Reportage : Semaine de la prévention du suicide 2024

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Comme chaque année au Québec, le début du mois de février est marqué par la Semaine de prévention du suicide. Cette 34e édition se tenait, du 4 au 10 février 2024. Cet évènement annuel a été créé en 1991 par l’Association québécoise de prévention du suicide (AQSP). Pour sensibiliser à l’enjeu social majeur qu’est le suicide, le thème de cette année est « Mieux vaut prévenir que mourir ». Cette campagne est l’occasion d’inviter les gens à parler du suicide et d’offrir de la visibilité aux ressources consacrées à la prévention du suicide.

Campagne de la 34e édition de la Semaine de prévention du suicide. Crédits : AQPS.

Mieux comprendre le suicide

Le suicide est défini par l’Organisation mondiale de la santé comme étant un acte consistant à se donner la mort de façon délibérée. Dans le monde, plus de 700 000 personnes se donnent la mort chaque année. Et il n’y a pas que ce chiffre qui est alarmant. En effet, chez les jeunes de 15 à 29 ans, le suicide est la 4e cause de mortalité (source : OMS).

Le suicide est un phénomène multifactoriel, résultant de vulnérabilités diverses. Il s’agit d’un acte de profonde détresse dans lequel l’individu est plongé en raison de l’accumulation de difficultés qu’il considère comme insurmontables. La personne en souffrance se sent en situation d’impuissance totale et pense que personne ne pourra l’aider. Il voit dans la mort une manière de stopper sa profonde souffrance.

Mais ce phénomène complexe est évitable. En intervenant, il est possible d’aider les personnes qui pensent au suicide. D’ailleurs, il ressort que la majorité des individus qui ont survécu à une tentative de suicide sont contents d’être toujours en vie. Ainsi, les états membres de l’OMS, dont le Canada, se sont engagés à contribuer aux efforts concernant le suicide. L’objectif est de réduire le taux de suicide d’un tiers d’ici 2030 (source : OMS).

Le suicide au Québec

Le Québec compte environ 1 100 suicides par années. Cela qui correspond à 3 personnes qui mettent fin à leur vie par jour. L’institut national de santé publique du Québec nous apprend aussi que chaque jour, plus de 10 personnes se font hospitaliser pour une tentative de suicide. Il ressort également que le taux de suicide chez les hommes est trois fois supérieur à celui des femmes au Québec (source : suicide.ca). Selon l’enquête de l’Institut de la statistique du Québec, deux fois plus de femmes entre 15 et 34 ans mentionnent avoir eu des idées suicidaires comparé à il y a 5 ans.

Visuel de la Semaine nationale de prévention du suicide. Crédits : Centre de prévention du suicide de Québec

Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème du suicide, qui peut concerner tout un chacun. Car un suicide est une tragédie pour la personne concernée, mais aussi pour tout son entourage. L’Association Québécoise de Prévention du Suicide avance que pour chaque décès par suicide, ce sont 6 à 10 personnes qui doivent faire leur deuil. Or, le suicide est une cause de décès évitable (source : OMS). L’AQPS croit qu’il est possible de « bâtir un Québec sans suicide ».

De plus en plus, le Québec agit en matière de santé mentale. Il a été avancé par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques que la précarité économique, la pauvreté et l’isolement social sont les trois plus grandes sources de la dégradation de la santé mentale des québécois.e.s. Même si l’AQPS peut difficilement agir sur ces sphères là, ce genre d’organisme est là pour prévenir les suicides. Cela passe par la sensibilisation du public, l’outillage des intervenants en prévention, mais aussi le soutien aux milieux qui veulent agir.

La prévention du suicide à l’UQTR

L’UQTR n’est pas en reste en termes de prévention du suicide. La brigade des Sentinelles en prévention du suicide de l’UQTR est l’une des ressources principales de l’UQTR. Ce sont des personnes formées pour écouter et aider les membres de la communauté universitaire qui se retrouvent en détresse. Les Sentinelles assurent en fait le relais entre les individus et les spécialistes qui vont aider l’individu. Anciennement composée exclusivement d’employés de l’UQTR, la brigade compte aussi maintenant dans ses rangs des étudiants.

En plus des Sentinelles, l’UQTR abrite également la Brigade bienveillante Re-Pairs. Il s’agit d’un réseau d’entraide en santé mentale pour les étudiants, par les étudiants. La Brigade a pour objectif de promouvoir la santé mentale positive et de repérer les étudiant.e.s vulnérables pour les soutenir. Ils offrent des moments de discussion et d’écoute active. En cas de besoin d’être écouté.e, il est possible de se rendre directement à leur local, au 1235 Albert-Tessier.

Programme de la Semaine de prévention du suicide. Crédits : UQTR.

Un évènement à l’UQTR pour souligner la Semaine de prévention du suicide

Du mardi 6 au jeudi 8 février, à l’occasion de la Semaine de la prévention du suicide, le réseau des Sentinelles a organisé un évènement au Hall Gilles-Boulet à l’UQTR. Durant 3 jours, différents ateliers d’art collaboratif étaient accessibles à tous. Il était ainsi possible d’écrire une histoire collective sur un grand panneau blanc ou bien de prendre un moment pour tricoter. La présence d’un micro ouvert permettait à ceux qui voulait de s’exprimer sur une petite scène.

Il y avait aussi l’immense fresque collaborative sur laquelle chacun pouvait apposer son coup de pinceau. Cette œuvre, dessinée par l’artiste Maxim Charland et pensée avec le comité Sentinelle, représentait le logo des Sentinelles : un phare. On pouvait également y voir des mains, des bras qui se tiennent, illustrant la solidarité. Ces trois jours ont permis d’offrir de la visibilité à cette cause et de sensibiliser la communauté universitaire. L’évènement a été clôturé par un discours poignant du recteur Christian Blanchette où l’émotion était palpable.

Le stand principal et la fresque collaborative. Crédits : Journaliste.

Ressources et informations importantes

En plus de ces brigades à l’UQTR, il existe d’autres ressources si vous ou l’un de vos proches pensez au suicide.

Suicide.ca est un service gratuit d’aide professionnel et confidentiel disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. La ligne 1 866 APPELLE (1-866-277-3553) permet d’être mis en relation téléphonique immédiatement avec un.e intervenant.e qui pourra vous aider. Si vous n’êtes pas à l’aise d’en parler au téléphone, il est possible de texter au 535353 ou encore de clavarder à partir d’un ordinateur. Leur site contient également de l’information et des conseils pour vous aider à gérer votre situation ou celle d’un de vos proches.

Parler du suicide est une des meilleures façons de prévenir le suicide. C’est pourquoi l’AQPS invite les gens à oser en parler avec leurs proches et dans leurs milieux. De l’information est disponible sur oserparlerdusuicide.com.

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