale mondiale de la poésie. La semaine passée avait lieu le Festival international de la poésie. Dans le cadre d’un de mes cours de littérature et en partenariat avec le FIPTR, nous avons eu la chance de recevoir la poétesse Germaine Beaulieu le temps d’une conférence. Je souhaitais donc vous en faire part, car le talent et la carrière de cette poétesse sont tout simplement exceptionnels. Alors, pour la chronique de cette semaine, je voulais aborder des passages que je trouvais intéressants en lien avec la poésie de Germaine Beaulieu et ainsi poser des réflexions sur ce qu’est la poésie de nos jours.
Un parcours poétique inspirant
Dès le début de la rencontre, la poétesse Germaine Beaulieu nous a parlé de son parcours en poésie. Il ne lui a suffi d’assister à une lecture de poésie grecque lorsqu’elle était à l’université, duquelle elle n’a absolument rien compris, pour comprendre le message fort que les poètes tentaient de faire passer. C’est ainsi qu’elle eut une prise de conscience et commença à rédiger des poèmes. Ceci est une preuve que la barrière de la langue n’est pas quelque chose qui peut empêcher de ressentir les émotions dans la poésie. On peut alors y découvrir un message simplement avec une intonation particulière, un rythme et une certaine mélodie du texte et ce, même s’il ne s’agit pas de notre propre langue.
Une des questions qui lui fut posée est la suivante: comment est-elle arrivée à vouloir vivre de sa création? Et bien, c’est grâce à sa rencontre avec une des plus grandes poétesses québécoises: Nicole Brossard en 1972. C’est elle qui lui donna l’idée d’écrire des poèmes et l’invita à débuter sa carrière. Par la suite, madame Beaulieu a mis de l’avant ses premiers thèmes abordés dans ses premiers recueils: la sensualité et la sexualité. Après ces thèmes, elle développa une certaine conscience politique dont la liberté d’expression, qui est encore présente dans ses poèmes aujourd’hui. En 2015, elle devient cofondatrice du Comité Femmes du Centre québécois du P.E.N. international, un centre luttant pour défendre les droits et libertés des journalistes, écrivaines et traductrices.
Un moment enrichissant
C’est fou à quel point je me suis sentie ébahie face aux propos de la poétesse Germaine Beaulieu et je n’étais pas la seule. Les étudiants de ma classe aussi écoutaient d’une oreille attentive et posaient des questions hautement intéressantes. J’ai aimé voir une vision de la poésie qui diffère de la mienne grâce aux enjeux présentés de manière forte (politique, dévouement social, etc.). C’était plus qu’enrichissant. C’est ainsi que je me rends compte que la poésie est un genre accessible, car tous peut écrire et en lire. Je réalise également que le monde poétique est vaste et peut plaire autant aux enfants qu’aux adultes. La poésie n’est pas seulement un art d’esthétique, mais elle peut, à elle seule, parvenir à faire passer des messages percutants dans la société.
il ne faut pas avoir peur de la poésie. il faut trouver le style que l’on aime. et ce qu’il ne faut surtout pas, c’est de se contenter d’un seul poète.
Germaine Beaulieu, poétesse
Changer la poésie, une idée à la fois
La discussion avec la poétesse a amené quelques idées pour rendre la poésie un peu plus actuelle. Ayant quelques adeptes de musique dans la classe, certains lui ont demandé si elle avait déjà été accompagnée par un.e guitariste lors de ses lectures de poèmes. À cela, elle répondit que non, que cette idée ne lui avait jamais été proposée avant. Cela m’amène à la réflexion suivante: musique et poésie? Il s’agirait d’un bon duo selon moi. Cela sonnerait un peu comme une chanson et attirerait un public plus large. Qui sait si, à l’avenir, cela deviendrait populaire? On a plus qu’à attendre, je crois!
De plus, une autre suggestion qui fut véhiculée était que Germaine Beaulieu devrait enregistrer ses poèmes en version audio. Je trouve que c’est une idée fantastique, car lorsque l’on lit un poème, on en fait notre propre interprétation. On met une respiration à un endroit, on lit lentement un vers ou bien rapidement un long passage. Mais ce que l’on ignore, c’est comment le poète lit son texte. Après avoir écouté madame Beaulieu lire ses propres poèmes, j’ai réalisé que je ne le lisais pas du tout comme elle. C’est pour cela que je crois que ce serait une bonne idée de garder un enregistrement audio, puisque l’on pourrait entendre la version originale d’un auteur récitée à sa propre façon.
Qu’est-ce que je tire de cette rencontre?
Étonnamment, je ne connaissais pas du tout cette poétesse, mis à part quelques poèmes étudiés en classe. Et suite à cette rencontre, j’ai envie de lire plus de poèmes de cette auteure, car je comprends un peu mieux des éléments qu’elle trouve importants dans sa poésie tels que les thèmes du deuil et de la politique. Je lui ai également posé une question. C’était la suivante: qu’est-ce que selon vous, un poème réussi? Ce a quoi Germaine Beaulieu a répondu qu’il devait y avoir des silences, des métaphores recherchées, une émotion véhiculée et un message percutant. Elle m’a aussi mentionné que d’utiliser peu de mots dans un poème est quelque chose d’essentiel pour elle. Madame Beaulieu a aussi précisé qu’il n’existe pas une seule forme de poème réussi, mais que ce sont ses critères personnels.
À la suite de cette rencontre avec la poétesse Germaine Beaulieu et des réflexions faites sur la poésie, je me disais pourquoi ne pas vous laisser cette semaine sur un extrait de sa poésie? Le voici donc:
Et si vous avez envie de lire plus de poèmes de Germaine Beaulieu, vous pouvez consulter ses recueils de poésie juste ici!