L’ouverture verte : La culture de la voiture, Infrastructure (2/3)

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À perte de vue. Source : centdegres

La culture de la voiture préserve son existence dans les infrastructures qui la soutiennent. Des autoroutes, routes et stationnements jusqu’aux priorités aux lumières, elle subsiste grâce à la dépendance de la population à celle-ci. Les infrastructures se trouvent également mentales quand on pense à la nécessité des voitures pour l’autonomie. L’intention de cette deuxième chronique vise à te sensibiliser sur la place que les voitures peuvent prendre dans nos villes et de ce qu’on pourrait faire pour y remédier. Bonne lecture !

Infrastructure dans notre tête

En 2021, il y avait 5 655 647 titulaires d’un permis de conduire au Québec et 6 995 085 véhicules en circulation, ce qui représente respectivement une augmentation de 2,0 % et de 2,3 % par rapport à l’année précédente.1 Ces statistiques de croissance ne m’étonnent pas en imaginant que la population aussi grandit. Les gens veulent suivre le même chemin qu’on nous montre depuis plusieurs générations. Comment vivre en campagne quand les épiceries et les autres commerces se trouvent à plus de 30 km de distance de la maison ?

Notre cerveau modèle l’image qu’on se fait de la voiture : elle devient un symbole de liberté, d’autonomie et une porte d’entrée dans les activités hors de notre lieu de résidence. Tu dois penser que je la vante en ce moment. En fait, je tente d’expliquer pourquoi les gens la prennent. Les gens l’utilisent et croient en sa nécessité puisqu’ils s’y retrouvent contraints et conditionnés. Crois-tu qu’on prendrait toujours la voiture si tous les endroits où l’on voulait aller se trouvaient à la portée de nos pieds ?

Les gens veulent suivre le même chemin qu’on nous montre depuis plusieurs générations.

Les véhicules et l’espace physique

Dans un contexte où l’on retrouverait moins de stationnements en ville, on pourrait construire les habitations, les commerces, les écoles et les autres lieux importants de façon plus rapprochée. Le fait de faire moins de kilomètres enlèverait la nécessité de prendre la voiture. Où l’on retrouve des stationnements, on retrouve des voitures, mais même quand ces aires sont inoccupées, elles prennent de la place.

Image satellitaire de Les Rivières à Trois-Rivières. Source : Google maps

Je regarde par la fenêtre de chez moi et je vois 6 voitures dans le stationnement en face. De la façon qu’elles sont disposées, elles prennent l’équivalent de l’aire d’un immeuble où résideraient au moins 3 familles. Ces véhicules sortent parfois ou restent inactifs pendant plusieurs semaines. Combien de personnes les possèdent et les utilisent ? 3 personnes par voiture ? Deux ou même une ? Je conçois que nous vivions dans une culture individualiste, où chacun possède ses propres biens, sans les partager. À vouloir s’adapter pour le futur, nous pourrions envisager le partage.

[…] mais même quand ces aires sont inoccupées, elles prennent de la place.

Déculturer tranquillement la voiture

Des voitures autopartagées . Source : Communauto

Pour les gens qui n’utilisent pas leur automobile chaque jour ou qui aimeraient changer leur mode de déplacement, des innovations peuvent émerger. Je pense à Communauto Québec qui contribue à la fois à réduire le nombre et l’utilisation des automobiles. Ce service d’autopartage permet à plusieurs individus de posséder une voiture en groupe et ainsi de réduire les coûts associés à sa possession.  « Chaque véhicule en autopartage se substitue à environ 8 véhicules privés ; [l]’autopartage entraine une réduction d’environ 30-40% des kilomètres parcourus »2

Le service existe et l’on peut surement en trouver l’équivalent sous d’autres noms dans différentes régions. Malgré cela, rien ne nous empêche de créer notre propre groupe d’autopartage de voiture. Le bouche-à-oreille demeure un moteur de changement qu’on peut s’approprier ensemble. Nous pouvons également trouver d’autres moyens de partager et de se mobiliser pour que notre environnement social vibre de solidarité. Le fait de mettre en place des mesures de sécurité pour le transport actif pourrait justement améliorer la proximité dans nos échanges sur la route.

Alternative physique

J’imagine que si nous voulions moins de voitures sur la route tout en valorisant la sécurité pour le transport actif, nous aurions à changer l’aménagement urbain. Dans la première chronique sur la culture de la voiture, je parlais des limitations à marcher et faire du vélo avec le danger de mort possible sur les routes. Ces limitations peuvent s’atténuer avec des moyens comme des routes piétonnières, des chemins à sens uniques, des pistes cyclables, des dos d’âne, des espaces verts et la réduction de la vitesse maximale des voitures. Les idées ne manquent pas. Je pense que le point crucial repose sur leur implantation.

Une marche sans voiture. Source: collectivites viables
La grosseur fait le dos d’âne. Source : Francebleu

Ces modifications des infrastructures demandent notre volonté commune à exercer une pression de changement. Je souhaite qu’au fil des années, les voitures et les routes se partagent entre nous ; que nous puissions mieux utiliser nos ressources. L’asphalte et le béton retirés pourront faire place à des milieux verts et des espaces de rencontre et d’échange. Je sais, je suis idéaliste. Toi, qu’est-ce que tu penses qu’on devrait faire par rapport aux infrastructures liées aux automobiles ?

Les villes avec des aménagements non centrés sur les voitures. Sous-titres possibles en français. Source : Not Just Bikes, youtube

Sources :

1. SAAQ. (2022). Bilan routier, parc automobile et permis de conduire. Récupéré sur Société de l’assurance automobile du Québec: https://saaq.gouv.qc.ca/blob/saaq/documents/publications/espace-recherche/dossier-statistique-2021-bilan-routier.pdf
2. Communauto. (2023, Novembre 24). À propos de nous. Récupéré sur Communauto: https://communauto.com/a-propos/

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