Samuel Rabouin, doctorant en sciences de l’éducation de l’UQTR, décide de se lancer en affaires pendant la pandémie malgré le fait qu’il ne détient aucune formation préalable en entrepreneuriat. Samuel a complété son baccalauréat et sa maitrise en sciences de l’éducation et est diplômé depuis 2019.
ZC : Alors Samuel, pourquoi faire le saut en entreprenariat maintenant?
La pandémie a eu un impact sur le calendrier scolaire, surtout pour les plus jeunes. En effet, ils se voient faire beaucoup de choses en peu de temps, ainsi les élèves qui étaient en difficulté voient leur situation s’aggraver. Alors, je me suis posé la question : comment régler ce problème-là, de quelle façon pourrais-je aider le plus grand nombre d’élèves du secondaire et du primaire?
C’est ainsi que je vais faire la proposition de services offrant des séances de tutorat à ces élèves-là. De plus, sachant que la pandémie a réduit les chances et opportunités de stages des étudiants et étudiantes au baccalauréat en enseignement, on embauche également ces étudiantEs comme tuteurs et tutrices pour ainsi essayer de contribuer à la résolution de la problématique des stages. Je dirais qu’on fait une pierre, deux coups.
ZC : Comment s’appelle ton projet?
Le projet s’appelle Soutien à la réussite, parce que je vois les étudiantEs et élèves comme des plantes, et le projet dirige ces plantes vers le soleil afin de mieux grandir. Nous ne sommes pas des racines qui propulsent la plante, mais plutôt un guide finalement.
ZC : Raconte-nous l’histoire de Soutien à la Réussite.
J’enseignais à l’Université du Québec en Abitibi Témiscamingue (UQAT) et à l’UQTR. Mais une fois qu’il y a eu le confinement à la suite de la pandémie, je ne pouvais plus me déplacer pour aller enseigner. Alors j’ai dit à mon ami, comme une blague, si je ne peux pas aller au travail, alors j’emmènerai le travail à moi.
De fil en aiguille, je me suis rendu compte que c’était un réel besoin et qu’il faudrait aller de l’avant pour le combler. De plus, on réalise d’autres projets qui sont complémentaires à ce projet. Par exemple, on met en place un programme pilote de sport électronique pour les jeunes du secondaire en partenariat avec l’académie de baseball des Aigles de Trois-Rivières.
ZC : Maintenant que tu t’es lancé en entrepreneuriat, qu’en penses-tu réellement?
Je n’ai pas l’impression que l’entrepreneuriat soit un domaine inaccessible, au contraire; on a la chance de pouvoir apprendre sur le tas. De plus, je suis quelqu’un de très autodidacte, donc cela m’aide beaucoup dans cette aventure. En entrepreneuriat, je me sens comme dans un domaine où je peux apprendre extrêmement vite.
Je compare l’entrepreneuriat, comme des projets de recherche et développement, à la maitrise ou au doctorat, avec la seule différence que l’entrepreneuriat n’a pas les mêmes contraintes qu’un projet à la maitrise. C’est-à-dire, dans l’entrepreneuriat j’ai plus de liberté d’explorer divers horizons.
Moi, j’ai toujours aimé me placer dans des situations difficiles, depuis que j’étais à la maitrise. En fait, je carbure à la prise de risque. Dans l’entrepreneuriat, il y a beaucoup plus de chances de se tromper, mais pour moi, c’est en se trompant qu’on apprend réellement.
ZC : Comment faire face au défi de croissance de ton entreprise?
Je ne pense pas beaucoup au court terme. Pour moi, le court terme est déjà programmé, je pense beaucoup plus au long terme. Dans cet ordre d’idée, je projette qu’on deviendra des leaders en sport électronique dans le futur ici en Mauricie et peut-être même au Québec.
À ma connaissance, il n’y a aucune entreprise qui offre ces services-là en Mauricie. Ainsi nous allons le tester et le peaufiner à la suite de ce qu’on recevra comme demandes de nos athlètes et élèves.
ZC : On sait que l’aspect financier est un défi pour quiconque désire démarrer un projet. Raconte-nous comment tu y fais face.
C’est sûr qu’on a investi beaucoup dans ce projet là. Mais j’avais été éligible à une subvention salariale de 25 000$ par Innovation et développement économique Trois-Rivières, cela nous aide à démarrer le projet.
Aussi, j’ai été soutenu financièrement par mon ami qui n’avait vraiment pas pris ma blague d’emmener le travail à moi comme une blague.
ZC : Quel conseil ou astuce voudrais-tu partager aux personnes qui ont des projets à lancer?
C’est vrai que, j’ai l’habitude d’être super préparé avant de me lancer dans un nouveau projet. Certains de mes proches diront que je suis même souvent trop préparé. Cependant, j’ai découvert que dans l’entrepreneuriat, on ne peut jamais être à 100% préparé, alors il faut se lancer. Un projet a déjà échoué s’il n’est pas lancé, ainsi on ne peut réussir un projet qu’on n’a pas commencé.
Zone Campus ira à la rencontre d’autres entrepreneurs et entrepreneuses étudiantEs. Si vous connaissez une personne étudiant à l’UQTR qui fait des vagues avec des projets, contactez-nous!