Voilà maintenant plus d’une semaine que les Patriotes ont subi l’élimination devant les Gee-Gees d’Ottawa, au terme d’une série âprement disputée. Vous êtes sûrement plusieurs, comme nous, à déjà vous ennuyer de cette équipe un peu spéciale? Il faut dire qu’elle nous aura fait vivre de beaux moments durant toute la saison et surtout depuis le retour des fêtes.
Avec la série finale du circuit OUA qui débute samedi entre Guelph et Ottawa, impossible de ne pas éprouver un brin de nostalgie. Qui sait ce qui serait arrivé si l’UQTR avait réussi à conserver son avance à Ottawa pour éliminer les Gee-Gees en deux parties? Il y a fort à parier, même si rien n’est jamais assuré, que cette équipe aussi attachante qu’excitante aspirerait aux grands honneurs au moment où l’on se parle. Mais comme il est inutile de remuer le couteau dans la plaie avec des «si», concentrons-nous sur ce qui a été accompli durant cette magnifique saison.
Rétrospective de la saison
Jeune équipe composée d’une quinzaine de recrues dans ses rangs, les Patriotes ont débuté la saison 2019-20 en amorçant un nouveau cycle. Or avec 9 anciens capitaines de la LHJMQ, le groupe de joueurs avait tout de même passablement d’expérience et de talent dans son alignement. Arborant fièrement le nouveau logo des Patriotes, l’équipe impressionnait tant par sa vitesse que par sa fougue. Supportée par le vétéran gardien Sébastien Auger qui était au sommet de son art, elle nous a fait vivre de beaux moments tout au long de la saison.
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La séquence entre le retour des fêtes et le début des séries était tout simplement magique. L’UQTR trouvait souvent le moyen de gagner des matchs très serrés. Presque imbattable au Colisée, l’équipe s’est tranquillement formé un noyau de fidèles partisans.anes qui pouvaient toujours espérer un gros but pouvant faire changer le vent de coté.
«C’était une équipe surprenante compte tenu du nombre de recrues», nous a confié le capitaine Guillaume Beaudoin quelques jours après l’élimination de la formation trifluvienne. «Le mélange entre les vétérans et les nouveaux a très bien fonctionné», ajoute le numéro 7.
Le gardien de but Sébastien Auger abonde dans le même sens : «C’est une équipe qui a surpris par ses résultats. Le tournoi remporté en France contre des professionnels a montré qu’on allait très bien faire cette année. Nous avons terminé deuxièmes au classement de la saison régulière et avons fait un bout de chemin en séries. La série contre Ottawa aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Les gars étaient all-in depuis le début», d’ajouter le vétéran gardien.
Le secret des Patriotes 2019-20 : l’esprit d’équipe et le plaisir
La photo ci-dessus, prise au match du Carnaval, illustre parfaitement l’affection qu’avaient les joueurs les uns envers les autres. Des quatres joueurs avec lesquels nous avons parlé, la même chose revenait constamment pour décrire la dernière saison : l’esprit d’équipe et le plaisir de se côtoyer.
«C’est sans doute le plus beau groupe avec qui j’ai joué», nous a confié spontanément le vétéran Loïk Léveillé. Il ajoute : «On a du fun ensemble. Aller à l’aréna me rendait de bonne humeur. En plus, il n’y avait pas de cliques dans nos rangs. À la fin des pratiques, les entraîneurs devaient nous enlever la rondelle parce qu’on voulait continuer. Après dans le vestiaire, personne ne voulait partir. On continuait à parler. C’est le préposé à l’équipement qui devait nous dire d’enlever nos bas parce qu’il voulait commencer à faire le lavage! Le groupe d’entraîneurs a fait des merveilles pour créer ce groupe-là».
Le capitaine Guillaume Beaudoin abonde dans le même sens : «En effet, c’était une équipe très soudée. Il y avait des comiques dans la chambre en plus! On a eu ben du fun».
Le défenseur cite un contexte différent des autres ligues hockey, qui est propice à forger un solide esprit d’équipe: «Il faut bien s’entendre, parce qu’il n’y a pas d’échanges dans le hockey universitaire! Sinon on s’endure pendant 4 ans et ça peut être long».
Tout comme Guillaume Beaudoin, la recrue Zachary Lavigne évoque le voyage en France en début de saison pour expliquer d’où vient l’esprit d’équipe qui a animé les Patriotes cette année :
«Le voyage a permis aux gars de se connaître. On avait déjà joué les uns contre les autres dans le junior, mais ce voyage-là a créé des liens». Le numéro 61 parle également de valeurs communes au niveau sportif et scolaire entre les coéquipiers, pour expliquer cette cohésion entre les coéquipiers: «On voulait réussir. C’est-à-dire obtenir de bonnes notes et gagner. Lors des matchs sur la route, on voyait les joueurs s’entraider avec leurs travaux dans l’autobus».
«Moi non plus, je n’ai rien de négatif à dire sur cette saison-là», de renchérir le gardien Sébastien Auger. «Cela faisait très longtemps que n’avais pas vu une belle équipe comme ça. Les gars déployaient beaucoup d’efforts au gym et sur la glace. Il n’y avait pas de chialage. Nous étions des universitaires avec des horaires très chargés, mais avec une attitude positive. Tout le monde avait un objectif commun et marchait dans le même sens».
Le moment le plus marquant de la saison?
La recrue Zachary Lavigne peine à en isoler un seul : «Pour moi, c’est l’année au complet»!
L’autre élément qui a touché l’ancien joueur des Saguenéens de Chicoutimi vient des gradins et non de la patinoire: «On a vu l’assistance progresser tout au long de la saison et ce, jusqu’au dernier match».
Le support de la foule a également marqué Sébastien Auger : l’appui des partisans.anes à l’aréna Claude Mongrain, lors de l’élimination de Queen’s, nous a aidé à remonter un déficit de 3-0. La foule était aussi sur place pour nous applaudir au dernier match, même s’il faisait beau dehors. Celui du Carnaval fut très émotif également. Je suis très fier des étudiants.antes et de tous les partisans. anes».
La séquence après les fêtes, où les Patriotes ont disputé littéralement des matchs de séries face à Ottawa, McGill, Concordia et Carleton, revient aussi dans la conversation lorsqu’on parle de la saison 2019-20 avec le numéro 33.
Perdre contre Ottawa
Le sympathique défenseur des Patriotes Loïk Léveillé était encore sensible quelques jours après l’élimination des siens : «La défaite est dure à avaler. Nous sommes des compétiteurs qui veulent gagner. J’ajouterais qu’on n’en parle pas trop entre nous autres, histoire de ne pas raviver la douleur. Mais ça fait partie de la game. Ça prend un gagnant et ça prend un perdant».
«Ottawa avait beaucoup de vétérans : 15 gars de 4e année. Alors que nous on avait une quinzaine de recrues. Un club de 25 ans qui affronte un club de 20 ans ça paraît… Ils avaient plus de maturité physique et d’expérience. Ils ne nous ont rien donné dans le dernier match… C’est dommage pour Sébastien Auger qui termine sa carrière universitaire cette année. Il a tellement donné aux Patriotes. C’était vraiment émotif dans la chambre après le match», de conclure le 77.
«Ottawa, c’est une des meilleures équipes contre qui j’ai joué» expliquait l’ancien joueur de l’Armada de Blainville Guillaume Beaudoin. «On aurait pu les battre dans le dernier match, je pense. On aurait pu égaler et scorer en prolongation comme au Carnaval, mais l’avantage numérique 5 contre 3 où on n’a pas réussi à compter fut un moment marquant selon moi».
Zachary Lavigne parlait aussi du format des séries : «Ottawa avait l’expérience des séries 2 dans 3. Pas nous autres. On n’est pas habitués à ça dans le junior. C’est des 4 de 7. Tu peux te reprendre, revenir de l’arrière. Il n’y a pas de marge de manœuvre dans un 2 de 3».
«Physiquement, ils étaient imposants. Ils ont travaillé fort et bien fermé le jeu grâce à l’échec avant» d’ajouter le joueur d’avant.
«On va apprendre de ça, c’est certain», philosophait de son côté Loïk Léveillé, au terme de l’entrevue.
Les Patriotes : Le secret le mieux gardé à Trois-Rivières
Malgré le départ du gardien Sébastien Auger, l’avenir s’annonce bien pour la formation de l’UQTR. Ils ont plusieurs recrues de talent pour prendre la relève. De plus, c’est une équipe charismatique et fort agréable à regarder jouer. Avec le nouvel amphithéâtre promis pour l’an prochain, les Patriotes Hockey pourraient devenir de véritables ambassadeurs pour la ville de Trois-Rivières.
Plusieurs néophytes sursautent lorsqu’on leur révèle que le calibre du hockey universitaire est probablement supérieur à celui du Junior Majeur. Composée majoritairement de finissants de la LHJMQ et de la OHL, la ligue offre un niveau de jeu qui s’apparente à celui d’un circuit professionnel. Le hockey universitaire est donc un produit qui gagne à être connu et qui a certainement le potentiel d’attirer de très bonnes foules dans un aréna de 4000 places, si on lui en donne la chance.