Off-festival de poésie de Trois-Rivières : la poésie en marge

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Une salle bien remplie pour le premier micro ouvert d’Ariane Gélinas. Crédit : Laura Lafrance

Du 10 au 13 octobre 2019, en parallèle au Festival international de la poésie de Trois-Rivières, avait lieu un deuxième festival plus éclectique, plus festif; cet autre festival, c’était l’Off-festival de poésie de Trois-Rivières.

Un festival qui, selon ses organisateur.rice.s, offre «une tribune pour la poésie émergente et différente, pour les maisons d’édition indépendantes et pour toutes et tous les écrivain.e.s de l’ombre qui désirent partager leurs créations dans un micro ouvert».

13 ans de poésie alternative

Le vendredi, le festival a débuté avec une causerie sur la poésie et l’enfance à la librairie l’EXÈDRE. Pour l’occasion, le poète trifluvien Guy Marchamps, la poète Virginie Beauregard D. et l’auteure Isabelle Forest s’étaient réunis pour discuter de l’éveil littéraire des plus jeunes. La causerie était animée par Audrey Martel, la copropriétaire et responsable des communications de la librairie. Une quinzaine de personnes ont assisté à l’événement.

L’Off-festival, ce serait aussi «un party; un événement le fun qui fête la poésie pas plate» selon le site web du festival. Ayant attiré pour une 13e année consécutive une foule de festivalier.ière.s enthousiastes, l’Off a su se réinventer après la fermeture du café-bar le Mot-Dit en décembre dernier, endroit qui était jadis le lieu de résidence principal de l’événement, en dispersant ses rencontres poétiques dans trois établissements trifluviens. Durant les quatre journées de l’événement, cinq activités ont eu lieu au Café Frida, au Cinq Cent Cinq et à la librairie l’EXÈDRE.

«L’Off-festival se veut être un podium ouvert et inclusif pour la relève poétique et pour les poètes plus marginaux.»

Fondé en 2007 en réponse au Festival international de poésie, qui semblait trop classique pour plusieurs jeunes littéraires, l’Off-festival se veut être un podium ouvert et inclusif pour la relève poétique et pour les poètes plus marginaux. L’équipe organisatrice, composée de Mélanie Jannard, d’Erika Soucy, d’Alexandre Dostie et de Pierre Brouillette Hamelin, a travaillé encore une fois cette année avec de nombreux collaborateurs et poètes d’ici; en tout, ce sont plus de 40 individus qui ont récité leurs vers à l’audience majoritairement trifluvienne.

Vernissage, causerie et micros ouverts

Sébastien Dulude devant une partie de son exposition présentée au Café Frida. Crédit : Off-festival de poésie de Trois-Rivières

Pour cette 13e édition, l’Off-festival a pris son envol avec le vernissage de l’exposition Caractères II de l’auteur et éditeur Sébastien Dulude au Café Frida. Dans cette exposition, le directeur littéraire de la maison d’édition La mèche présente ses plus récentes créations de poésie visuelle; produites à la machine à écrire, Dulude explore à travers son travail artistique les sentiments liés aux formes visuelles qui sont produites par les écrits.

Plus tard en soirée avait lieu «Péril en la demeure» animée par l’une des organisatrices de l’Off, Erika Soucy. Ce soir-là, ce sont 13 individus, résidents de la Mauricie, qui ont pu réciter leurs mots au Café Frida rempli à pleine capacité. À travers les chaises entassées les unes contre les autres, c’est la chargée de cours et auteure Ariane Gélinas qui a ouvert la danse suivi de l’auteur Patrick Brisebois. Cette dernière a d’ailleurs mentionné que c’était sa première expérience de récitation de poésie.

Durant l’ensemble de la soirée, chaque prise de parole, soigneusement commentée par Soucy, se faisait dans le silence respectueux et admiratif de l’audience. L’ambiance intimiste de la soirée a permis à tous.tes de délivrer une performance à la hauteur de leur talent. La lecture touchante de Chloé Rousseau s’est particulièrement démarquée auprès de l’assemblée; la performance de Chloé, qui est étudiante en philosophie et serveuse dans l’établissement végétalien, a été reçue par de chaudes acclamations de la foule.

«l’événement lui a donné envie de poursuivre ses propres démarches d’écriture et de, peut-être un jour, oser «casser» ses textes devant une foule.»

Pour les deux dernières journées du festival, les poètes se sont déplacé.e.s au Cinq Cent Cinq pour le spectacle «Impossible de disparaître en paix» et pour la «Soirée de poésie et autres paroles porte-bonheurs». Le Cinq Cent Cinq, n’étant pas encore officiellement ouvert, a tout de même accueilli le public plus que nombreux du Off.

Après avoir assisté à l’une des soirées de poésie, l’une des spectatrices nous a mentionné que l’événement lui a donné envie de poursuivre ses propres démarches d’écriture et de, peut-être un jour, oser «casser» ses textes devant une foule. Dans tous les cas, il est certain que le succès de l’Off-festival montre que la jeunesse littéraire est présente et qu’elle ressent le besoin de se réunir et de se faire entendre, ne serait-ce que pour les quelques jours de l’événement.

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