En réponse à la demande de l’organisme Maman va à l’école, la professeure Rollande Deslandes, du Département des sciences de l’éducation, et la professeure Marie-Claude Rivard, du Département des sciences de l’activité physique, ont collaboré étroitement pour éclairer les gens sur le combat quotidien des mères monoparentales de retour sur les bancs d’école. Maman va à l’école est un organisme à but non lucratif qui veut apporter de l’aide à ces mères.
Il est connu qu’il est difficile de concilier vie familiale et vie scolaire. À ceci s’ajoutent les difficultés financières. «L’objectif de cette étude, initié par l’organisme Maman va à l’école, n’est pas de fournir des recommandations universellement applicables, mais d’identifier les façons d’aider les mères monoparentales, à la fois dans leur rôle d’étudiante et de parent», souligne la professeure Deslandes. Six groupes de discussions ont ainsi permis de réaliser l’étude.
À travers ce projet, l’organisme Maman va à l’école a rejoint les intérêts de recherche de la professeure Deslandes qui s’est toujours intéressée aux relations entre l’école, les familles et la communauté. Le fruit des travaux des professeures Deslandes et Rivard servira de matériel de base aux projets d’intervention de cet organisme et éclaireront sur les raisons qui retiennent celles qui n’ont pas encore effectué un retour aux études.
L’endurance à rude épreuve
Les recherches effectuées sur les mères monoparentales ont permis de comprendre de multiples raisons qui les ont réorientées vers le milieu scolaire. Âgées de 24 ans et plus, celles-ci se sont inscrites à la formation générale aux adultes ou à la formation professionnelle. Si certaines évoquent un désir de décrocher leur premier diplôme, d’autres avancent la raison d’un accomplissement personnel. Cependant, plusieurs s’accordent pour dire que ce retour sur les bancs de l’école est motivé par le désir d’améliorer leur situation financière. «Très motivées au départ, certes, plusieurs répondantes avouent avoir déjà eu la tentation de décrocher à nouveau à cause d’un rythme de vie qui met à rude épreuve leurs capacités d’endurance», révèle Madame Deslandes.
«L’objectif de cette étude, initié par l’organisme Maman va à l’école, n’est pas de fournir des recommandations universellement applicables, mais d’identifier les façons d’aider les mères monoparentales, à la fois dans leur rôle d’étudiante et de parent.» – Rollande Deslandes
Questionnées sur leur quotidien, les répondantes ont dévoilé une vie stressante. Entre obligations familiales et exigences scolaires, celles-ci se disent exténuées. «Quand les enfants tombent malades ou manifestent des problèmes de comportement, en plus de passer une nuit blanche, les mères n’ont pas pu avancer dans leurs travaux et trainent ainsi leur fatigue en cours le lendemain», rapporte Madame Deslandes. Plusieurs d’entre elles se sentent aussi incompétentes et découragées, surtout si leurs enfants éprouvent des difficultés d’apprentissage. À ceci s’ajoute l’épreuve de l’organisation du temps des mères qui commencent leur journée très tôt et dont les retards au centre de formation, lorsque trop nombreux, sont pénalisés. «Toutes ne bénéficient pas de l’aide de leur famille pour garder leurs enfants ou pour leur emprunter un moyen de transport si leur automobile est défectueuse», raconte la professeure.
Par ailleurs, la pression financière pèse lourd. «L’aide gouvernementale qui leur est offerte, à titre d’étudiante, ne prend pas en compte le nombre d’enfants ou le cout élevé de l’essence», explique la chercheuse.
Des pistes de solutions
À l’issue de ces discussions, plusieurs mères monoparentales étudiantes ont même suggéré des solutions pour les accommoder dans leur nouvelle vie de maman-étudiante, comme bénéficier des services de garde à proximité ou sur les lieux mêmes de formation, concorder leurs congés avec les journées pédagogiques de leurs enfants ou tout simplement parler à quelqu’un pour être écoutées et entendues.