Nanocellulose et criminalistique: Coopération entre deux départements pour l’avancement de la recherche

0
Publicité
Éric Loranger et Frank Crispino. Photo: A. Boisjoli-Bélanger
Éric Loranger et Frank Crispino. Photo: A. Boisjoli-Bélanger

Frank Crispino, enseignant au Département de criminalistique, et Éric Loranger, professeur au Département de génie chimique, ont mis leurs efforts en commun pour développer un angle de recherche, soit l’utilisation de la nanocellulose pour les divers besoins de la criminalistique.

Monsieur Crispino souhaite pouvoir récupérer les projectiles d’armes à feu intacts après qu’ils aient été tirés afin de pouvoir les étudier et enseigner à ses étudiants les caractéristiques de ceux-ci. Pour ce faire, il doit utiliser un tunnel de tir pendulaire qui ralentirait et freinerait un projectile sans le désintégrer. Ce tunnel doit contenir une substance absorbante. C’est là où Monsieur Loranger entre en jeu. Comme il étudie les propriétés de la nanocellulose depuis déjà un petit moment, il croit qu’elle peut être transformée en gel assez résistant pour stopper les projectiles sans les endommager. Pour l’instant, les recherches sont surtout axées sur la balistique, mais selon les deux chercheurs, il serait sûrement possible de trouver d’autres usages intéressants à la nanocellulose, comme les équipements de protection et autres aspects liés à la criminalistique.

Les débuts d’un partenariat

Messieurs Loranger et Crispino se sont rencontrés la première fois lors de leur arrivée à l’UQTR. Ils ont été engagés comme nouveaux professeurs la même session. Ils sont voisins de bureau et ont tous deux été pris sous l’aile de Claude Daneault. Lorsqu’ils décrivent la relation qu’ils ont pour leurs travaux sur la nanocellulose, ils disent d’emblée que c’est Monsieur Crispino qui apporte les idées et les réflexions, et que c’est Monsieur Loranger et son équipe qui trouvent la façon technique de les appliquer. Celui-ci a d’ailleurs reçu des fonds de la part du Fonds institutionnel de recherche (FIR) afin de mener à bien les recherches entreprises. Cela lui a entre autres permis d’engager des étudiants pour l’assister dans l’avancement du projet.

Processus de transformation et utilisation

Pour en arriver à la nanocellulose, il faut d’abord séparer les composantes du bois (la lignine de la cellulose). Par la suite, la cellulose est mise dans un sonoréacteur et est séparée grâce aux vibrations rapides d’ultrasons, ce qui crée la nanocellulose. «Ce procédé est 30% plus efficace que les autres. Personne ne fait ça ailleurs», explique Monsieur Loranger.

Présentement, la nanocellulose de type cristalline est plutôt utilisée dans les vernis pour diminuer la quantité de rayures, sur un plancher par exemple, ou encore dans la peinture pour en améliorer sa tenue. Il pourrait aussi être possible de l’intégrer dans les polymères et la fibre de verre, car elle peut devenir très résistante si on lui ajoute certains composés. Ses plus gros compétiteurs sont la fibre de carbone et le kevlar, deux matériaux qui, contrairement à elle, sont des produits du pétrole. La nanocellulose, pour sa part, est issue de fibres végétales, ce qui lui donne l’avantage d’être conçue à partir de matière renouvelable. De plus, elle est plus résistante que les deux autres matériaux.

Le projet est présentement à sa phase de développement. Cependant, des tests commencent à être effectués et les premiers résultats seront dévoilés par une étudiante du premier cycle lors du concours d’affiches scientifiques qui aura lieu les 26 et 27 mars prochains au CAPS et au hall Gilles-Boulet.

Publicité

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici