Les opinions sur les conséquences sociales de la pornographie sont inextricables. Au nom du respect et de la liberté, de nombreux comportements sont banalisés. Dans cet article, je tente de démontrer une des origines de la confusion qui règne entre l’attrait conditionné et la beauté en décrivant les principaux mécanismes psychiques qui soutiennent l’industrie pornographique.
La pornographie au masculin
Ce n’est pas un hasard si la majorité de la clientèle de l’industrie pornographique est composée de personnes de sexe masculin. Les hommes sont plus facilement impressionnés par les attributs sexuels physiques que les femmes. Les producteurs de films pornographiques l’ont compris. Ils tentent donc de bien nous faire voir le point d’union et ce, en continu.
Pour faciliter la tâche de la caméra, trois conditions sont devenues des récurrences. Premièrement, les poils pubiens sont complètement taillés. Deuxièmement, le membre masculin doit être assez long pour permettre aux acteurs d’adopter une position qui laisse voir les organes sexuels. Troisièmement, les fesses de l’actrice doivent être les moins proéminentes possible pour ne pas cacher les organes sexuels à la caméra. Ces trois conditions n’ont absolument rien à voir avec la beauté, ni même avec le simple plaisir charnel. Cependant, elles se sont maintenant abondamment propagées dans notre société.
Le subconscient des consommateurs de pornographie associe ces conditions à une stimulation sexuelle. C’est pourquoi il n’est pas rare de voir une femme insipide, malade, mal dans sa peau, au regard terne, etc., se faire reluquer si elle exhibe de petites fesses. En fait, ce que les gens voient, ce n’est pas du tout une belle femme : c’est simplement des souvenirs plus ou moins conscients de scènes plus ou moins pornographiques.
Le pire, c’est que toute caractéristique plus ou moins constante retrouvée dans les films pornographiques peut avoir le même effet. Nous pouvons penser à un copieux maquillage, à des gros seins, à des talons hauts, à certains types de vêtements. Bref, n’importe quoi pourrait être inclus de façon constante dans la pornographie et cela finirait par attirer davantage l’attention.
La pornographie au féminin
Par besoin de gratification, d’attention, d’amour ou de sécurité, les femmes ont plus ou moins consciemment tenté d’utiliser le phénomène de conditionnement des hommes par la pornographie. Évidemment, dit de cette façon, c’est totalement lamentable et regrettable, mais que ce soit subtil ou flagrant, c’est un phénomène fréquent.
«Une femme qui confond le nombre de regards qu’une autre femme collecte avec un indice de beauté est peut-être en train de se conformer aux conditions de réalisation de film pornographiques.» C’est ainsi que certaines caractéristiques des films pornographiques se popularisent dans la définition de la beauté que les gens se font. Cela finit par faire une sorte de publicité gratuite à l’industrie pornographique au détriment de la personne qui sera associée à des scènes pornographiques. Certaines pensent en tirer avantage, mais rien n’est moins certain…
La pornographie en action
La sexualité sans amour est un spectacle si désolant que la seule présence de l’industrie pornographique est un signe flagrant d’une société malade. Pouvez-vous imaginer les conséquences de la nature des interactions des acteurs porno sur un néophyte en matière de sexualité? Aussi aberrant que cela puisse paraître, il arrive que des gens finissent par idéaliser ce type de sexualité et tentent ensuite de le reproduire. S’ils peinent à y arriver, ils se demandent ce qui cloche chez eux.
Le prochain conditionnement pornographique touche autant les hommes que les femmes. Il s’agit de la croyance de devoir imiter les scènes des films pornographiques pour satisfaire l’autre. Le moteur de la pornographie est les instincts animaux tapis en l’humain. La pornographie conditionne les pulsions sexuelles animales de l’être humain et vient empoisonner la vision de la sexualité, les comportements et les relations.
Certaines personnes se plaignent d’insatisfaction sexuelle sans se rendre compte, alors qu’en fait, ils ne font pas l’amour à l’autre et ils ne sortent même pas de leurs fantaisies érotiques mécaniques ou de leurs croyances erronées en matière de sexualité.
De la beauté dans la pornographie?
La pornographie ne s’intéresse donc aucunement à la beauté. Statiquement, les critères physiques des acteurs ne sont pas en lien avec la beauté. Pour les hommes, il s’agit d’éviter un physique qui inspirerait l’impuissance. Pour les femmes, c’est le côté pratique de la forme des fesses et des seins qui est recherché.
Le type de sexualité de l’industrie pornographique est dépourvu d’intimité, de complicité, d’écoute, d’humanisme, de dignité, bref, de beauté. La sexualité sans amour engendre l’insatisfaction. Les conséquences possibles sont soit l’aversion, soit le sentiment de manque. Le sentiment de manque comporte malheureusement un risque de dépendance. C’est un cercle vicieux… Il s’agit donc d’un conditionnement causé par un environnement spécifique. C’est pourquoi il est bien triste de voir des gens s’efforcer d’arborer les caractéristiques des films pornographiques. L’effet escompté est souvent bien loin des résultats obtenus.