Marie-Louise Déziel lors du vernissage. Crédits : journaliste
Un vernissage convivial pour ouvrir la 17e édition du OFF Festival de poésie de Trois-Rivières
Ce jeudi 5 octobre marquait le début des festivités du OFF FPTR. Pour sa 17e édition, les organisateur.rice.s ont choisi l’artiste visuelle Marie-Louise Déziel pour habiller les murs du Frida et y rassembler les amateur.ices de poésie émergente. Celle-ci avait été repérée par Emmanuelle Brousseau, l’une des organisateur.rice.s, avec son oeuvre Hors focus présentée pour son projet de fin d’étude du BAC en arts visuels. Le vernissage, qui a eu lieu sous forme de 5 à 7, était suivi d’un micro ouvert. Très rapidement, l’espace s’est rempli, réunissant tant les passionné.es d’arts visuels que de poésie !
Une exposition « pas si rose »
L’exposition réunit une vingtaine d’oeuvres, tout en rose et mauve, aux couleurs des emballages de contraception féminine. Marie-Louise reprend le dispositif triomphal qui lui a valu plusieurs prix pour son projet de fin d’étude : une formule ludique qui mêle différents médiums et intègre des images et du matériel de laboratoire scientifique. Cela dit, sous leurs aspects réjouissants, les couleurs renvoient à celles que l’on retrouve sur les emballages de contraception. Celles-ci, non seulement ne rendent pas leur prise plus agréable, mais en font une responsabilité genrée.
Marie-Louise qui confie pourtant « aimer prendre la pilule » s’est trouvée confrontée à ses propres dilemmes lors de la création de ses œuvres, alors qu’elle était entourée quotidiennement de dizaines de boite de contraceptifs chimiques. Plus que critiquer, elle cherche davantage à mettre en lumière l’ampleur des problématiques qui entourent ces choix de vie. Elle nous fait d’ailleurs remarquer qu’ils sont encore trop souvent réservées aux femmes et aux personnes avec un utérus.
Un hommage à l’appareil reproducteur féminin
Si les références aux contraceptifs sautent aux yeux, les œuvres de Marie-Louise sont avant tout truffées d’images au microscope de l’appareil reproducteur féminin. On le retrouve magnifié dans ses sérigraphies et estampes numériques ou encore dans la texture de ses peintures. À travers l’esthétisation de ces images, l’artiste rend hommage aux organes qui malgré leur lot de tracas, sont capable de porter la vie. C’est d’ailleurs ce que nous rappelle son poème, que l’artiste qui s’est prêtée au jeu de la poésie à l’occasion du OFF Festival de la Poésie de Trois-Rivières, a rédigé sur des stickers artistiques qu’elle donnait pour son vernissage.
« mais surtout
tu es
car je suis »
Stickers poésie par Maris-Louise Déziel. Crédits : journalisteDétail du tableau « Yet this is my best option ». Crédits: journalisteOeuvres de l’exposition. Crédits : journaliste
Une tradition de longue date
Le OFF FPTR a déjà 17 ans d’histoire. L’équipe qui l’organise désormais, composée de Chloé Rousseau, Geoffroy Massicotte, Elizabeth Leblanc-Michaud, Étienne Gélinas, Alex Poulin et Emmanuelle Brousseau, a repris le flambeau en 2021. Le vernissage comme soirée d’ouverture avait déjà lieu à ce moment-là et est désormais perpétué chaque année comme une tradition. Il permet de créer un dialogue entre les différentes scènes artistiques trifluviennes.
Il s’ensuit un micro-ouvert chaleureux. Un micro qui a permis de pousser sur scène de nombreuses voix mauriciennes, et notamment celle d’Emmanuelle Brousseau. C’est une des raisons qui l’ont motivée à s’impliquer dans l’organisation du festival. Elle se remémore ses premiers passages au OFF : « Tu pouvais arriver avec ton texte que tu venais d’écrire, peu importe ton expérience, les gens t’encourageaient. » Elle tient à contribuer à la mise de l’avant de la « belle scène poétique qui bourgeonne en Mauricie ». De toute évidence, le OFF Festival de poésie de Trois-Rivières est l’événement à ne pas manquer pour découvrir les nouveaux talents de la région!