C’est le film Patch Adams qui nous les a fait connaitre, mais c’est grâce à un projet de recherche auquel a travaillé une étudiante au doctorat en psychologie de l’UQTR, Vanessa Comtois, que nous en apprenons un peu plus sur eux. Oui, il est bien question des clowns thérapeutiques.
L’organisation à laquelle s’est intéressée la directrice de recherche, Colette Jourdan-Ionescu, professeure en psychologie à l’UQTR, est l’organisme sans but lucratif Dr Clown. Selon le site officiel de l’organisme, les clowns thérapeutiques sont des artistes professionnels formés en art clownesque et relations humaines pour travailler en milieu hospitalier ou dans différents centres d’hébergement. Ils favorisent le rire et la détente chez les patients et aident ces personnes à apprivoiser un environnement qui peut être inhabituel et stressant en utilisant l’humour ou le jeu.
«Je ne ferais pas nécessairement ce qu’ils font parce que je n’ai pas les capacités artistiques, mais je les admire», avoue la doctorante. En effet, elle remarque que les gens choisis en tant que clowns thérapeutiques le sont souvent grâce à leurs qualités artistiques ou émotionnelles et ce, même si le but de leurs interventions n’est pas d’exposer leur talent.
L’intervention du clown est faite en ayant un but précis et est préparée à l’avance selon le patient qui la recevra. Le clown peut procurer la détente, le rire, l’apaisement ou une diminution du stress. Pour cela, il utilise plusieurs techniques d’animation, en ne perdant pas de vue l’objectif de l’intervention. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une thérapie et ne nécessite donc pas de résultats.
Le but du projet de recherche auquel a participé Mme Comtois n’était pas d’évaluer les résultats des interventions des clowns sur les patients, mais plutôt de voir qui étaient ceux derrière le nez de clown et le sarrau. «On voulait connaitre leur domaine d’études, leur âge… On voulait connaitre qui faisait ça», explique-t-elle.
En faisant remplir plusieurs questionnaires à un échantillon d’une quinzaine de clowns thérapeutiques, l’équipe de recherche a remarqué qu’ils étaient des hommes et des femmes de tous âges : «Il y en avait un qui affichait 14 ans d’ancienneté», précise l’assistante de recherche. Les clowns ont démontré posséder un plus grand sens de l’humour que le reste de la population, mais un humour qui se veut moins agressif.
«Je ne ferais pas nécessairement ce qu’ils font parce que je n’ai pas les capacités artistiques, mais je les admire» – Vanessa Comtois, étudiante au doctorat en psychologie
Ces clowns thérapeutiques proviennent presque tous de domaines d’études artistiques, comme le théâtre ou le cirque. Leurs niveaux de formation varient du secondaire à l’université. Ils sont aussi invités à suivre une formation d’abord artistique et ensuite psychosociale.
Les clowns thérapeutiques ont dit être très satisfaits du travail qu’ils faisaient : «Ce sont tellement des gens passionnés», témoigne Mme Comtois. Ils se heurtent néanmoins à certaines difficultés. «Deux ou trois [clowns] ont avoué se frotter parfois à l’incompréhension des aides soignantes, ça m’a beaucoup surprise», termine-t-elle.
Pour plus d’information sur l’organisme Dr Clown et leurs activités, rendez-vous sur le site www.drclown.ca.