Mois de l’histoire des Noir.e.s: Se défaire des histoires uniques

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mois histoire Noir.e.s NoirsLe Mois de l’histoire des Noir.e.s au Canada représente une pause dans le temps où les Canadiens et Canadiennes décident de commémorer les accomplissements et les apports des Noir.e.s au Canada. Ce moment de reconnaissance et découverte dure le temps d’un mois complet, du premier février au premier mars.

S’il s’agit d’une initiative charismatique qui facilite l’inclusion, l’insertion et l’intégration des Noir.e.s dans la sphère sociale canadienne afin de favoriser une meilleure cohésion sociale, l’histoire des Noir.e.s n’a surtout pas la même pertinence pour certains étudiants et certaines étudiantes Noir.e.s de l’UQTR.

S’approprier l’histoire

C’est ce que nous témoigne Mohamadou Djibo Issaka, étudiant de l’UQTR au baccalauréat en administration des affaires, concentration logistique. À son avis, il ne trouve pas cet événement fort pertinent car il s’agit de l’histoire des Noir.e.s. Pour lui, il se sent plus concerné quand il s’agit de l’histoire des étrangers et étrangères. Il avance que le Canada est riche du fait de sa diversité culturelle, et pour lui, entretenir de tels événements renforce les idées préconçues d’une histoire incomplète.

Tenir une activité pour rappeler que malgré le fait que ses prédécesseurs ont été esclaves au Canada, ils ont grandement contribué au développement socio-économique du Canada, est louable. Cependant, il sent que la communauté noire a trop souvent porté l’étiquette d’un peuple dont l’histoire débute avec l’esclavage pour se terminer dans une lutte de reconnaissance.

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Et cela doit changer, selon lui, car il ne souhaite pas ignorer l’histoire, il veut justement que les personnes noires s’approprient toute l’histoire. Son histoire, celle de son peuple et sa communauté, n’a pas commencé avec l’esclavage; son histoire est plus riche, et glorieuse que cela.

De plus, il ne veut pas être un Noir qui stresse, tourmenté par le fait de ne pas être à la hauteur des attentes de ce monde. Il veut être un être humain de couleur ébène libre qui avance dans la vie, fait des erreurs et apprend de celles-ci afin de mieux colorer sa société et son entourage.

Une reconnaissance durement gagnée

Candidat à la maitrise en gestion de projet de l’UQTR et officier de l’AGE UQTR, Mamane Bachir Moustapha Brah avance que la pertinence du Mois de l’histoire des Noir.e.s est moins perçue chez certaines personnes. Il n’en demeure pas moins gratifiant d’avoir un mois entier pour faire le bilan de l’apport des personnes noires à la société canadienne et québécoise.

Mamane Bachir Moustapha Brah. Photo: Gracieuseté Comité électoral de l’AGE UQTR

Il suffit de revisiter la genèse de cet événement qui est né des revendications et luttes sociales. Le fait que le Mois n’a pas été accordé gratuitement, et qu’il l’a été au coût de l’énergie de ses illustres prédécesseurs, souligne toute sa pertinence, dixit M. Brah. Dans cette dynamique, ce qu’il ne faut pas faire, c’est de vulgariser une histoire unique pour une communauté qui est diversifiée du fait de sa culture et de son humanité.

Quand on parle de l’histoire des Noir.e.s, il ne faut pas simplement se rappeler l’histoire de Noir.e.s opprimé.e.s et oppressé.e.s, mais se rappeler aussi de l’histoire de Mamane Bachir Brah, représentant étudiant à la Jeune chambre de commerce de la Mauricie, l’histoire de Maxime Aké, lauréat du prix d’implication étudiante à l’UQTR en 2020, l’histoire d’Alban Bomisso, leader d’opinion au sein de la communauté internationale de Trois-Rivières… Tous ces leaders noirs qui se battent au quotidien pour une meilleure cohésion sociale et l’épanouissement de jeunes étudiant.e.s.

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