Premier de cordée: L’appel de l’aventure, du banc à l’écran

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Antoine Lapointe-Ricard. Photo: Mathieu Plante
Antoine Lapointe-Ricard. Photo: Mathieu Plante

En janvier dernier, la salle J-Antonio Thompson présentait les courts métrages provenant du Festival du film de montagne de Banff. Une expérience forte en émotion qui m’a propulsé hors de mon confort citadin le temps d’une soirée. De l’expédition au Groenland en kitesurfing, aux parois d’escalade rocheuse, en passant par une virée dans le Grand Nord canadien à bicyclette, ses films présentent les aventures de nombreux explorateurs qui, avec acharnement et ténacité, réussissent à atteindre l’inatteignable.

J’étais bien loin de me douter de l’engouement qu’un tel événement puisse engendrer. En effet, c’est dans une salle comble de passionné.e.s d’aventure que les huit microfilms ont été diffusés. Je crois que c’est à cet instant, au moment où nous étions tous et toutes assis, impatients et excités, que j’ai compris que nous rêvons peut-être tous et toutes secrètement d’aventures. J’étais stupéfait de constater à quel point les aventuriers étaient résilients. Malgré la rudesse des éléments, de la force des intempéries et des lacunes physiques, ces athlètes traversaient sans broncher ces difficultés.

Ses films présentent les aventures de nombreux explorateurs qui, avec acharnement et ténacité, réussissent à atteindre l’inatteignable.

Prenons l’exemple de Ben Page, un jeune homme âgé de 24 ans, qui, ayant effectué la traversée du Grand Nord canadien en solitaire, présentait son expédition à la manière d’un journal de bord. Un périple difficile qui lui a fait prendre conscience de l’importance de la vie en société, car l’essence du voyage n’est pas seulement dans ce que l’on voit, mais également dans ce que l’on vit. L’adage ne dit-il pas: «le voyage forme la jeunesse». Une aventure soldée par l’acquisition d’une morale bien plus grande que le voyage en lui-même.

Plus encore, deux kayakistes professionnels et une guide polaire de renommée mondiale ont entrepris, il y a quelques mois, un périple de près de cinquante jours dans un milieu aussi dur qu’inhospitalier. Cela m’a fait réfléchir à ce que nous sommes prêts à faire pour vivre ce genre d’expériences. Pas seulement d’un point de vue monétaire, car évidemment il y a toujours des coûts rattachés, mais également les sacrifices physiques que nous sommes prêts à endurer. Ceux-ci ont traversé plus de mille kilomètres à travers les terres hostiles du Groenland afin d’être les premiers à chevaucher l’une des rivières les plus reculées de la planète. Un défi de taille qui semble inimaginable au premier abord. Pourtant, ceux-ci ont surmonté maints dangers pour finalement réussir ce défi qui paraît surréaliste.

Je suis sorti de cette salle avec l’idée saugrenue qu’un jour ce serait peut-être moi qui apparaitrais sur cet écran géant, inspirant petits et grands à découvrir le monde.

Sur une note plus émotive, le microfilm My Irnik a réellement transporté le public ailleurs par la puissance de son message. Il se manifeste par un hymne à l’amour d’un père à son fils. D’un discours des plus touchants d’un Montréalais qui, après s’être exilé dans le Grand Nord en tant que guide, inculque la culture innue à son fils de cinq ans. Conor Goddard nous transporte effectivement dans un monde de glace et de neige où les périples prennent de nombreuses formes. Le concept d’aventure dépend bien évidemment des yeux de celui ou celle qui regarde. Monsieur Goddard a démontré, à travers tous ces périples, que sa plus belle aventure est et restera son rôle de père.

Je suis sorti de cette salle avec l’idée saugrenue qu’un jour ce serait peut-être moi qui apparaitrais sur cet écran géant, inspirant petits et grands à découvrir le monde. Je ne suis probablement pas le seul à avoir cette idée. C’est beau de rêver me direz-vous! J’ai toutefois l’intime conviction que nous avons tous et toutes en nous le potentiel d’accomplir de grandes choses si nous y mettons le cœur et la rigueur nécessaire.

C’est plutôt paradoxal de constater que nous enfermons près d’un millier de personnes dans une salle pour leur permettre de s’évader d’un quotidien monotone grâce aux aventures que d’autres vivent à travers le monde. Je souhaiterais profiter de cette tribune pour inviter l’ensemble de nos lecteurs à sortir des sentiers battus. À découvrir et s’animer de toutes les beautés que la nature a à nous offrir. Qu’il s’agisse d’une sortie de quelques jours en camping ou d’une expédition aux confins de territoires inexplorés. Toutes les raisons sont bonnes pour apprécier la richesse de notre belle planète.

C’est plutôt paradoxal de constater que nous enfermons près d’un millier de personnes dans une salle pour leur permettre de s’évader d’un quotidien monotone grâce aux aventures que d’autres vivent à travers le monde.

Les plus téméraires seront heureux et heureuses d’apprendre qu’il est encore possible d’assister à une représentation du Festival moyennant quelques kilomètres de route. Malheureusement, il est impossible de consulter les vidéos autrement que par ses représentations en salle.

Voici ici le lien afin de connaître l’ensemble des dates de la tournée québécoise.

 

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