Un bon moment en nature peut-être? Ou bien aussi une saine gestion de tes déchets? Fais-tu partie de ceux pour qui la consommation responsable fait partie du quotidien ou plus encore, crois-tu qu’il soit nécessaire de s’impliquer dans l’action [politique] pour protéger la nature?
C’est une question que demande aujourd’hui la chercheuse Chantal Royer, professeure au département de loisir, culture et tourisme à l’UQTR, aux participants d’une enquête menée depuis 2002. Clairement passionnée, Mme Royer, méthodologue, se spécialise en recherches qualitatives, dirige une revue savante et fait également partie de plusieurs grands réseaux de chercheurs.es.
Depuis plus de 20 ans, elle s’intéresse aux valeurs [des jeunes] :
« Une valeur est un ensemble de croyances chez un individu qui orientent et fondent ses actions. »
Chantal Royer, professeure au département de loisir, culture et tourisme, UQTR.
Famille, amis, travail, études, bien-être, santé… environnement?
Financé par le conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Chantal et son équipe poursuivent une 4e vague d’enquêtes depuis 2022, concernant les valeurs des jeunes et leurs relations face à l’environnement.
Dans cette nouvelle vague, de nouveaux débats et un intérêt [ou tracas!] croissant pour l’environnement se manifestent : changements climatiques, perte de biodiversité, besoin de protéger la nature, gestion de l’eau, etc., sont des discussions et des inquiétudes qui reviennent fréquemment dans les entretiens.
Tendances nouvelles
La population des jeunes ne constituant pas un tout homogène, certains groupes peuvent être distingués. Ils sont affectueusement surnommés : les « engagés », les « sympathisants », les « minimalement engagés », les « indifférents » et un tout nouveau groupe fait surface : les « désabusés »! Nous imaginons bien la complexité et même l’éco-anxiété que peut apporter la notion d’environnement dans notre quotidien pour plusieurs d’entre nous. C’est pourquoi prendre conscience des confusions/controverses à propos de l’environnement est important pour améliorer l’accessibilité à un mode de pensée plus réaliste en rencontre avec la nature.
« Ce sont des connaissances intéressantes qui émergent des données présentement et qui peuvent orienter des actions éventuelles pour faire changer les valeurs. »
Chantal Royer, professeure au département de loisir, culture et tourisme, UQTR.
Vecteurs de changements
L’idée derrière ce projet est aussi d’aider « l’environnement » à obtenir sa place au sein du système de valeurs partagées par tous, et pas seulement pour le groupe des « engagés ». Les interventions et informations communiquées (par la famille, les institutions, les médias, etc.), sont des vecteurs de changements, mais les valeurs sont connues pour leur lente évolution. Un accélérateur de changements importants arrive lorsque nos croyances ou nos positions sont subitement ébranlées par quelque chose. Ces recherches pourraient alors aider à cibler ces différents groupes de la population et ainsi comprendre comment accélérer chez eux un changement de valeurs… sans attendre davantage de catastrophes naturelles si possible.
« Comment on peut faire pour que l’individu accorde une plus grande importance à l’environnement, à la lutte aux changements climatiques et comment chacun peut se mettre en action? »
Chantal Royer, professeure au département de loisir, culture et tourisme, UQTR.
L’environnement, une valeur lente à conquérir…
Voilà une dizaine d’années, la méthodologue a constaté que l’environnement est une valeur latente. C’est-à-dire que pour la majorité des participants.es rencontrés.es, l’environnement a certainement de l’importance, mais très peu d’actions étaient posées en son nom. Cependant, l’étude qui se poursuit jusqu’en 2025 témoigne déjà de changements significatifs. De plus en plus, les « bottines suivent les babines » et l’environnement s’intègrent dans le spectre des valeurs de plusieurs personnes.
« L’environnement ne trouve pas encore pleinement une place dans le système de valeurs, je ne peux pas le placer dans ma modélisation même si tranquillement il progresse. »
Chantal Royer, professeure au département de loisir, culture et tourisme, UQTR.
L’univers des significations
La relation entre les différents groupes décelés et leurs témoignages est très révélatrice. Ces identifications permettent d’orienter des actions ciblées dans l’espoir d’un futur en santé pour les êtres vivants.
J’apprécie particulièrement la clarté et la simplicité de votre style d’écriture. Il rend l’accès à des sujets compliqués accessible à un large public, ce qui est une compétence rare et précieuse.