
Depuis plusieurs années, la communauté LGBTQ2+ est de plus en plus affirmée et respectée. Malgré tout, il serait faux de dire que la diversité, qu’elle en soit le genre, est d’une facilité d’acceptation dans notre société. Comme le démontrent les médias, le monde artistique ou les chefs d’État, la communauté LGBTQ2+, entre autres, a besoin de soutien. Il est donc important de faire face au problème, en commençant par un établissement tel que l’UQTR.
La définition de LGBTQ2+ s’explique comme suit: lesbienne, gai, bisexuel, transgenre (ne s’identifiant pas au genre qui lui a été assigné à la naissance) et transsexuel (personne ayant changé de sexe), queer, bispiritualité (l’équivalent de queer, en quelque sorte, pour la communauté autochtone) et «+» pour représenter les autres possibilités, tel que les pansexuels, les asexuels, etc.
Rencontre avec Anthony Morin
Pour bien faire le portrait des problématiques et solutions rencontrées au sein de cette communauté en milieu scolaire, le Zone Campus s’est entretenu avec M. Anthony Morin, finissant au baccalauréat en psychologie, cofondateur et vice-président de l’Association des étudiants en sexologie (AES), chroniqueur sous la chronique La p’tite vite et animateur principal de l’émission hebdomadaire CFOU le sexe! sur les ondes de la radio du campus.
«Il ne s’agit pas là d’adhérer à une vision moralisatrice de ce que devrait être la vie étudiante, mais de prôner un meilleur équilibre.» — Anthony Morin, vice-président de l’AES
En entrevue, M. Morin explique sa perception face à la situation: «La communauté LGBTQ2+ se porte relativement bien. Je dis relativement puisque, en dehors des grands centres comme Montréal et Québec, la réalité y est différente. À vrai dire, bien qu’il n’y ait que peu ou pas de gestes à caractère homophobe, il n’y a pas non plus la présence d’une réelle communauté. Beaucoup restent de leur côté et comptent sur les réseaux de rencontres en ligne pour y rencontrer quelqu’un. En ce qui a trait à la transsexualité, l’effet est encore plus marqué. Simple comparatif, la parade de fierté gaie de Montréal attire plusieurs milliers de participants chaque année, ici, la marche contre l’homophobie organisée par Sidaction attire tout au plus quelques centaines de personnes. Il reste beaucoup à faire dans les régions afin de développer l’esprit de communauté.»
La communauté LGBTQ2+ a un réel besoin au sein de notre société. Que pourraient alors faire des institutions telles que l’UQTR pour offrir de réelles ressources? M. Morin propose une réponse à cette question: «Dans un premier temps, engager des sexologues au sein de la clinique multiservice. Bien que les psychologues fassent un travail remarquable, ils ne sont pas spécifiquement formés pour répondre aux considérations de la communauté LGBTQ2+. Dans un deuxième temps, créer une ressource permanente qui s’occuperait de coordonner les actions de prévention, de sensibilisation et soutien à la communauté universitaire. Pour finir, soutenir davantage les initiatives étudiantes et autres qui œuvrent dans ce domaine.»
D’ici là, il existe déjà à l’université une association des étudiants en sexologie (AES) qui a comme mission première le soutien des élèves en prônant la prévention et la sensibilisation en ce qui a trait aux diverses thématiques sexologiques, dont les causes LGBTQ2+. Ils ont, depuis un an, en partenariat avec Sidaction, implanté des rencontres hebdomadaires pour les étudiants désirant développer l’aspect communautaire LGBTQ2+.
Anthony en dit plus sur le sujet: «Malheureusement, les rencontres n’ont eu que peu de succès. Néanmoins, nous récidivons cette année et nous espérons que les mesures prises pour corriger le manque de popularité soient efficaces. De plus, L’AES organise des formations et des conférences en lien avec la thématique, et ce, plusieurs fois par année. Par ailleurs, nous participons aussi activement par le biais de chroniques ainsi que par les ondes avec notre émission de vulgarisation scientifique sexologique. Les différentes thématiques y sont régulièrement soulevées et les situations déplorables y sont décriées, ce qui contribue à un climat plus proactif. Pour finir, nous participons également à la marche contre l’homophobie, et ce, depuis notre constitution. Ainsi, nous renforçons les liens possibles entre le communautaire (et la communauté LGBTQ2+) et universitaire, ce qui nous permet d’être d’avoir un plus grand levier d’action qu’une simple association étudiante.»
Le rôle de l’AGE UQTR
Solange Lapierre, présidente de l’AGE UQTR et porte-parole de l’Association autant à l’interne et à l’externe, s’est aussi entretenue avec le journal. L’AGE UQTR soutient fortement la communauté LGBTQ2+: «Nous croyons en l’égalité et l’acceptation de tous ce qui inclut la communauté LGBTQ2+. En 2017, il y a une acceptation sociétale de cette communauté. Elle découle historiquement des revendications, des luttes ainsi que du dialogue social afin de conscientiser la population sur la situation de cette communauté. Cependant, il ne faut rien prendre pour acquis et que l’ouverture est fondamentale. Toute forme de discrimination n’a pas sa place.»
L’AGE UQTR s’implique depuis des années au bien-être de ses étudiants et donne son appui. Par ailleurs, il fut un temps où il existait un comité LGBTA qui proposait différentes activités: «Cependant, ce comité est en dormance. Par contre, j’invite les gens qui désirent proposer des activités pour la communauté LGBTA à communiquer avec la vice-présidence à la vie associative et au développement durable, Mickaël St-Pierre ou Amélie Trottier-Lacombe, vice-présidente aux affaires socioculturelles de l’AGE UQTR.»
Il est important de savoir que L’AGE UQTR est prête à recevoir les commentaires de tous. Vous pouvez passer par la vice-présidence aux affaires sociopolitiques, Samuel Plante ou les instances comme l’Assemblée générale (AG) ou son conseil d’administration (C.A.). À partir du moment où l’AGE UQTR a une position sur le sujet, elle pourra par la suite faire de la représentation afin de faire valoir les revendications des étudiants.
L’AGE UQTR a participé au défilé de la fierté à Montréal le 20 août dernier, afin de souligner ce besoin de célébrer la diversité et l’ouverture.
Autre que l’AES et l’AGE UQTR, il existe aussi de nombreuses ressources à l’université pour cette communauté, telles que les Services aux étudiants (SAE). Le SAE apporte une aide sur plusieurs points: l’intégration, l’infirmerie, le soutien psychologique et bien plus. Nous sommes entrés en contact avec le service de psychologie, mais par souci de confidentialité, ils ont préféré ne pas répondre à nos questions. Par contre, vous pouvez les rejoindre par téléphone au 819-376-5011 (poste 2501), sur leur site internet, ou vous rendre directement à leurs bureaux au Pavillon Albert-Tessier, local 1275.