Marche pour la vérité et la réconciliation : mémoire et solidarité

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Les participantes et participants s’alignent avant le début de la marche. Départ de l’UQTR en direction du Parc portuaire de Trois-Rivières. Crédits : Journaliste

À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, une marche a été organisée dans les rues de Trois-Rivières en mémoire des enfants autochtones disparus et dans l’espoir d’un avenir plus juste. Témoignages, chants traditionnels et rituels ont ponctué cette soirée, avec la participation de nombreuses personnes venues commémorer les disparus.

Rassembler pour ne pas oublier

Le mardi 30 septembre dernier, le Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières (CAATR), en collaboration avec l’UQTR, a organisé une marche symbolique à Trois-Rivières. L’évènement a pu réunir des centaines de personnes, dans une soirée empreinte de dignité et de recueillement.

Dès 18h30, nombreuses étaient les personnes qui étaient déjà sur place, attendant le début de la marche. Les organisateurs ont donné le coup d’envoi sur le campus de l’université (place extérieure Gilles-Boulet). Ils ont distribué des petits sacs de tabacs naturels et des chandails oranges aux participants. Cette couleur symbolique rappelle le vécu des enfants autochtones arrachés à leurs familles.

Des mots pour orienter la marche

Vers 18h45, les appels au rassemblement ont commencé à se faire sentir. Marilyne Chachai-Piché, coordonnatrice jeunesse au CAATR, a assuré les mots d’ouverture, par des propos remplis d’émotions. Il s’en est suivi le témoignage de Mariette Niquay-Ottawa, une survivante des pensionnats autochtones, qui a délivré un message inspirant et motivant. Dans son discours, elle a souvent utilisé des mots comme «commémoration» et «solidarité». « Il est d’une nécessité pour que les peuples autochtones et allochtones s’unissent en marchant sur le chemin de la réconciliation : paix et amitié. Car ce sont les différences qui font la force d’un pays», s’exclama-t-elle.

Devant un public attentif, l’ainée Mariette Niquay-Ottawa, en train de prononcer son discours de circonstance. Elle est une survivante des pensionnats autochtones. Elles est orignaire de la communauté atikamekw de Manawan. Crédits : Journaliste

Une programmation rythmée et rassembleuse

La marche ne s’est pas limitée à un simple déplacement physique. Bien avant le départ, le public a bénéficié d’une belle démonstration culturelle. Le célèbre groupe Black Bear Singers, originaire de la communauté atikamekw de Manawan, a assuré l’animation musicale. Des danseuses traditionnelles les ont accompagnés au rythme des tambours et de leur voix. Par la suite, les danseuses ont invité le public à participer avec elles. Plusieurs personnes de l’assistance ont rejoint un cercle pour faire une danse propre aux peuples autochtones.


Le groupe a marché tout le long de la rue des Forges jusqu’au Parc portuaire de Trois-Rivières. Il fut accompagné d’une belle escorte de la police de Trois-Rivières, suivi par des navettes de la STTR. Arrivé au centre-ville, le groupe s’est arrêté pour visionner des vidéos projetées dans les murs d’un bâtiment. Ces vidéos ont été produites spécialement dans le contexte de la commémoration.

Une vue de la foule multiculturelle, défilant sur le long de la rue des Forges, en direction du Parc Portuaire au centre-ville de Trois-Rivières. / Crédits : Journaliste

Une mobilisation qui va au-delà du symbolique

Questionnée sur l’importance d’une telle activité, une participante dont son mari travaille sur le campus de l’université souligne la portée collective et humaine de la marche :

Il s’agit pour nous l’opportunité de s’engager individuellement, qu’on fasse le pas avec eux. C’est aussi la possibilité de les connaitre, de mieux comprendre leurs histoires. Mais aussi, parce que ça fait du bien de voir des gens avec autant de résilience.

Participante à la marche

Nous avons également interrogé un groupe de jeunes autochtones sur leur vision de l’avenir de la réconciliation. L’un d’eux a exprimé sa vision en ces termes :

Nous souhaitons voir une implication renforcée des deux côtés. On espère qu’ils vont reconnaitre qu’on est là, qu’on a des droits, il faut tenir compte de nos avis dans les décisions nous concernant. Il faut arrêter de penser qu’on n’est pas capables de décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Selon les propos des organisateurs, cela fait déjà 4 ans depuis que cette marche a été lancée ici à Trois-Rivières. Et ça fait déjà deux ans depuis que le Centre d’amitié autochtone organise cette marche en collaboration avec l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ils espèrent que, dans les années à venir, plus de partenaires se joignent à cette initiative en vue d’un avenir meilleur.

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