Même si certains, dont moi, croyaient que les Rams pouvaient causer une certaine surprise face aux Patriotes en cette levée de rideau des éliminatoires, il faut bien admettre que les Trifluviens ont dominé leurs adversaires pour prendre la mesure de la première ronde des séries, en deux matchs.
Une victoire mercredi dernier sur la surface des Rams de Ryerson avait donné l’avance dans la série aux Patriotes, qui recevaient samedi dernier les Rams pour le deuxième affrontement de la série. Dans le circuit universitaire, les séries éliminatoires sont gagnées au meilleur de trois parties. Les Patriotes pouvaient donc mettre fin aux espoirs des Rams en deux matchs, merci bonsoir, et à la prochaine.
C’est exactement ce qui s’est passé samedi. Je dirais même qu’avant le match, l’entraîneur des Rams, Graham Wise, semblait lui aussi déjà convaincu de l’issue pour sa troupe. Sauf qu’ils se seront bien battus au final, ces Rams. En première période, n’eut été des mauvaises pénalités (voire même douteuses dans certains cas), les Rams auraient pu souhaiter un sort différent. Mais bon, qu’à cela ne tienne, l’arbitre en aura décidé autrement, résultat des courses Patriotes 3, Rams 0 après 20 minutes.
Ça semblait dans la poche pour les Patriotes, mais les Rams jouaient du bon hockey. Graham Wise nous avait mentionné avant la rencontre: «We have to play the game of our lives, there’s no tomorrow!» Malgré ce cliché, il semble que le message ait passé, puisque les Rams ont joué en effet un très bon match. La deuxième période ne fit pas de maîtres, un but de chaque côté, 4-1 après 2 périodes.
Et puis, en troisième, la foire a pogné. Ça faisait déjà un certain temps que mon collègue à la diffusion, Nicolas Ducharme, et moi-même disions que l’arbitre pouvait éventuellement échapper le match. Non pas simplement dans l’appel de certaines pénalités douteuses, ce qui ponctue allégrement les matchs de hockey, mais surtout dans l’attitude de ce dernier. À de nombreuses reprises, l’arbitre a semblé encore moins en contrôle de ses émotions que les joueurs sur la glace. Avec pour effet de laisser place à beaucoup d’incohérence dans les appels et, surtout, à une surdité passionnée envers les deux entraîneurs qui ne demandaient que des explications légitimes. Même les juges de lignes semblaient peiner lors de leurs explications aux bancs des joueurs. Bref, ce qui devait arriver arriva, le spectacle sur la glace laissa place à une frustration jusque-là refoulée.
Bon, malgré quelques coups disgracieux et une suspension à prévoir pour Olivier Dallaire (qui a dû jeter les gants en fin de troisième), les Patriotes ne sortiront pas trop amochés de cette rencontre haute en couleurs au Colisée de Trois-Rivières. Ce genre de situations menant parfois à des gestes causant blessures, la troupe de Gilles Bouchard peut se considérer chanceuse, mais, surtout, elle a démontré qu’elle n’a peur de personne, et qu’elle est bien rodée pour les séries.
Maintenant, les Patriotes affronteront les Lakers de Nipissing en deuxième ronde, une autre équipe robuste qui vient de battre les champions canadiens en titre et les Redmen de McGill en première ronde. Malgré que les Lakers aient éliminé les vieux démons des Patriotes, cela ne veut pas dire qu’ils paveront la voie pour la coupe Queen’s aux Trifluviens. Les verts et orange auront fort à faire face aux Lakers et devront imposer leur rythme à leurs rivaux s’ils veulent enfin remporter le précieux trophée.