Bien que les origines exactes du hockey ne soient pas clairement établies, nous savons que le sport tel que nous le connaissons aujourd’hui s’est développé ici, au Canada. Ce n’est donc pas un hasard si les valeurs de persévérance, de compétitivité et d’endurance (toughness en anglais) sont associées à ce sport. En effet, il s’agit de valeurs qui étaient alors essentielles à la survie des Canadiens et Canadiennes de la fin du 19ième siècle. Encore aujourd’hui, on peut supposer que les hockeyeurs faisant leur place dans la meilleure ligue du monde (la Ligue Nationale de Hockey (LNH)) sont les plus combatifs, les plus endurants et les plus persévérants.
Cependant, il serait faux de dire que le hockey n’a pas changé au fil des décennies. Alors que la force physique a longtemps été importante, une génération d’athlètes petits et rapides a changé la donne dans les dernières années. Ces sportifs, bien que réduits en taille, ont selon moi un point en commun : une force mentale plus élevée que la moyenne. Comme l’a si bien dit Sylvain Guimond dans l’un de ses livres : le hockey, c’est dans la tête ! De nos jours, plus que jamais, les athlètes de ce sport doivent porter une attention spéciale à leur préparation mentale.
Quels sont ces caractéristiques mentales pouvant faire la différence chez les athlètes de hockey ? Pour cette chronique, je vais me restreindre à deux éléments (ce ne sont pas les seuls, mais probablement deux des plus importants) : la concentration et la confiance en soi.
Concentration et contrôle attentionnel
Le hockey est un sport qui se déroule à grande vitesse. En seulement quelques secondes, il est possible pour un joueur de la LNH de patiner d’un extrême à l’autre de la patinoire. Dans le feu de l’action, il est important pour les hockeyeurs d’être alertes et de rester concentrés sur l’action en cours.
Que ce soit lorsque ton équipe est en contrôle de la rondelle et que tu dois être prêt à recevoir une passe ou lorsque tu te défends de l’attaque de l’équipe adverse, tu dois non seulement être concentré, mais être capable de bien sélectionner où ton attention est dirigée. Les distractions peuvent être nombreuses : les cris de la foule, un joueur adverse qui se dirige vers toi pour te plaquer alors que tu essaies d’effectuer une passe précise, des pensées négatives suite à un mauvais jeu, les insultes d’un joueur adverse tentant de te faire sortir de tes gonds…
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Exercices de concentration au hockey
Heureusement, la concentration est une sorte de muscle qui peut se renforcer. Je n’expliquerai pas ici chacune des techniques pouvant être utilisées de façon détaillée, mais sachez que les méthodes suivantes (et beaucoup d’autres non mentionnées ici) existent et peuvent améliorer vos facultés de concentration :
- La méditation : pour être davantage dans le moment présent, mieux gérer les pensées intrusives et lâcher prise, prends 5 minutes à tous les matins pour méditer. Assis-toi dans un endroit calme (ou pas, si tu aimes les défis) et tente de te concentrer sur une seule pensée pendant la totalité de ta méditation.
- Les joueurs de hockey doivent généralement avoir un focus attentionnel plutôt large, ce qui signifie qu’ils doivent être en mesure de voir autant ce qui se passe devant eux que l’action en périphérie afin de détecter leurs coéquipiers ou un adversaire qui s’approche d’eux. Il est possible de se pratiquer à maintenir ce type de focus en fixant un point dans une pièce tout en tentant de voir le plus d’objets possibles en périphérie. Cela peut sembler simple, mais vous risquez d’être surpris par la complexité de la tâche les premières fois que vous tenterez l’expérience. Lorsque cette tâche est rendue trop simple, il serait possible de refaire le même exercice en mouvement (en patinant, par exemple). Finalement, des exercices en équipe ou avec un coéquipier peuvent être réalisés. Vous pourriez, par exemple, patiner entre des cônes sur la patinoire (en regardant droit devant) tout en tentant de capter les passes que vos coéquipiers vous feront alors qu’ils seront placés en périphérie.
- La visualisation : visualise-toi dans ta tête lors d’un match de hockey. Visualise-toi en pleine action et répète les mots «je suis concentré». Tu peux aussi visualiser un adversaire qui tente de te distraire et de te faire prendre une pénalité et répéter «je suis focus» ou «je reste calme».
La confiance en soi
La confiance en soi d’un joueur de hockey peut être ébranlée à plusieurs moments durant une saison. Parmi les éléments pouvant avoir un impact négatif sur la confiance, notons le fait de vivre une léthargie offensive, d’être hors de l’alignement partant pour plusieurs matchs, de ressentir un manque de confiance de la part du personnel d’entraineurs ou encore les événements vécus hors glace. Pour les gardiens de buts, le fait de subir plusieurs défaites consécutives ou encore de se faire compter plusieurs mauvais buts dans une (ou plusieurs) parties peut grandement affecter la confiance.
Ces événements vont créer un doute dans la tête des joueurs. Il est important de savoir qu’il est possible d’améliorer la confiance en soi. Les personnes ayant une faible confiance en leurs moyens vont généralement se concentrer sur leurs échecs plutôt que leurs réussites. Lorsque tu ressens une baisse de confiance, n’attends pas trop longtemps avant d’agir car plus tu attendras, plus le travail sera long et difficile.
Si ta confiance est toi est faible, plusieurs options s’offrent à toi. L’une d’elle est d’écrire tes réussites, tes forces et tes accomplissements. Cela te permettra de détourner ton attention de tes échecs récents et de te rappeler ce qui fait de toi un bon athlète. Tu pourrais aussi demander à des proches de t’énumérer tes forces. Entendre des compliments de la part de personnes qu’on apprécie peut avoir encore plus d’effet.
Le manque de confiance en soi nous pousse parfois à vouloir en faire plus. Chez les joueurs de hockey, on entend souvent parler du joueur qui est dans une léthargie et qui essaie d’en faire trop. Si tu tentes un jeu risqué ou difficile alors que ta confiance est basse, les chances sont grandes que tu rates celui-ci et, par le fait même, ta confiance en sera affectée davantage. C’est malheureusement ce qui se produit souvent. Le joueur embarque dans une spirale infernale d’où il est de plus en plus difficile d’en sortir. Retourner à la base est la meilleure chose à faire.
Garder un discours interne positif
Il est important aussi de garder un discours interne positif et de ne pas se taper sur la tête à la moindre erreur. Dis-toi ce que tu dirais à un coéquipier qui vit des moments difficiles. Nous avons malheureusement tendance, en tant qu’humain, à être plus bienveillant avec les autres qu’avec soi-même. Lorsque tu fais une erreur, prend d’abord quelques secondes à penser à ce que tu aurais dû faire différemment (si c’est possible), utilise ensuite un discours interne positif et motivant («je suis fort», «je suis confiant» ou «amuse-toi», par exemple) puis reconcentre-toi sur la partie en cours en utilisant des mots-clés («let’s go» ou «focus», par exemple).