Les enjeux de liberté d’expression occupent largement l’espace public. Dans ce contexte, la nouvelle Chaire de recherche franco-québécoise sur la liberté d’expression souhaite devenir un lieu de référence pour la population et les institutions. Mathilde Barraband, chercheuse et professeure à l’UQTR, est l’une des huit cotitulaires de la chaire. Le projet bénéficiera d’un financement du Fond de la recherche du Québec (FRQ) et du Centre de la recherche scientifique (CRNS).

Les quatre axes
La chaire de recherche regroupe quatre axes. Chacun d’eux est dirigé par un binôme de spécialistes.
Pierre Rainville (QC) et Thomas Hochmann (FR), deux juristes, se chargeront d’investiguer l’axe « liberté fondamentale – Droits humains et démocratie ». Solange Lefebvre (QC) et Karimi Hanane (FR), toutes deux en sciences de la religion, se pencheront sur l’axe « Liberté de conscience – liberté de religion ». Les sociologues Maryse Potvin (QC) et Thibault Boncourt (FR) sont en charge de l’axe « Liberté académique » qui englobera aussi la question du savoir dans l’espace social. Mathilde Barraband, pour sa part, fera équipe avec Anna Arzoumanov. Les deux littéraires seront responsables de l’axe « Liberté de création ».
La liberté créative
En 2016, Pierre Rainville, Anna Arzoumanov et Mathilde Barraband, actuel.le.s cotitulaires de la chaire, créaient le laboratoire L’art en procès à l’UQTR. Le projet était d’étudier la question de la liberté créative à partir d’une comparaison entre la France et le Québec. Quand le moment est venu de former une équipe pour intégrer la nouvelle Chaire de recherche, ils n’ont donc pas hésité à se réunir.
À l’époque, le petit groupe s’intéressait déjà aux procès et aux polémiques autour des œuvres littéraires. Maintenant, leurs recherches s’étendront aussi à d’autres questions. Ils se pencheront notamment sur la manière dont le milieu artistique s’autorégule en matière de liberté d’expression. Cette autorégulation se donne à voir, par exemple, par la création de politiques sur l’inclusion et sur la diversité.
Seul l’aspect juridique de la liberté créative occupait les chercheur.euses du laboratoire de L’art en procès. Cependant, dans le cadre des travaux de la nouvelle chaire de recherche, ils vont plus loin. Pour bien saisir la question de la liberté de création, ne faut-il aussi se fier aux critères d’acceptabilité sociale ? C’est l’une des questions que se posent les membres de la chaire.
La France et le Québec
La chaire souhaite favoriser la recherche collaborative entre la France et le Québec. Toutefois, on note des différences de fonctionnement de part et d’autre.
Du côté français, les quatre co-titulaires s’allient à une coordonnatrice du CRNS. Cependant, du côté québécois, l’équipe s’élargit. On retrouve donc 21 cochercheur.euse.s et plus de 50 collaborateur.trice.s. Certain.e.s, comme Geneviève Bernard Barbeau et Hervé Guay, sont également professeur.e.s et chercheur.euse.s à l’UQTR. « L’idée, côté québécois, nous dit Mathilde Barraband, c’est de réunir quasiment tous les spécialistes qui travaillent sur la liberté d’expression pour faire un pôle d’expertise à travers tout le Québec. »
Laboratoire de l’art en procès: https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=5833