Plein potentiel : L’apprentissage par l’échec

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Crédit photo : F. Lapointe

Selon le Larousse, l’échec est le manque de réussite, le résultat négatif d’une tentative ou d’une entreprise et est synonyme de défaite, d’insuccès et de revers. Cette définition est juste, mais j’aimerais vous en offrir une nouvelle. Selon mon propre dictionnaire, l’échec est un indicateur que vous n’avez pas encore suffisamment développé une compétence pour la maitriser et/ou que vous n’avez pas fournis les efforts suffisants, et est synonyme d’apprentissage et de progression.

Il y a quelque temps, j’ai reçu Jean-François Caron sur mon podcast et je lui ai demandé de me parler d’un échec qu’il a subi et de ce qu’il en a appris. JF est l’homme le plus fort au Canada depuis 9 années consécutives et l’un des athlètes les plus forts dans le monde entier. Il m’a parlé d’une blessure qu’il a subie en mars 2019 et du sentiment de perte de contrôle que celle-ci lui a fait ressentir. Son corps et ses muscles constituent littéralement son gagne-pain. Il gagne sa vie à lever, tirer et pousser des charges, mais cette blessure le forçait au repos. Jean-François m’a aussi parlé de la force mentale que ça lui a demandé et qu’il était important pour lui de garder un état mental positif dans l’adversité.

Parfois, ne pas avoir la chance de faire quelque chose peut te démontrer à quel point tu aimes cette chose.

Ce passage difficile a aussi été une source d’information pour lui. Il a découvert que sa motivation était encore bel et bien présente et qu’il aimait encore ce qu’il fait. À 36 ans, cette blessure aurait pu être la fin de sa carrière. Il a décidé que ce ne serait pas le cas. Il s’est plutôt dit que s’il était capable de passer au travers de ça, il devait aimer assez ça pour continuer. Puis il s’est retroussé les manches, a écouté les conseils de professionnels et s’est remis au travail de façon graduelle. Parfois, ne pas avoir la chance de faire quelque chose peut te démontrer à quel point tu aimes cette chose. Cet échec lui a appris qu’il aime toujours ce qu’il fait.

L’effet du temps

Évidemment, subir un échec n’a rien de plaisant. La déception, le découragement et la frustration sont quelques sentiments qui peuvent être ressentis suite à une défaite ou un insuccès. Notre confiance peut aussi en être affectée. Sache que ces émotions sont temporaires. Il est tout à fait normal de ressentir des émotions négatives lorsqu’on échoue et il est normal de penser à abandonner. Certaines personnes ont la faculté de rester positives dans pratiquement toutes les situations, mais ces individus constituent une minorité.

Parfois, la meilleure chose à faire est de laisser passer du temps avant de passer en mode « analyse et solution ». Lorsque vous vous sentirez prêt, réfléchissez à ce qui explique l’échec que vous avez subi. Voici quelques questions que vous pouvez vous poser : pourquoi est-ce que j’ai échoué ? Était-ce un manque de préparation ou de travail ? Est-ce que j’avais assez de volonté ? Est-ce que j’avais du contrôle sur ce qui s’est produit ? Qu’est-ce que j’aurais pu faire différemment ? Les réponses à ces questions seront une source riche d’informations.

Et surtout, n’oubliez pas que si vous avez tout donné et que vous n’auriez rien fait de différent, il ne s’agit pas d’un échec. Vous avez donné votre 100%, soyez fier de vous.

Grâce à l’escalade, j’ai appris à réinterpréter la signification des échecs.

Échec = progression

Je pratique l’escalade depuis un peu plus d’un an. L’escalade est certainement l’un des sports où l’on échoue le plus. D’ailleurs, cette chronique est inspirée d’une vidéo que j’ai réalisée sur l’échec relativement à ce sport. Grâce à l’escalade, j’ai appris à réinterpréter la signification des échecs et à les voir comme une progression vers l’atteinte de mes objectifs. Selon moi, l’échec en escalade indique soit qu’on n’a pas encore acquis la compétence nécessaire ou qu’on n’a pas trouvé la bonne façon de réaliser le problème (en escalade, un problème est une « voie », une route à compléter).

À mes débuts, j’évitais les problèmes qui me semblaient impossible. Avec le temps, j’ai commencé à essayer des problèmes plus difficiles occasionnellement, mais cela me décourageait lorsque j’étais incapable de me rendre plus loin que les prises de départ (les endroits où l’on doit placer nos mains et nos pieds pour débuter un problème). J’ai rapidement stagné dans ma progression. Depuis peu, j’essaie des problèmes difficiles, même lorsque ceux-ci me semblent inaccessibles. L’impossible devient parfois possible à force de répétition.

Si tu échoues, tu auras appris que ta méthode n’était pas la meilleure.

En escalade et dans la vie en général, rares sont ceux qui réussissent du premier coup un projet d’importance. Tu dois parfois y aller par essai et erreur. Je ne remets pas en question l’importance d’avoir une bonne préparation et de vouloir réaliser une analyse complète avant de débuter un projet. Souvent, c’est nécessaire. Par contre, il arrive que ce soit inutile et qu’il soit préférable de se lancer et de tenter quelque chose. Essaie quelque chose, n’importe quoi et cela t’aidera à progresser. Si tu échoues, tu auras appris que ta méthode n’était pas la meilleure. Si tu ne tentes rien, tu ne pourras jamais réussir.

En terminant, j’aimerais que tu tentes de modifier ta vision de l’échec. Même si tu n’as pas atteint ton objectif final, tu as probablement appris quelque chose. As-tu acquis une nouvelle compétence ? As-tu appris des méthodes à éviter ? T’es-tu amélioré d’une quelconque façon ? Si tu peux répondre oui à l’une de ces questions, tu es gagnant car ton échec t’a permis de progresser.

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