Parlons de sexe : Masturbation et intimité

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De nombreux professionnels ont travaillé à faire de la masturbation une activité socialement bien vue. Certains ont pensé bien faire en pensant que les gens se porteraient mieux sans la culpabilité qui risquait souvent d’accompagner la masturbation. Cependant, la masturbation comporte elle aussi des risques, notamment sur l’intimité.

Conditionnement du corps

Les caresses sexuelles qui sont faites lors de la masturbation ne correspondent pas aux caresses sexuelles que les amoureux se font. Durant la masturbation, le corps associe l’excitation sexuelle et même l’orgasme aux caresses que la personne se fait. Malheureusement, cet apprentissage mécanique et involontaire vient s’immiscer dans les comportements sexuels lors du coït.

Pour certaines personnes, les effets sont subtils, mais pour d’autres elles sont extrêmes. C’est le cas des hommes qui exercent une forte pression sur leur membre avec leur main et qui l’agitent à un rythme effréné. C’est aussi le cas des femmes qui se masturbent le clitoris. Le conditionnement de leurs organes génitaux modifie les comportements lors de l’union sexuelle de sorte que le corps recherche les mêmes stimulations.

Conditionnement de l’esprit

Les professionnels en faveur de la masturbation nous ont-ils appris à penser? Les pensées sont un flot ininterrompu lors de la masturbation. Ces pensées sont associées plus ou moins consciemment avec la sexualité. Il en est de même des états émotionnels. Comme pour l’apprentissage du corps, celui de la psyché vient aussi s’immiscer lors du coït, et lui aussi, comme le conditionnement physique, réclame son dû…

Je n’ai absolument rien contre l’imagination si elle est utilisée à quelque chose de constructif. Par exemple, en architecture, l’imagination peut être utilisée pour concevoir des choses qui seront construites. L’imagination peut être utilisée pour percevoir avec une meilleure acuité ce qui existe déjà comme en astronomie ou en anatomie.

Cependant, il faut distinguer l’imagination de la fantaisie. On nous dit qu’il est bon d’avoir des fantasmes. Je dirais qu’il est malsain d’essayer de se les cacher, mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire de les nourrir. Le risque avec la masturbation est que la personne se crée un monde fantaisiste qui vient ensuite teinter son rapport avec la réalité. Ce qui veut dire que les pensées et les états émotionnels associés à la sexualité durant la masturbation peuvent surgir à la moindre stimulation visuelle ou pire, sans qu’il n’y ait de stimulation.

Une sexualité centrée sur soi

Imaginez un enfant qui ne reçoit, en guise d’éducation sexuelle, que ce que les médias lui rendent et ce que l’infirmière de son école primaire lui a enseigné sur la pilule et la masturbation. Il risque fort de ne découvrir l’importance cruciale de l’amour dans la sexualité qu’au terme d’inutiles souffrances et au prix d’une grande perte de temps et d’énergie. Comment expliquer d’un côté que la masturbation est bien et de l’autre que la sexualité doit être faite dans l’amour?

La masturbation n’a pas l’amour pour objet. Certains parlent d’une détente qui accompagne la masturbation comme d’un sentiment de bien-être. Est-il nécessaire de mentionner qu’il en est de même de nombreux comportements autodestructeurs? Par exemple la consommation de drogues et de cigarettes, la boulimie, une crise de colère ou même l’automutilation sont des comportements qui font diminuer l’anxiété ou les tensions.

En fin de compte, un peu n’importe quoi peut servir à évacuer la pression interne. Et on dit qu’on aime la cigarette et que faire des crises de colère fait partie de notre personnalité. L’idée est de favoriser les comportements constructifs. Le problème avec la masturbation est qu’elle vient influencer la sexualité de la personne qui se masturbe comme la boulimie vient changer le rapport de la personne avec la nourriture.

Certains évoquent le plaisir comme critère d’évaluation de la valeur de la masturbation. Le plaisir sexuel est merveilleux, mais s’il guide seul les comportements, il ne conduit pas à la satisfaction, mais à la dépendance. En effet, ce n’est pas le plaisir qui nous dit de mettre les freins, mais on arrête lorsque les tensions sont suffisamment relâchées. Malheureusement, si rien n’est plus important que le plaisir (tant qu’on ne fait de mal à personne), on se conditionne involontairement. Le fétichisme est un exemple de dépendance à un comportements/stimulus qui peut être conditionné par pure inconscience. Des comportements sexuels inutiles finissent par devenir capitaux…

Un sentiment de vide

Lorsque deux amoureux font l’amour, il est évident qu’ils ont du plaisir. Le problème sont les éléments conditionnés qui viennent corrompre l’immense joie, la chance, le bonheur de faire l’amour en profonde intimité avec la personne qu’on chérit le plus. Lorsque deux amoureux font l’amour ensemble, la jouissance du spasme organique devrait même être la dernière de leurs préoccupations.

Le coït empli d’amour procure une félicité qui éclipse totalement le plaisir de la libération des tensions. En effet, ce qui accompagne l’orgasme physiologique ressemble d’avantage à un sentiment de vide. Les tensions nous quittent, mais elles reviennent. Une sexualité centrée sur soi brise le charme de l’amour parce qu’elle veut que l’autre se conforme à des dépendances artificielles et inutiles.

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