Les femmes dans l’industrie des mangas : autrices et personnages féminins dans le Shônen

0
Publicité

L’origine du manga remonte à l’époque Nara et provient des emakis, des petits rouleaux narratifs. En 1814, le peintre Hokusai, auteur de l’œuvre La grande Vague au large de Kanagawa utilise le mot « manga » pour décrire ses croquis. Mais c’est en 1902 que remonte le vrai premier manga écrit par Rakuten Kitazawa. Il s’agissait d’une bande dessinée humoristique. Il fut le premier à réutiliser le terme après Hokusai. Au fil des années, le manga s’est popularisé et son succès a dépassé les frontières du Japon. Si l’univers du manga est encore en grande partie tenu par des hommes, surtout dans l’univers du shônen, les femmes n’en sont pas moins présentes et leurs représentations commencent à changer dans ceux-ci.

Que veut dire le mot « manga »?

Pages d’un manga. Crédit: Site web Japon expérience

Le terme « manga » est composé de deux kanjis. Man qui veut dire « sans but », « divertissement » et « exagération » alors que ga signifie « représentation graphique ». Les deux kanjis associés renvoient à un dessin non abouti. Il est surtout employé pour désigner une bande dessinée japonaise.

Personnages de shônen. Crédit: Google image

Les différents types de manga

Avant d’aller plus loin, il est important de différencier les catégories de manga. Il en existe plusieurs mais les principales sont:

  • Les shônens: c’est la catégorie de manga la plus populaire dans le monde. Elle visait à l’origine les jeunes garçons et les adolescents.

Les histoires de ces mangas tournent autour d’un jeune garçon qui poursuit un rêve ou cherche à atteindre un objectif avec ses compagnons. Les thématiques varient selon le manga, mais les thèmes du bien et du mal ou du bon ou du mauvais sont les plus utilisés. Comme exemple, nous pouvons citer: One piece d’Echiro Oda et Naruto de Masashi Kishimoto qui sont les plus connus.

Aussi, il y a des sous-catégories de shônen comme le shônen-gakuen qui se passe en milieu scolaire et le shônen mecha (mécanique) où le héros utilise des armures.

Crédit: Google image
  • Les shôjos: cette catégorie de manga vise originellement les jeunes filles ou les adolescentes. Ici, les histoires tournent autour de la romance et sont souvent mises en place dans le milieu scolaire. Comme les shônens, les shôjos possède leurs propres codes. L’accent est davantage mis sur les sentiments des protagonistes et sur leurs émotions. Elle possède aussi des sous-genre comme policier, musique ou encore magical-girl. Comme exemple, nous pouvons citer Sailor Moon de Naoko Takeuchi ou plus récemment Fruits basket de Natsuki Takaya.
  • Le kodomos: cette catégorie est destiné aux jeunes enfants soit approximativement de la petite enfance à la fin du primaire. Pour s’adapter à leur public, les Kodomos abordent des histoires légères avec des dessins qui facilitent la compréhension et la lecture. Par exemple Hamtaro de Ritsuko Kawai et Doraemon de Fujiki F. Fujio.
  • Les seinens: cette catégorie vise les jeunes hommes entrant dans l’âge adulte. Les sujets abordés sont durs en abordant des thématiques comme le pouvoir, la place de l’homme dans le monde ou encore les abus de la sciences. Les histoires sont violentes, réalistes et contiennent des scènes sexuellement explicites. Nous pouvons citer Ghost in the hell de Masamune Shirow et Gangsta de Kohske.

Il y a encore d’autres catégories comme les ecchis qui regroupent de histoires très adultes ou les josei qui visent un public féminin plus âgé.

Les autrices dans les shônens

Il est souvent dit que les femmes mangakas n’écrivent que des shôjos tandis que les shônens sont écrits par les hommes. Ce préjugé est totalement faux, car les femmes écrivent tous types de mangas et pas seulement des shojos. Par exemple, l’une des premières femmes qui a écrit un shônen fut Rumiko Takechi.

Rumiko Takechi. Crédit: site web otaku

Ses deux œuvres Urusei Yatsura et Ranman1/2 lui offriront les portes vers le succès. Elle a ainsi prouvé que les femmes sont tout autant capable d’écrire de bonnes histoires que les hommes. Elle est devenue une véritable icône dans le domaine et une inspiration pour d’autres autrices.

Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de femmes qui exercent dans le shônen comme, par exemple, Shinobu Ohtaka. Celle-ci est l’autrice du manga : Magi : the labyrinth of magic qui est une réécriture des histoires du livre Les mille et une nuits. On y suit les aventures d’Aladdin et d’Ali Baba qui cherchent à conquérir un labyrinthe rempli de richesses.

Récemment, nous avons Gotoge Koyaharu, autrice du célèbre manga Demon slayer. L’histoire suit le jeune Tanjiro qui souhaite rendre son humanité à sa jeune soeur transformée en démon. L’amour fraternel est le thème principal de l’histoire. Celui-ci est dépeint dans un univers sombre où la mort est omniprésente.

La représentation des personnages dans les shônen

Nami dans le manga One piece. Crédit: site web l’expérimental

Beaucoup critiqués, les personnages féminins dans certains mangas populaires ne font pas l’unanimité auprès des fans. Développés avec des corps aux mensurations improbables ou s’habillant en tenues légères, celles-ci sont beaucoup sexualisées.

Comme dit plus haut, les shônens visent un public masculin. C’est pourquoi le protagoniste est un homme. Les femmes sont peu nombreuses ou faibles par rapport au héro et aussi, dans certains cas, dépendantes de lui. C’est le cas du personnage de Sakura Haruno du manga Naruto. Dans la première partie du manga, elle est décrite comme étant amoureuse du rival de notre héros et son développement tournait autour de lui jusqu’à ce que ce dernier quitte le village et qu’elle prenne conscience de son incapacité à l’aider, reléguant la tâche au héros.

Cependant, il est important de préciser qu’il existe des exceptions. Dans des mangas plus récents comme Jujustsu Kaisen de Gege Akutami, Nobara, le personnage principal féminin, est puissante et a son propre développement qui ne tourne pas autour des hommes. Elle n’est pas non plus sexualisée, montrant ainsi que les femmes peuvent jouer un rôle plus important que juste en tant qu’objet de fantasme.

On remarque aujourd’hui, une évolution de la représentation des femmes, mais il reste encore du chemin pour que celles-ci soient mieux développées dans les mangas.

Quelques mangas écrits par des femmes

  • Black Butler de Yana Tobasa
  • Blue exorcist de Kazue Kato
  • The promised neverland de Demizu Posuka
  • Banana fish de Akimi Yoshida
  • Wombs de Yumiko Shirai
  • Le siège des exilées de Akane Torikai

Références

Tout savoir sur le manga en 10 questions (fnac.com)

Mangas et Féminisme : La place des femmes dans les mangas – L’Expérimental (lexperimental.fr)

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici