
Lundi le 4 avril 2022, à 20h, avait lieu le troisième match de la saison 2022 de la LUITR, au café-bistro la Chasse-Galerie. Pour l’occasion, l’équipe des Rouges affronta celle des Oranges. Rappelons que le match de la semaine dernière fut reporté suite au décès de Marc Lachance, un acteur important du milieu de l’improvisation trifluvienne. L’équipe de Rouges était composé de Louis-Étienne Bellavance (C), Louis Nantel, Charlee Larouche et Macs Gaven Valentine III. L’équipe des Oranges de Sophie Béland (C), Matthieu Valet, Valérie Bettez et Jolaine Baril.
Un joueur étoile
Je tenais à souligner la performance exceptionnelle du joueur Louis-Étienne Bellavance, capitaine de l’équipe des Rouges. Bellavance est certes un joueur de punch marqué, mais aussi un excellent constructeur (et pour ses coéquipiers ou adversaires, il s’agit là d’une qualité primordiale). Ainsi, la vaste majorité des gags coups de poing de la joute furent de la part de ce joueur, pourtant retourné chez lui sans étoile.
Par exemple, lors de la deuxième improvisation, il dit ceci à son coloc à propos de son annonce kijiji : « Tu as dit que tu étais le coloc parfait, une éponge qui se laisse marcher dessus. Moi je suis super manipulateur, j’étudie en administration. » Ce gag était sûr de faire rire aux éclats un public étudiant.
Également, l’improvisation suivante se voyait être de catégorie Comptoir des plaintes. C’est-à-dire que des joueurs devaient aller improviser une plainte tout à tour à un joueur de l’autre équipe. Encore une fois, Bellavance vola la vedette en débutant sa requête ainsi : « Excusez-moi, j’ai un problème avec la société. » Et il surenchérie : « J’ai un problème avec la nation. La dernière nation qu’on a eu une nation c’était avec René Lévesque. Et ça oh oh! C’était de la nation! »
Pour finir, lors d’une improvisation à la manière d’une émission de rénovation (calquée sur Méchant Changement) il comprend qu’un figurant doit rester muet, car il n’a pas accès à son cachet de l’UDA. Également, il mentionna que son nom (rappelons que l’animateur de l’émission original est Stéphane BELLAVANCE) et sa personne n’existent pas. Une bel humour méta qui fit mouche, excellement, mais à retardement.
Son seul défaut est de laisser systématiquement les improvisations remportées par le tirage de la rondelle. Poule mouillée va!

Autres faits marquants
Également, lors de la cinquième improvisation intitulée « Dis-moi ton nom » (qui leur vaudra un non respect de la carte thème), Sophie Béland mentionne, afin de sauver son couple : « Avoir un enfant, ça règle tous les problèmes de mariage, j’ai entendu dire. » Cette improvisation mixte loufoque voyait un couple en médiation, dans un camp de vacances, où une créature digne de Predator se nourrit à l’amour des humains.
Une autre improvisation marquante, la suivante, était de catégorie Fourchette. Catégorie non expliquée par l’arbitre Frédérik Simon, le public comprit pourtant rapidement ce qu’il en était. Le processus est simple : un joueur débute une histoire seul, et au coup de sifflet de l’arbitre, deux joueurs dans les coins de la patinoire propose une suite à interpréter. La suite est décidée par l’arbitre.
Mention spéciale également à la joueuse des Oranges Jolaine Baril. Joueuse de talent, probablement la meilleur interprète de la ligue, elle ramena sans cesse une blague de répétions en se présentant, ironiquement, sous son nom complet. Espérons pouvoir observer cette joueuse évoluer longuement dans la LUITR.
Également, l’un des points forts de la soirée fut une improvisation dramatique menée par le Oranges. Audacieux, alors qu’il s’agissait d’une catégorie libre. Ainsi, l’improvisation nommée « Perdu dans l’écho » traita avec force de santé mentale, de dépression et de schizophrénie.

Victoire des Rouges en prolongation
À la fin du match, le score était ex aequo 7 à 7. Des fusillades départagèrent les gagnants. Ce sont finalement les Rouges qui l’ont emportés. Les étoiles du match furent accordées, pour les Rouges, à Charlee Larouche; pour les Oranges à Valérie Bettez et l’étoile de l’arbitre fut remise à Jolaine Baril.