Plein Potentiel: Phil Marquis, plus que la performance

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francis lapointe plein potentiel chronique
crédit: Sarah Gardner

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, en parallèle de ma chronique dans le Zone Campus, j’anime le podcast Plein potentiel. Pour l’épisode de cette semaine, j’ai eu la chance de m’entretenir avec l’Olympien (qui est maintenant entraineur de ski au Colorado) Phil Marquis. Durant cette discussion, un des messages que m’a transmis Philippe m’a interpellé plus particulièrement et c’est lorsqu’il m’a raconté qu’il y a plus que les médailles dans le sport. Selon lui, l’impact que tu as sur ton entourage et tes fans est autant, voir encore plus important, que la performance.

Comme la plupart des athlètes, Phil a longtemps accordé une grande importance à ses succès et aux médailles. Il faut dire que les athlètes sont difficilement dissociables de leurs succès. Lorsqu’on énumère la biographie d’unE athlète, on parle généralement de ses médailles et de ses réussites. Beaucoup d’athlètes oublient cependant une autre facette du sport qui est d’une grande importance: l’influence que tu as sur les autres. Comme le dit si bien Phil durant le podcast: «Tu peux vivre un échec qui va être mémorable si tu le fais avec cœur, avec engagement, si (…) tu projettes du positif autour de toi à travers ton échec». En entendant ça, on peut facilement imaginer des athlètes ou des équipes qui se donnent cœur et âme pour remporter une victoire contre un allié plus fort physiquement ou techniquement.

Même si l’équipe perd, l’effort aura été au rendez-vous et sa défaite en sera acceptable. Il ajoute ensuite: «Tu peux aussi gagner les plus grandes victoires comme un loser». On a qu’à penser aux trop nombreux et nombreuses athlètes qui ont fait usage de drogues de performance ou encore aux athlètes qui ont manqué de respect envers leurs camarades par leur arrogance ou leur attitude.

Retour en arrière

En 2014, Phil ne s’était initialement pas qualifié pour les Olympiques d’hiver de Sochi. Il a finalement pu y accéder à la suite de la blessure d’un autre athlète, mais entre le moment où il apprend qu’il ne pourra y être et celui où il apprend qu’il y sera, il a reçu un nombre impressionnant de messages. Ceux-ci étaient des messages de gens qui étaient déçus pour lui, mais aussi des encouragements et du support provenant de connaissances ou de purEs inconnuEs. Cette époque a été un moment déclencheur et la source d’une réalisation pour lui. À ce moment, il a pris conscience du regard que les autres avaient sur lui et de l’impact qu’il pouvait avoir sur ces gens qui le supportent et le prennent en exemple.

Un autre moment d’adversité se présente à Phil en 2018 lorsqu’il se blesse à une jambe exactement 1 mois avant sa participation aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Il ressent alors que son corps le laisse tomber à quelques mètres de la ligne d’arrivée. De toute évidence, il est extrêmement déçu et a l’impression que toute sa préparation des quatre dernières années a été faite pour rien. Une fois la déception passée, Phil prend cependant la décision de se concentrer sur autre chose que le résultat de sa performance. Il choisit de participer aux Olympiques malgré sa blessure pour passer un message; celui que dans l’adversité, la chose sur laquelle tu as le plus de contrôle est ton attitude face aux événements difficiles.

Sachant qu’un grand nombre de personnes auraient les yeux rivés sur lui, il choisit de devenir un exemple, un modèle pour ceux-ci. Cette décision demandait énormément de courage puisqu’elle nécessitait de revoir ses attentes à la baisse. Alors qu’il visait initialement un podium, il savait pertinemment que ce ne serait pas possible en skiant «sur une jambe». Il doit alors se présenter au plus grand événement sportif du monde sans trop savoir quel genre de performance il serait en mesure de fournir.

Lors de ces Jeux olympiques de 2018, ce n’était plus tant la performance ou le résultat qui importait. La véritable motivation de Phil était de montrer aux gens ce qu’on peut réussir à accomplir lorsqu’on y met l’effort et le cœur. Phil me mentionnait d’ailleurs qu’il a reçu plusieurs messages de gens lui mentionnant qu’ils le trouvaient courageux et d’athlètes ayant subi une blessure qui vivaient du découragement. Certains athlètes qui avaient abandonné leur sport ont même dit à Phil qu’il les avaient motivéEs à reprendre leur discipline et l’entrainement progressivement. C’est un impact qui est non négligeable surtout quand on pense à tous les bienfaits que peut avoir le sport sur la santé mentale et physique.

Au fond, en entendant cette histoire, la question que j’en viens à me poser est la suivante: qu’est-ce qui est le plus difficile entre gagner une médaille aux Olympiques ou se présenter à cet événement en sachant pertinemment qu’on sera incapable d’offrir une performance digne de notre potentiel? J’ai ma propre opinion sur le sujet, mais je vous laisse y réfléchir. N’hésitez pas à me donner vos réponses en commentaire.

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