Le samedi 15 mars dernier, l’AGE UQTR a accueilli la 3e édition du Rassemblement national académique à l’UQTR. Cette rencontre a réuni les associations étudiantes de Sherbrooke, d’Outaouais, de Rimouski, de Saguenay, de Québec et de Montréal, plusieurs professeurs et chargés de cours ainsi que le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne.
La journée a permis de soulever des enjeux liés à l’enseignement universitaire et de mettre en commun des réflexions et des pistes de solutions aux problèmes. «Ce qui participe à la qualité est un ensemble de facteurs, donc un ensemble d’acteurs. Par conséquent, la qualité doit être vue dans une perspective d’ensemble, non dans une perspective décomposée», précise Carole Neill, présidente du Conseil provincial du secteur universitaire du Syndicat canadien de la fonction publique et présidente du Syndicat des chargés de cours.
Conceptions de l’université
Les intervenants ont été unanimes par rapport à leur conception de l’université. Pour Madame Neill, l’université doit transmettre les savoirs et participer à la formation du jugement critique. «L’université doit être enracinée dans sa communauté et elle doit être source de progrès social, économique et culturel», explique-t-elle. De son côté, Max Roy, président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, a confirmé que «l’université doit être capable de permettre à l’individu d’accéder à une carrière. Celui-ci doit être capable d’évoluer dans sa carrière grâce à son sens critique qu’il a pu développer à l’université». Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, a quant à lui souligné que «l’université était un pilier de la démocratie».
«Ce qui participe à la qualité est un ensemble de facteurs et donc un ensemble d’acteurs par conséquent la qualité doit être vue dans une perspective d’ensemble, non dans une perspective décomposée.» -Carole Neill
Priorités
«Quelle est la contribution des différents acteurs de l’université pour lui permettre d’accomplir ses missions?» Telle est la question fondamentale lancée par Madame Neill. Elle y répond en voulant faire comprendre que les employés de soutien et le personnel non enseignant ne sont pas des accessoires ni des périphériques. «Ces personnes contribuent à la qualité de la formation tous les jours en maintenant la ventilation, le chauffage, c’est-à-dire qu’elles assurent un environnement sain et des conditions d’exercice favorable à l’enseignement et à l’apprentissage», soutient Madame Neill. Celle-ci met l’accent sur les apports du personnel non enseignant dans l’atteinte des objectifs de l’université. Toujours dans cette optique, elle veut briser la croyance qui associe à la qualité de l’enseignement le statut de celui qui donne le cours.
Un des principaux sujets abordés lors de cette rencontre était aussi le chantier sur le financement. Les priorités ne peuvent être réalisées sans subvention. «L’argent, c’est le nerf de la guerre», renchérit Madame Neill. Le chantier de financement est le plus important et le plus complexe, car le critère de financement de base sur l’effectif des étudiants est problématique. Face à l’augmentation de la population étudiante, il est difficile et quasiment impossible d’offrir un encadrement. «La relation pédagogique est difficile quand une classe est populeuse», raconte Monsieur Roy. Améliorer ce rapport pédagogique passe par le recrutement de ressources professorales et de personnel de soutien, et ceci est synonyme de couts. «L’université doit avoir un financement à la hauteur de ses besoins. L’université ne doit pas être financée en fonction des intrants», a-t-il insisté. Le ministre rajoute que «l’idéal est d’avoir un financement qui tient compte du principe que l’université est une institution, et il faut un équilibre entre enseignement et recherche pour pouvoir réexaminer la formule du financement».