
Le Zone Campus vous rapporte sans cesse les hauts et les bas des athlètes et des équipes sportives de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Ce mois-ci, il est temps de parler un peu des grands architectes des succès des Patriotes: les entraineurs et entraineuses. Souvent hors des projecteurs, trois d’entre eux sortent aujourd’hui de l’ombre afin de vous offrir un point de vue exclusif sur la vie d’entraineur.se au niveau universitaire.
Comme un gant
Présentons-les d’abord: Marie-Ève Girouard est l’entraineuse de l’équipe de volleyball, Chloé de Haerne est à la tête de la formation de cheerleading, et Shany Black est l’homme de confiance en soccer masculin. Si les deux premières sont en poste depuis quelques années déjà, M. Black apporte un œil nouveau sur la question, car il n’est entré en poste que tout récemment. Fait intéressant: tous trois ont été membres des Patriotes avant de devenir entraineur.se.
Girouard a commencé à jouer pour l’équipe de volleyball dès sa réapparition, lors de la création de la division 2 du Réseau du Sport Étudiant du Québec (RSEQ). Lorsqu’elle a obtenu son baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé, on lui a proposé le poste d’assistante-entraineuse. Deux ans plus tard, le rôle principal se libère, et elle le saisit de plein gré. Elle occupe ce poste en complément de son emploi quotidien d’enseignante en éducation physique.
De Haerne s’est également alignée avec les Patriotes dès son arrivée à l’UQTR. Après une saison, on lui propose la tâche d’entraineuse-adjointe, et elle devient co-entraineuse en chef au bout de cette deuxième année. Après un baccalauréat et une maitrise en ergothérapie, elle étudie maintenant en médecine au campus de l’Université de Montréal en Mauricie.
Black a fait partie des Patriotes pendant deux saisons, avant de quitter pour l’Université Laval où il a complété un baccalauréat en intervention sportive, un domaine d’études plus que pertinent à l’emploi. De retour dans sa région natale après ce bref exode, il amène beaucoup au sport dans la région trifluvienne. En effet, en plus d’être entraineur des Patriotes depuis quelques mois, il est également directeur technique et responsable des équipes d’élite (AA et AAA) pour le Club de Soccer de Trois-Rivières (CSTR).
Le vecteur commun à ces trois histoires est évident: il faut, pour devenir entraineur.se au niveau universitaire, être habité.e d’une passion pour son sport, et accompagner cette passion d’un désir de la transmettre: «Pour moi, c’était simplement la suite logique des choses après la fin de mon parcours de joueuse», affirme Marie-Ève Girouard.
Un roulement cahoteux
Jusqu’à présent, tous trois réussissent à faire cohabiter cette passion avec leurs activités quotidiennes et à garder le dessus. En plus des pratiques et matchs (ou compétitions), ce sont des heures de planification, de visionnements, de rencontres avec les autres intervenant.e.s tels les thérapeutes sportifs, des heures de financement, d’analyses vidéo et de gestion de matériel. Bien sûr, le temps demandé varie d’un sport à l’autre, alors que certain.e.s ont un match par semaine, tandis que d’autres ont plutôt un tournoi par mois. Mais la tâche n’en reste pas moins colossale, peu importe le cas.
Une autre tâche importante est le recrutement, et la situation n’est pas toujours rose à ce niveau chez les Patriotes: «On ne se trouve pas dans un grand centre, où il y a de gros bassins de joueurs de haut niveau. Il faut donc constamment travailler sur des solutions pour offrir quelque chose de plus afin d’attirer des joueurs avec un meilleur impact», explique Black. «On a une bonne base cependant puisque le soccer va bien à Trois-Rivières, et on essaie de bâtir là-dessus.»
Même mot d’ordre chez De Haerne: «Il y a peu d’équipes civiles dans la région, et une seule équipe collégiale qui fait des compétitions de niveau 4, tandis que les universités sont de niveau 6. On essaie de se faire connaitre le plus possible au niveau du collégial pour résoudre ce problème.»
Beaucoup de travail également du côté du volleyball. Les Patriotes ont cependant l’avantage d’être la meilleure équipe de la division 2: «Il faut laisser les filles du collégial décider dans quelle division elles veulent jouer», explique Girouard. «L’UQTR a un avantage par rapport aux autres universités de division 2 qui sont dans des régions éloignées.»
À la sueur du front collectif
Une fois recruté.e.s, les athlètes n’ont pas fini de placer leurs entraineur.se.s face au défi, non pas par leurs agissements, mais plutôt par la nature de leur situation en tant qu’étudiant.e-athlète: «La réussite scolaire doit rester au centre de tout ça. Les joueurs ont plus de plaisir sur le terrain de soccer que sur les bancs d’école, mais c’est leur avenir qui est en jeu», explique Black.
«Je l’ai vécu aussi, donc j’essaie d’être conciliante et d’accommoder les athlètes le plus possible au niveau de leurs études», mentionne quant à elle Girouard. Les entraineur.se.s peuvent également compter heureusement sur la collaboration des enseignant.e.s et sur l’appui du coordonnateur du Service de l’activité physique et sportive, Pierre Clermont.
Tous ces efforts portent leurs fruits cependant. Pour Marie-Ève Girouard, cela s’est produit l’an passé, lorsqu’elle a remporté sa première bannière du RSEQ en tant qu’entraineuse en chef, en plus d’avoir connu une saison presque parfaite, et d’avoir reçu le prix d’Équipe de l’année au Gala du Mérite sportif des Patriotes.
Pour De Haerne, la médaille de bronze obtenue en 2014-2015, à sa première saison en tant qu’entraineuse, est ex aequo avec la participation au spectacle «Tout écartillé» du Cirque du Soleil au classement de ses meilleurs moments en carrière.
Shany Black n’ayant pas encore assez de kilométrage derrière le banc, il s’abstient de mentionner un moment en particulier, mais espère en vivre un bientôt si l’équipe peut atteindre son objectif ambitieux, mais réaliste, d’atteindre la finale provinciale.