Le vendredi 5 novembre dernier avait lieu le vernissage de l’exposition Marée haute de Myriam Lambert à la Galerie R3. Pour l’occasion, elle présente deux de ses projets, soit Pipeline et Diluvio, qui sont l’aboutissement de résidences à l’internationale et qui ont comme thème commun l’eau.
Biographie
Originaire d’Authier, en Abitibi, Myriam Lambert est détentrice d’un Baccalauréat et d’une Maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval. Elle « a été conférencière et membre de jurys pour plusieurs centres d’artistes de Québec, au CAC et au CALQ, animatrice d’ateliers et professeure invitée au Musée national des beaux-arts du Québec. » Elle réside maintenant à Québec, où elle assure la direction générale et artistique du centre d’artistes en art audio et électronique Avatar.
Depuis 2008, elle « développe une pratique ayant comme méthodologie l’enquête des lieux mnémoniques ». Son approche artistique s’établit autour d’entretiens avec les citoyens des lieux qu’elle visite durant ses résidences. « Elle se laisse inspirer par la mouvance, la mémoire et l’histoire des territoires et des gens qui les peuplent. » Elle vient par la suite façonner « des poésies visuelles et sonores autour de la mémoire collective et des valeurs rattachées au territoires et leurs occupants. » Elle concrétise le tout « sous forme photographie, installative, sonore, vidéographique ou littéraire, pour ne nommer que celles-ci. »
« Pipeline dérange et questionne dans l’espoir d’une prise de conscience, aussi minime soit-elle, afin d’inciter à agir. »
Pipeline
La première installation qui est présentée en entrant dans la Galerie R3 est Pipeline, produit à Genève, en Suisse, autour du lac Leman, un réservoir d’eau douce qui date de l’ère glaciaire. Un jet orne le lac, et c’est ce qui a surprise et inspiré Myriam Lambert lors de son arrivée sur place. En arrivant de nuit, le jet lui rappela un puits de pétrole qui vient d’éclore. Dans cette œuvre, l’artiste « interroge symboliquement le cycle extraction-réchauffement-fonte des glaces. » Plus encore, « Pipeline dérange et questionne dans l’espoir d’une prise de conscience, aussi minime soit-elle, afin d’inciter à agir. »
Diluvio
Lorsqu’on avance dans la Galerie R3, on découvre Diluvio, créé dans le village de San Rafael, à Veracruz, au Mexique. L’artiste explique que dans ce village, la barque est devenue un outil essentiel à la survie des populations qui habitent dans les zones inondables. Grâce à la lumière et le son, Diluvio présente les récits des inondations qui affectent les habitants, parfois plusieurs fois par année, et qui les obligent à tout reconstruire. L’installation « nous expose à la submersion du territoire ; enjeu local de cette population, causé par les pluies diluviennes suivant une sécheresse. »
L’œuvre fût présentée pour la première fois dans une église de San Rafael, à l’occasion d’une résidence à la Fondacion Casa Proal. Diluvio « propose une évocation poétique prenante d’une situation fort probable. Un hymne au courage des citoyens qui confrontent ces bouleversements climatiques et au pouvoir de la nature ».
L’exposition se poursuit à la Galerie R3 jusqu’au 2 décembre 2021.