Nana Quinn, artiste visuelle et poète, expose Les souvenirs sont des cailloux que la mer emporte à la Galerie d’Art du Parc jusqu’au 3 décembre.
Par sa façon d’habiller l’espace, Nana Quinn nous invite dans l’intimité de ses souvenirs. Des photos sur les murs, une cheminée décorée, des étagères agencée… Ce semblant de maison, toutefois, est débalancée par son utilisation incongrue des pièces, c’est là qu’on entre dans la proposition artistique. L’exposition, constituée de photos, céramiques, cailloux, coquillage et poèmes, occupe le sol, des petits recoins, les murs… Le tout disposé avec une rythmique particulière, un échos à la ponctuation de ses poèmes.
Le souvenir comme matière
Tel un petit Poucet actuel, Nana Quinn sème ses souvenirs pour ne pas perdre la trace de son existence, des pensées, des moments et des cycles qui ont façonné la matière vivante qu’iel est. Iel tente de rendre le souvenir tangible, mais avec suffisamment d’honnêteté pour y laisser sa part de soluble. Les photos présentées sont des détails, qui cachent plus qu’ils ne montrent leur histoire. Ou alors les images sont modifiées de telle sorte qu’elles ne montrent plus la réalité. Les couleurs qui les teintent sont celles des émotions de ciel qui les a vécu.
La matière poétique, iel la travaille directement dans son support. Ses poèmes, des pages de journal intime de voyage, semblent écrits à la vieille machine. Ils sont tapés sur toute sorte de support. Du papier bien entendu, mais aussi de la céramique, qui veut copier la légèreté du papier mais le figer dans son mouvement, ou pour le transformer en autre chose, une maison par exemple.
La céramique est un fil conducteur de l’exposition. Elle est la matière poétique. Elle rythme les compositions installatives, fait tenir les couleurs entre elles, et illustre le propos de l’artiste.
« Si la mémoIre est une matière malléable, j’en travaille la pâte. »
Crédits : Texte d’exposition de Nana Quinn
Nana Quinn expose sa vulnérabilité face à la nature, à l’immensité dont iel saisit les bribes pour nous les montrer. Iel pense sa fragilité comme son insignifiance devant une tempête. Finalement par son sens du détail, iel nous invite dans le territoire qui l’a façonné, souvenirs après souvenirs, à travers les cycles saisonniers et des émotions qui traversent son être, qu’iel cartographie sous forme d’installations, autels, poèmes, qui questionnent le concret.