Le vendredi 9 octobre dernier avait lieu le lancement du projet Quand la cigogne frappe un mur de l’artiste shawiniganaise Roxanne Lacourcière. Se déroulant à la coopérative Le 507 en respectant les mesures sanitaires, la soirée, qui était un double lancement, a permis à quelques dizaines de personnes de voir les œuvres picturales de l’artiste ou de se procurer le livre du même nom.
En raison de la pandémie, vingt-cinq personnes à la fois étaient autorisées à l’intérieur du bâtiment. Se déroulant dans une ambiance intime et emplie de douceur, il était possible de se procurer les créations de Roxanne Lacourcière sur place.
C’est toujours un beau stress de sortir mes créations de l’atelier pour les présenter aux gens, parce qu’ensuite l’œuvre ne m’appartient plus, elle vit selon leurs appréciations.
–Roxanne Lacourcière
Le livre, qui est un recueil de textes et d’illustrations, a été écrit au même rythme que les œuvres ont été créées. Les illustrations sont présentes dans les textes, au même titre que les textes sont présents dans les illustrations. Ainsi, bien que le lancement en soit un double, il reste que ce ne serait que deux facettes d’un même projet.
Une démarche axée sur le corps
Depuis quelques années maintenant, l’artiste vend des broderies et autres produits dérivés via sa boutique Les Chinoiseries. La démarche artistique de Roxanne est centrée sur le corps. Avec ses créations, elle cherche à répondre à la question suivante: «Avons-nous simplement un corps ou est-ce que nous sommes un corps?». À ce sujet, elle avance qu’il serait bien de «ne pas avoir de corps, en être un, tout simplement». Sa pratique artistique, axée sur le textile et sur le travail de la broderie et de la peinture sur tissus, rappelle les mouvances féministes, et ce, d’une façon accessible.
Pour le projet Quand la cigogne frappe un mur, elle avoue que celui-ci est une partie d’elle-même. «Cette exposition, c’est une partie de moi, une partie de mon année 2019. C’est un deuil, des tentatives de reconstruction et beaucoup d’amour. Il n’y a pas vraiment de détails qui permettraient d’assembler toute l’histoire, elle m’appartient, donc les curieux qui cherchent l’heure juste pourraient être déçus.»
L’auto-publication
Quant à sa décision d’auto-publier son recueil, l’artiste explique que l’histoire qu’il contient était si près de sa réalité qu’il lui aurait été difficile de procéder autrement. «Je pense qu’au fond de moi, il y avait davantage une urgence de partager qui ne me permettait pas d’attendre le long processus de dépôt de documents et le retour de réponses de la part des maisons d’éditions. Je l’ai bien envoyé à quelques endroits avant de prendre ma décision finale d’aller de l’avant avec le fait de l’éditer moi même. Et puis je pense aussi que quand une histoire est aussi proche de nous, c’est difficile de la laisser aller de peur de la voir changée ou dénaturée.»
Roxanne Lacourcière, qui est une membre active de la coopérative du 507, mentionne que c’était tout naturel pour elle de faire son lancement à cet endroit. «Le 507, c’est aussi une belle grande famille, c’est beau, c’est créatif et ça déborde de vie.» Ayant étudié la littérature au collégial ainsi que les arts à l’université, elle a obtenu en 2014 une maîtrise en arts qui portait sur les femmes et sur la résistance.
Pour en savoir plus sur les projets de Roxanne, visitez son site web.