Du 5 au 7 octobre prochain, tous ceux et celles qui sont membres en règle du Parti Québécois (PQ) pourront effectuer leur vote par Internet ou par téléphone. Ce choix permettra d’établir la personne au poste de chef de l’opposition, et qui pourrait devenir le prochain Premier ministre du Québec le 1er octobre 2018. Voyons en détails les candidats.
PAUL ST-PIERRE-PLAMONDON – Seul candidat à ne pas déjà siéger à l’Assemblée nationale du Québec, ce Trifluvien d’origine a 39 ans. Il a fondé en avril 2016 le mouvement des Orphelins politiques, qui voulait devenir «l’opposition informelle» au gouvernement Couillard: une gauche modérée alliée à une élite intellectuelle de droite, parfois à des fédéralistes progressistes, plaidant pour un «renouveau du paysage politique québécois» et l’importance de doter le Québec d’un «bon gouvernement progressiste et démocrate».
Avocat et talentueux chroniqueur politique à «Bazzo.tv», PSPP a finalement rejoint un mois plus tard la course à la chefferie du PQ, avouant s’être «donné la mission de reconnecter le Parti québécois avec ses valeurs fondatrices» pour réparer le «bris de confiance» entre «une grande proportion de la population» et le parti politique de René Lévesque. À son âge, il incarne ce changement de génération essentiel à la vitalité de nos institutions politiques. Enfin, j’applaudis son authenticité et sa volonté d’en finir avec ce que l’on peut nommer «la culture du mensonge».
ALEXANDRE CLOUTIER – Député de Lac-Saint-Jean depuis 2007, père de deux enfants, il est né à Chicoutimi le 1er septembre 1977, soit moins de six mois après son opposant PSPP, ce qui fait donc de lui le candidat le plus jeune à cette 8e course à la chefferie du PQ.
Avocat, il a été ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste dans le gouvernement Marois (septembre 2012 – avril 2014). Il est désormais le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation, de recherche et de persévérance scolaire. Il est également responsable des communautés nordiques et de la région du Nord-du-Québec. Arrivé deuxième lors de la dernière course à la chefferie (29,2% contre 57,6% pour PKP), son slogan est : «Rassembler, construire, gagner». C’est lui qui a le plus d’appuis parmi ses collègues ou anciens députés.
Audacieux, il défend notamment l’idée d’investir massivement en éducation (1 milliard par an pendant 4 ans), l’abolition du serment d’allégeance à la reine d’Angleterre et la fin du financement du lieutenant-gouverneur. J’adore son idée d’établir un registre d’un million d’indépendantistes pour forcer le gouvernement à démarrer le processus référendaire!
VÉRONIQUE HIVON – Député de Joliette depuis 2008, où elle est née en 1970 (46 ans), elle avait donné son appui à Alexandre Cloutier lors du vote en mai 2015. Avocate, c’est elle qui avait piloté pendant plusieurs années le faramineux dossier de l’euthanasie. Affligée par une infection virale, elle s’est malheureusement retirée de la course le 26 août dernier. Elle était l’héritière du legs de l’ancien chef-éclair, Pierre-Karl Péladeau – qui avait avoué en septembre 2015 que «le PQ n’a pas le monopole de l’idée d’indépendance».
JEAN-FRANÇOIS LISÉE – Député de Rosemont à Montréal depuis septembre 2012, puis ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, ainsi que ministre responsable de la région métropolitaine dans le gouvernement Marois, il est actuellement porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de prévention.
PKP a avoué en septembre 2015 que «le PQ n’a pas le monopole de l’idée d’indépendance».
Ce père de cinq enfants, âgé de 58 ans, a publié une quinzaine d’ouvrages politiques depuis 1990. Il fut tour à tour journaliste, correspondant à l’étranger (Paris, Washington), directeur du CÉRIUM (2004-2012), chroniqueur, blogueur, conseiller politique pour Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Pauline Marois. Il a conseillé cette dernière, notamment pour le projet de loi sur l’identité québécoise en 2007.
Avec plus de 16 propositions claires, il mise sur la Caisse de dépôt pour retenir nos sièges sociaux, et fait du développement régional un enjeu majeur. Clairement contre Énergie-Est, il croit à l’éducation et à l’aide directe aux familles pour lutter contre le surendettement.
Étant l’un des principaux architectes de la stratégie référendaire de 1995, c’est le plus expérimenté des candidats. Favorable à la convergence, il propose d’emblée une élection référendaire en 2022 afin d’obtenir le mandat pour réaliser l’indépendance du Québec.
MARTINE OUELLET – Député de Vachon à St-Hubert depuis 2010, mère de deux enfants, elle a 47 ans et l’expérience enrichissante d’avoir été la ministre des Ressources naturelles sous Pauline Marois. C’est dans ce mandat que fut enfin fermée l’unique centrale nucléaire au Québec (Gentilly-2). Elle a œuvré chez Hydro-Québec pendant près de 20 ans, principalement à titre de gestionnaire auprès des 300 plus grandes entreprises du Québec.
Arrivée 3e lors de la dernière course au PQ (13,2%), elle est désormais vice-présidente de la Commission de l’aménagement du territoire et porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d’électrification des transports. Ses récents livres Mieux d’État et Climat Québec 2030 témoignent de sa vision d’un Québec affranchi des énergies non renouvelables, par la défossilisation de l’énergie, le verdissement du parc immobilier, l’efficacité énergétique, puis l’électrification du transport en commun, dont le monorail. Madame Ouellet est clairement contre Énergie-Est et l’exploitation d’Anticosti.
Impliquée au sein du PQ depuis plus de 30 ans, elle croit que la souveraineté du peuple québécois a priorité sur la souveraineté de l’État et appuie le projet de démarche constituante (démocratie participative). Ayant déposé en aout une première version de la Constitution initiale d’une République québécoise, elle plaide pour «assumer notre indépendance» et notre économie nationale par un «développement économique intelligent du Québec», digne de devenir le 194e État reconnu par l’ONU. Moteur de la convergence, et reprenant tout le programme de Véronique Hivon, elle reçoit notamment le soutien de plusieurs membres d’Option nationale.
Pour moi, c’est de la musique pour les oreilles que d’entendre une candidate, comme Ouellet, nous inviter à prendre notre place dans le monde!