Politique nationale de recherche et d’innovation: Un accueil mitigé

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Le laboratoire du professeur Eric Asselin, membre du groupe de recherche en endocrinologie et oncologie moléculaire. Photo: A.-J. DuRocher
Le laboratoire du professeur Eric Asselin, membre du groupe de recherche en endocrinologie et oncologie moléculaire. Photo: A.-J. DuRocher

Dernièrement, le gouvernement du Québec dévoilait la Politique nationale de recherche et d’innovation (PNRI) 2014-2019. Celle-ci prévoit, entre autres, un investissement de 3,7 G$ sur cinq ans de l’État. Avec cet apport financier, le gouvernement souhaiterait accroitre son soutien à la recherche universitaire.

«Compte tenu du contexte budgétaire, cet effort additionnel de près de 500 M$ témoigne de l’importance que notre gouvernement accorde à la recherche et à l’innovation comme piliers du développement de notre économie et de notre société», a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne. Cet investissement est motivé par le désir du gouvernement de faire passer à 3% la part du PIB dédiée à la recherche et au développement. De 2003 à 2009, ce taux est passé de 2,8% à 2,4%. C’est pour l’atteinte de cette cible de 3% que le gouvernement péquiste a articulé la PNRI. Afin d’y parvenir, le gouvernement offre une aide financière et technique aux PME qui ferait une première demande de brevet en plus de bonifier le soutien au démarrage d’entreprises technologiques. De plus, tel que stipulé sur le site Internet du ministère de l’Enseignement supérieur, la PNRI veut «encourager la valorisation et le transfert des résultats de la recherche» et «accorder un soutien bonifié aux différents regroupements sectoriels de recherche industrielle pour favoriser la synergie entre chercheurs et industriels». Cette politique vise aussi à mettre sur pied le Réseau recherche innovation Québec qui favoriserait la communication entre les chercheurs, les organismes et les entreprises.

Il y a aussi un rapprochement à faire entre la recherche universitaire et le milieu des affaires. «Il faut toujours être sur nos gardes avec le financement aux entreprises et le fait que celles-ci pourraient sous-traiter leur recherche et développement aux universités», affirme la vice-présidence aux affaires académiques des cycles supérieurs de l’AGE UQTR, Mansour Fall. «Dans les laboratoires universitaires, l’accent est généralement mis sur des problématiques à long terme, tandis que les entreprises visent souvent à apporter des solutions pratiques dans un délai relativement court ou à moyen terme avec des résultats concrets», souligne Monsieur Fall concernant la différence de priorités entre la recherche académique et la recherche dans les entreprises. «La recherche universitaire doit rester libre et transparente», renchérit-il.

Sciences pures versus sciences humaines

La politique priorisera sept domaines, soit l’aéronautique, la bioalimentaire, les biotechnologies, les énergies renouvelables et l’électrification des transports, les industries créatives, les soins de santé personnalisés et, finalement, les technologies de l’information et des communications. «Il est intéressant que l’accent soit mis au niveau de la recherche dans la PNRI, mais cela ne devrait pas concerner que les sciences pures et techniques, il faudrait un juste milieu», mentionne Monsieur Fall. Avec cette politique, le gouvernement veut assurer la création de quinze nouvelles chaires de recherche. Celles-ci centreraient leurs recherches sur le thème de l’identité québécoise.

«Il est intéressant que l’accent soit mis au niveau de la recherche dans la PNRI, mais cela ne devrait pas concerner que les sciences pures et techniques, il faudrait un juste milieu.» -Mansour Fall, vice-présidence aux affaires académiques des cycles supérieurs de l’AGE UQTR.

De plus, la PNRI prévoit «lancer un programme de premier emploi en recherche pour les finissants des collèges et universités» et «s’acquitter de la totalité des frais indirects de recherche». Elle contient aussi un volet destiné à la jeunesse. En effet, elle présenterait une augmentation des investissements pour les laboratoires dans les écoles publiques en milieu défavorisé ainsi que des façons de «stimuler la relève en science et de renforcer la culture scientifique». Pour le vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs, «il s’agit d’un grand plus de la PNRI que de vouloir sensibiliser tôt les jeunes aux sciences». La politique inclut une majoration de 25% des fonds de recherche et la création de nouvelles bourses d’excellence et de stage à l’international.

De façon générale, l’AGE UQTR trouve qu’il y a «plusieurs points intéressants dans la PNRI, par exemple au niveau du financement de la recherche et de la création de chaire de recherche, mais on y trouve aussi des points moins biens.»

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