Le 13 novembre dernier avait lieu la première de la pièce Pour en finir avec le théâtre à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau. Les mondes de plusieurs dramaturges différents s’entremêlent pour créer ce merveilleux éloge au théâtre jusqu’au dimanche 16 novembre.
Des personnages iconiques… ou pas
Cette pièce de Patric Saucier a su créer un amalgame de personnages autant différents les uns que les autres, en passant par des personnages principaux connus à des personnages secondaires moins explorés. La pièce débute par Saucier, qui s’adresse directement au public pour lui parler des trois composantes requises du théâtre: des personnages, un public et une histoire. Par chance, cette pièce avait les trois. Le théâtre est un jeu et il faut faire confiance à notre imagination pour pouvoir participer à ce jeu. Cette introduction met parfaitement la table pour la suite de la pièce.
On rencontre Brigitte, personnage secondaire de la pièce Bonne retraite Jocelyne de Fabien Cloutier, qui rêve de jouer Juliette. Elle pratique son monologue, mais se fait interrompre par d’autres personnages. Florence, personnage principal dans la pièce du même nom de Marcel Dubé, fait son entrée. Puis Cassio, un soldat, et Lady Capulet, mère de Juliette, entrent sur scène avec leurs habits et parlés de l’époque de Roméo et Juliette de Shakespeare. Les clowns Estragon et Vladimir, de la pièce En attendant Godot de Samuel Beckett, font leur apparition au son des rires des spectateurs. Finalement, on rencontre Grégoire Melon, un personnage original de Saucier qui est joué pour la toute première fois sur scène par l’auteur même.
Chaque personnage poursuit une quête propre à leur histoire, à la recherche d’autres personnages ou simplement de leur chemin. Des amitiés inusitées se forment et nous apprenons à connaitre les personnages au-delà de leur pièce de théâtre originale. Des secrets sortent et la chicane s’ensuit, mais est vite résolue alors que chacun reconnait le plaisir de faire du théâtre.
Une écriture efficace
Patric Saucier a su s’approprier les personnages des différents auteurs avec brio. Chacun gardait sa façon de parler et ses références propres à son époque, que ce soit il y 400 ou 70 ans. Le fil conducteur de la pièce était clair, on faisait du théâtre pour l’amour du théâtre. Références culturelles et jeux de mots farfelus teintent la pièce et lui donnent son caractère unique. Autant les plus jeunes que les plus vieux ont pu trouver du plaisir dans cette pièce.
Le langage cru et purement québécois du personnage de Brigitte a su surprendre et faire rire le public à plusieurs reprises. Les personnages de Vladimir et d’Estragon étaient assurément les préférés des enfants présents dans le public. Chaque personnage a été repensé avec une attention aux détails qu’on ne peut pas nier.
Le Théâtre des Nouveaux Compagnons est fièrement la plus ancienne compagnie théâtrale francophone du Canada. La compagnie présente quatre pièces originales par année. Le comité s’assure de produire du théâtre de qualité pour la population de Trois-Rivières.
La pièce Pour en finir avec le théâtre vaut le détour autant pour les amoureux du théâtre que pour les curieux qui souhaite passé un moment agréable. Elle est en représentation jusqu’au 16 novembre, les billets sont en vente directement sur le site du Théâtre des Nouveaux Compagnons.
